AccueilLa UNECe que les municipalités tunisiennes peuvent apporter à l'adaptation climatique

Ce que les municipalités tunisiennes peuvent apporter à l’adaptation climatique

Parce que les régions de la Tunisie sont confrontées à des menaces climatiques et à des besoins socio-économiques différents, les municipalités devraient être davantage habilitées à mettre en œuvre des mesures d’atténuation du changement climatique et à protéger les communautés vulnérables.

La Tunisie est confrontée à une crise climatique qui s’aggrave rapidement. L’été dernier, le gouvernement a été contraint de mettre en place un rationnement de l’eau pour faire face à une grave sécheresse. Les habitants les plus vulnérables du pays, dont beaucoup tirent leurs revenus de l’agriculture et de la pêche, sont les plus durement touchés par l’aggravation de la pénurie d’eau et de nourriture et par la hausse des températures. Bien que la Tunisie soit un point chaud climatique mondialement reconnu, les autorités n’ont pas accordé la priorité à l’adaptation au climat et à l’atténuation de ses effets, fait observer une étude menée par le think tank Carnegie endowment. Cela a rejailli  sur la capacité des communautés locales à faire face au changement climatique.

La Tunisie est en effet confrontée à des menaces urgentes liées au changement climatique qu’il est impossible d’ignorer.  Aujourd’hui,  affirme  Carnegie, il est impossible de dissocier les défis climatiques de la Tunisie de ses défis de gouvernance et vice versa. Cependant, même dans cette situation extrêmement difficile, plusieurs mesures peuvent être prises pour relever les défis climatiques les plus urgents de la Tunisie.

La première étape est la communication. Les organisations de la société civile et la communauté internationale peuvent travailler ensemble pour sensibiliser les Tunisiens au problème et au lien avec les défis économiques et l’instabilité auxquels ils sont confrontés dans leur vie quotidienne. Trop souvent, la lutte contre le changement climatique est considérée comme un « luxe » que les populations pauvres et rurales ne peuvent pas se permettre. Or, c’est le contraire qui est vrai. Les populations les plus vulnérables ne sont pas seulement celles qui subissent de plein fouet les effets du changement climatique, mais aussi celles qui sont les plus susceptibles de bénéficier économiquement des mesures d’adaptation et d’atténuation du climat, en particulier celles qui ciblent le secteur de l’agriculture. Ces mesures pourraient inclure le passage à la permaculture comme alternative à l’agriculture industrielle traditionnelle afin de prévenir l’érosion des sols, de réduire les coûts et de diminuer les émissions.

Le rôle des donateurs internationaux

Les donateurs internationaux devraient également collaborer avec le gouvernement tunisien pour renforcer le filet de sécurité sociale des personnes les plus vulnérables et les plus touchées par le changement climatique, recommande le think tank. Les programmes et services clés peuvent inclure des transferts d’argent, l’accès au crédit, des logements abordables loin des zones inondables et des zones de grande sécheresse, et des services de base abordables tels que les soins de santé et l’éducation.

Les donateurs intègrent déjà de plus en plus de mesures d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets dans leurs programmes d’aide au développement, mais ils peuvent faire davantage pour s’assurer que le développement prend explicitement en compte le climat et qu’il cible les populations les plus vulnérables. En outre, le gouvernement tunisien peut s’associer aux donateurs internationaux et au secteur privé pour créer un plan d’énergie renouvelable plus durable en se concentrant sur l’énergie solaire et éolienne, que la Tunisie possède en abondance. Et pour remédier à la salinité des aquifères côtiers et à la pénurie d’eau, les donateurs peuvent soutenir le projet de dessalement lancé en 2022.

Les plans d’adaptation et d’atténuation du climat en cours pourront être couronnés de succès si les autorités  locales disposent des moyens de relever les défis climatiques locaux. En outre, estime le groupe de réflexion, il y a aura lieu de s’attaquer  aux monopoles de l’électricité et de l’eau qui constituent un obstacle majeur à la privatisation de ces secteurs. Dans l’ensemble, les défis climatiques de la Tunisie requièrent des solutions locales, et les meilleurs acteurs pour concevoir et mettre en œuvre ces solutions sont ceux qui sont les plus touchés par les dommages que le changement climatique inflige à la Tunisie.

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