AccueilLa UNEChahed et Béhi perdent la bataille des prix, mais promettent une accalmie

Chahed et Béhi perdent la bataille des prix, mais promettent une accalmie

L’INS (Institut National de la Statistique) vient de livrer son verdict. La Tunisie a terminé 2018 avec la plus forte inflation depuis 2011. Des 3,9 % de 2011, l’inflation a presque doublé en huit ans de révolution. Le verdict est sévère pour le gouvernement de Youssef Chahed qui perd ainsi pied sur l’un des plus importants dossiers de son mandat qu’est la détérioration du pouvoir d’achat, argument sur lequel l’UGTT assoit toute sa stratégie des négociations salariales pour les fonctionnaires de l’Etat. Augmentations,en contrepartie desquelles l’omnipotent syndicat menace de paralyser toute l’administration dans 11 jours, c’est-à-dire le 17 janvier 2019.

Youssef Chahed avait en effet pris en main le pays avec une inflation de 4,2 % à fin 2016. A l’entrée d’Omar Béhi au ministère du Commerce, en septembre 2017, l’inflation terminait l’année à 6,4 %. A quelques mois de la fin de tout le mandat du gouvernement Chahed à la Kasbah, ils en sont à une inflation rampante de 7,5 %.

Ils avaient tenté de contenir la hausse de cette inflation, prédatrice du pouvoir d’achat du citoyen, à moins de 7 %, mais se feront battre, dès mars 2018, lorsqu’elle culmine à 7,6 % et il leur faudra neuf mois de lutte avec les hausses de prix, la contrebande, le commerce parallèle, les augmentations salariales qui boostaient la consommation et la fringale des commerçants de gagner plus, pour qu’elle ne finisse pas à 8 %. «Le taux d’inflation a connu des augmentations successives allant de 6,9% en janvier 2018 à 7,8% au mois de juin, suivi d’une stabilité à 7,4% durant la période de septembre à novembre 2018, pour atteindre le niveau de 7,5% le mois de décembre 2018», analyse succinctement l’INS. Nul doute que ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler un bon bilan sur la question de la maîtrise des prix.

En décembre, par rapport au mois de novembre 2018, c’est notamment «le renchérissement des prix du groupe alimentation et boissons de 0,5% suite à l’augmentation des prix des viandes ovines de 1,8%, des œufs de 1,2% et des chocolats et gâteaux de 0,9%». Les fêtes de fin d’année sont passées par là, avec une hausse de 0,7 % pour le groupe restaurants et hôtels et de 10 % sur toute l’année, de 0,2 % pour le groupe loisirs qui fait + 7,5 % sur toute l’année. Les plus grosses hausses de l’IP ont été enregistrées dans le groupe transport avec +13,3 % sur l’année, de 9,3 % dans le groupe Meubles & Articles de ménage, de 8,6 % pour le groupe Habillement & Chaussures et de 6,2 % pour les produits alimentaires et boissons. Et c’est dans ces groupes que l’on retrouve les effets de la baisse de la valeur du Dinar. Pour le reste, il faut plutôt chercher du côté de l’impact de la loi de finance 2018 et le surplus de fiscalité, introduite dans le seul objectif de ramener le déficit budgétaire à des niveaux raisonnables.

Contacté par Africanmanager, le ministre du Commerce Omar Béhi relativise et estime que «on s’en est en fin de compte assez bien tiré, au vu de l’effet de la loi de finance 2018, les hausses des prix des carburants et de l’électricité».

Le ministre tunisien du Commerce promet en revanche que «les choses changeront, avec la disparition des effets de la loi de finance de 2018 et de celle de 2019 qui n’a apporté aucune hausse d’impôts, ni dans les droits de douane ni dans les droits de consommation» et que l’inflation devrait ainsi «retomber par effet mécanique».

Le ministre du Commerce compte aussi, pour y arriver, sur «une bonne année agricole, la bonne pluviométrie qui a rempli les barrages qui n’obligeront plus aux restrictions d’eau, comme l’année dernière dans plusieurs régions, ce qui devrait faire baisser encore plus les prix des fruits et légumes et introduire une certaine accalmie sur les prix de 2019. Tout cela, en plus de l’effet contrôle des prix où nous bougeons bien et l’amélioration des conditions de travail des contrôleurs, qui devrait aussi apporter de meilleurs résultats». Et Omar Béhi de répéter à Africanmanager son assurance que l’année 2019 apportera sinon une baisse de l’inflation, du moins une accalmie des prix.

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