AccueilLa UNECorruption : La Tunisie  sur la même lancée qu'en 2012, voire pire

Corruption : La Tunisie  sur la même lancée qu’en 2012, voire pire

Transparency International a classé la Tunisie au 87e rang mondial sur 180 pays, son plus bas rang depuis 2012.

I Watch, en partenariat avec Transparency International, a annoncé, cette semaine  l’Indice de perception de la corruption dans le secteur public 2023, qui montre que les niveaux de corruption restent stagnants dans le monde.

La Tunisie a maintenu le même score dans l’indice de perception de la corruption par rapport à l’année dernière, obtenant 40 points sur 100 (zéro étant le plus corrompu et 100 étant le plus honnête), se classant 87e au niveau mondial sur 180 pays, son rang le plus bas depuis 2012.

L’organisation a estimé que le maintien du même nombre de degrés en Tunisie reflète une stagnation des politiques de l’Etat pour faire face à ce phénomène, le pays  n’ayant pas réussi au cours des treize dernières années à dépasser le seuil de cinquante degrés.

Ces résultats négatifs, selon le rapport d’I Watch, sont dus à la fermeture continue du siège de la Commission anti-corruption pour la deuxième année consécutive « sans raison valable et  légale ».

En effet, la fermeture du siège de la Commission a exposé les lanceurs d’alerte à des harcèlements et à des restrictions en l’absence d’une protection juridique, la fermeture de la Commission a ainsi gelé l’application de la loi relative aux conflits d’intérêts et à l’enrichissement illicite en relation avec la déclaration de gains, ce qui fait de l’absence d’application de la loi un terrain fertile pour l’enregistrement de la corruption dans le secteur public, explique l’ONG.

Une autre raison est que, malgré l’orientation de l’Assemblée  des représentants du peuple en mars 2023, celle-ci  est restée muette en ce qui concerne le domaine de la lutte contre la corruption, car il n’y a aucune initiative législative liée soit à la révision de la loi relative à la lutte contre la corruption, soit à la lutte contre la corruption elle-même.

Vacance au sommet de la hiérarchie judiciaire

Le slogan de la lutte contre la corruption est, en effet, un slogan vide de sens qui est utilisé chaque fois que cela est nécessaire,  selon l’organisation a affirmé que l’année 2023 a été témoin d’un « net empiètement du pouvoir exécutif au détriment du pouvoir judiciaire, à travers les nominations directes faites par le ministre de la Justice dans plusieurs projets judiciaires sensibles, comme en témoigne cette ingérence flagrante en ne pourvoyant délibérément pas à la vacance  de postes judiciaires de haut niveau, tels que le premier président de la Cour de cassation et le premier président de la Cour des comptes , ce qui a conduit à la paralysie complète du Conseil judiciaire suprême intérimaire, qui ne s’est pas réuni depuis septembre 2023 ».

L’année 2023 a également vu, selon le même rapport, une exacerbation du phénomène de report des sessions en raison de la composition incomplète des instances dirigeantes, notamment celles de l’ordre judiciaire financier, qui examinent particulièrement les affaires liées à la corruption financière, en raison de l’approbation d’une motion judiciaire arbitraire, considérée comme perpétuant le phénomène d’impunité et faisant du système judiciaire le maillon le plus faible de la lutte contre la corruption depuis des années, indique le rapport.

L’année dernière a vu la mise en œuvre du décret de conciliation pénale, qui est passé d’un mécanisme visant à établir le principe de justice pénale compensatoire à un mécanisme destiné à consolider la culture de l’impunité et à vider la politique pénale de l’État de son caractère injonctif et dissuasif, devenu un refuge pour que les criminels contre l’État concluent une conciliation sans aucune conséquence pénale à cet effet, ajoute le document.

L’organisation considère que « le déclin continu que connaît la Tunisie en ce qui concerne l’indice de perception de la corruption n’est rien d’autre qu’un résultat inévitable de la politique suivie de monopolisation du pouvoir, de concentration d’institutions factices et de l’absence de plans stratégiques sérieux et clairs pour réduire le phénomène d’impunité et lutter contre la corruption dans le secteur public ».

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1 COMMENTAIRE

  1. Selon ce rapport, je continue à me poser la question, qui fait quoi en Tunisie depuis 2011 ? Le pouvoir en place est peut-être appelé à faire courageusement des audits dans toutes les délicates articulations des secteurs publics.
    Je me pose les questions suivantes : quelle est la vraie définition du mot corruption ? Quelles sont les raisons qui donnent naissance à la corruption ? Quelles sont les raisons de naissances des corrupteurs ? Quelles sont les personnes qui attrapent le virus corruption plus que d’autres ? Quels langages utilisent les corrupteurs et les corrompus ? Quelles sont les administrations publiques qui abritent plus de corrompus ? Quels est le nombre approximatif par administration ? Ces corrompus sont-ils conscients qu’ils le sont et ce qu’ils font est interdit par les lois divines et humaines ? Les plus honnêtes qui dirigent les pays les plus corrompus ont-ils vraiment de bons détergents pour nettoyer la saleté sans abimer les sujets sales en vue de les recycler pour devenir des détergents ? Peut-on commencer par l’affichage des divers profils des personnages corrupteurs et de ceux des corrompus dans chaque administration publique ou privée ? Par ce geste, il est possible d’étaler les symptômes de la maladie contagieuse appelée corruption. N’est-il pas urgent de faire participer les artistes et les médias non corrompues à des opérations sérieuses de sensibilisations ? Chez nous il y a de bons détergents et en très grande quantité, mais il nous manque du courage et des manuels d’usages intelligents et efficaces.
    Je garde mon optimisme pour une Tunisie capable d’améliorer son score pour les années à venir.
    Inchallah, je saurai qui fait quoi en Tunisie avant de me loger, inchallah en paix dans ma dernière demeure.
    Il est question de survie dans le respect de la dignité des générations actuelles et futures dans une dynamique sérieuse de développement durable et intégral.
    Vive notre commune Tunisie et Que dieu nous contamine par de la sagesse et de l’efficacité d’usage de nos énergies humaines.

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