On avait compris et on l’avait dit lorsque la bourse de Tunis avait réagit aux nouvelles mesures fiscalisant les plus-values réalisées sur BVMT et avait aussi contre-réagit suite aux explications du ministère des Finances. On ne comprend cependant pas ce qui a pu pousser, hier, cette même bourse, deux jours de suite, à s’orienter vers la baisse jusqu’à faire perdre 3,66 % sur le Tunindex en une seule journée, soit presque 7 % en deux jours, 5,75 % depuis une année et quelque 1 million DT sur une capitalisation de 15 MDT en 2 jours.
Le mouvement de vente a touché tous les secteurs d’activité des entreprises cotées en bourse. Les plus fortes baisses ont été enregistrées, selon le site de la bourse, sur les titres d’Artes (-6 %), Banque de Tunisie (6,03 %), la société de leasing Cil (6,09 %), un peu moins TPR (-5,92 %) Adwya et Attijari Bank (-5,24 %), Essoukna (-5,67 %) et Magasin Général (-5,06 %). Seuls deux titres, Ciment de Bizerte (+0,14 %) et les ICF (+0,20 %) ont échappé à cette tendance.
La baisse, selon des informations puisées auprès d’intermédiaires boursiers, aurait pu être plus importante, n’eût-été l’intervention de quelques entreprises par le biais de leurs contrats de liquidité et surtout des FCP tunisiens qui ont tenté, autant que faire se pouvait, d’endiguer la chute des cours qui ressemblait presque à une hécatombe boursière.
Toujours selon nos informations, le plus gros volume des ventes, où plus d’un intermédiaire nous confirmait que la bourse «a dépassé l’effet de la fiscalisation», avait pourtant été l’œuvre d’épargnants tunisiens qui semblaient ainsi réagir à la tension sociale qui était apparue dans quelques villes de la Tunisie. Une réaction que les intermédiaires, bousculés par les demandes de ventes, avaient du mal à comprendre, au vu des fondamentaux solides de toutes ou presque [et du moins en tous cas ceux des entreprises qui ont connu les plus fortes baisses], les entreprises cotées sur la bourse de Tunis et de leurs perspectives, toutes en augmentation de bénéfices pour l’année 2010. C’est le cas aussi de toute l’économie tunisienne et de son bras financier, le secteur bancaire qui annonce toujours plus de chiffres d’affaires, plus de bénéfices et plus de dépôts de la clientèle.
Il nous a été pourtant indiqué par plus d’un intermédiaire qu’il n’y avait pas, ce mardi, que les ventes sur la bourse de Tunis, mais que les acheteurs ont été les fonds d’investissements étrangers, plus rationnels dans leur analyse de la conjoncture économique du pays et qui savent que c’est dans la foulée de la baisse généralisée qu’il faut acheter.
On nous indique aussi qu’il y a de réelles demandes d’achats, même si plus d’une action a déjà clôturé en réservation à la baisse, mais que le comportement de l’acheteur, plus réfléchi, fait de telle sorte qu’il fractionne ses achats.
Tous restent en définitive sereins et convaincus que ce n’est qu’un mouvement de panique de masse et de simple suivisme, non justifié par nulle mauvaise nouvelle financière touchant tant les fondamentaux des entreprises cotées que de ceux de l’économie tunisienne. Un mouvement de vente de panique dont sauront certainement tirer profit ceux qui auront bien analysé à tête froide la situation économique du pays et capitaliser sur cette tendance baissière.
