Jeudi 14 juillet au soir, l’application mise à disposition par le ministère français de l’Intérieur, nommée SAIP (Système d’Alerte et d’Information des Populations), laquelle devait en principe informer la population en cas d’attentat n’a pas marché lors de l’attaque de Nice.
SAIP est un système d’alerte que les autorités avaient lancé avant l’Euro 2016, le 8 juin dernier. Cette application permet de prévenir les usagers lorsqu’un danger tel qu’une attaque terroriste est identifié dans les environs. Normalement les Niçois devaient alertés jeudi soir quand le camion a foncé sur la foule à l’avenue « La Promenade des Anglais » aux alentours de 22h30, mais elle n’a fonctionné que plusieurs heures après le carnage.
Autopsie d’un raté monumental
Pourtant le ministère de l’Intérieur y était allé gaiement à grand renfort de com en déclarant qu’il disposait d’une appli permettant aux citoyens de recevoir un message sur leur smartphone lors «d’une alerte en cours suite à une suspicion d’attentat ou d’événements exceptionnels de sécurité civile (alerte nucléaire, produits dangereux, rupture d’ouvrage hydraulique) susceptibles de résulter d’un attentat ». Lors de la tragédie de Nice, l’alerte n’a été émise qu’entre 00h30 et 1h30 dans la nuit de jeudi à vendredi, soit entre 2 et 3 heures après l’événement sanglant. Beaucoup trop tard pour permettre à la population de se mettre à l’abri.
En principe c’est le préfet qui a le pouvoir de lancer l’alerte SAIP. Les questions fusent : Pourquoi la préfecture des Alpes-Maritimes n’a pas réagi à temps, alors que dès 23h elle avait publié un message d’alerte sur son compte Twitter ?
Le concepteur de l’appli pointé du doigt
Le système d’alerte était censé balancer un message dans le quart d’heure qui suit le début de l’attaque. Après vérification, le message a bien été envoyé par le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic) mais le serveur a mis trop de temps pour se mettre en branle, plombé par une « faille technique », a-t-on appris.
Les gérants de la société Deveryware, qui a conçu l’application, ont été convoqués par le ministère de l’Intérieur hier après-midi pour faire la lumière sur cette défaillance aux conséquences lourdes.