Au-delà de la crise sanitaire que connaît la Tunisie, ces dernières semaines, l’impact économique du coronavirus se fait déjà lourdement sentir pour de nombreuses entreprises qui souffrent en silence étant donné qu’elles sont menacées de faillite et de fermeture.
D’ailleurs, au moment où le coronavirus recule en Chine, il se répand encore sur le reste de la planète et perturbe ainsi le fonctionnement de l’économie mondiale. Pour autant, malgré ce choc très sérieux et inquiétant, la Tunisie travaille toujours d’arrache-pied afin de trouver des solutions concrètes permettant de « sauver » son économie déjà jugée très fragile, depuis des années…
Selon une étude publiée, jeudi 23 juillet 2020 par l’Institut National de la Statistique(INS) sur » l’impact socio-économique du covid-19 sur le secteur privé», l’effet de cette épidémie a été très lourd et s’est fait sentir par les entreprises du secteur privé en Tunisie.
L’INS a souligné que 35% des entreprises privées en activité ont déclaré qu’elles risquent de fermer définitivement dans les conditions actuelles, selon les conclusions de l’enquête menée par téléphone auprès d’un panel de 2500 entreprises représentatives du secteur privée. 72,4% des entreprises affirment risquer de ne pas être en mesure d’assurer certaines de leurs dépenses avec les fonds disponibles.
En matière de résilience et durabilité des activités, seules 13,3% des entreprises interrogées disposent d’un plan de continuité des activités (PCA). Les secteurs des TICS (23,0%), des industries mécaniques et électroniques (22,2%) suivis des services divers (20,1%) font partie du Top 3 des secteurs qui disposent d’un plan de continuité des activités, souligne cette enquête réalisée en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale.
Pour 26,6% des entreprises, le télétravail est la mesure la plus intégrée dans les plans de continuité des activités.
En termes de secteurs, le télétravail a été inclus dans 59,7% des entreprises du secteur des nouvelles technologies qui ont un plan de continuité des activités, contre des proportions très faibles dans les secteurs de la santé et des industries chimiques et pharmaceutiques.
Les entreprises sont « modérément optimistes »
Interrogées sur leurs attentes et incertitudes quant à la pérennité de leurs activités, les entreprises de plus de 5 employés se disent » modérément optimistes » pour les 3 prochains mois.
Ainsi, 64,8% des entreprises anticipent une croissance positive dans le scénario optimiste. Cette proportion est de 45,8% dans le scénario neutre et de 15,4% pour le scénario pessimiste
En termes d’emplois, 64,2% des entreprises anticipent une croissance positive dans le scénario optimiste. Cette proportion est de 37,6% dans le scénario neutre et de 14,4% pour le scenario pessimiste
En ce qui concerne les investissements, 58,8% des entreprises anticipent une croissance positive (scénario optimiste). Cette proportion est de 39,5% dans le scénario neutre et de 9,3% pour le scénario pessimiste.
Sondées sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise, moins de 10% des entreprises interrogées déclarent avoir bénéficié des mesures gouvernementales.
Parmi les entreprises qui n’en auraient pas bénéficié, 37% déclarent pourtant en avoir fait la demande, tandis qu’un quart assure ne pas l’avoir fait.
D’après l’enquête, les 3 mesures les plus demandées par les entreprises interrogées ont été les exonérations/ réductions d’impôt (43,7%), les injections directes de liquidités (40,7%), et les allègements fiscaux (36,6%).
On rappelle que depuis la propagation du covid-19 en Tunisie, de nombreuses sociétés privées ont tiré, à maintes reprises, la sonnette d’alarme et ont appelé le gouvernement à lancer un arsenal de mesures concrètes permettant de soutenir toutes les entreprises tunisiennes notamment au cours de cette période très difficile vu la crise économique et politique dans le pays.