AccueilLa UNELa Tunisie très mal classée en corruption. C’était attendu !

La Tunisie très mal classée en corruption. C’était attendu !

Dans le dernier rapport international classant 180 pays en matière de corruption, la Tunisie occupait la 87ème place sur 180. Son score CPI était de 40 sur 100, et les données recueillies par cet Index annuel disaient que 67% des personnes interrogées pensent que la corruption a augmenté au cours des 12 mois précédents, et que 18% des utilisateurs des services publics ont payé un pot-de-vin au cours des 12 mois précédents.
Sans vouloir nier que la corruption existe, il est important de signaler la mesure de la corruption, par « Transparency International »,  appelée « The Corruption Perception Index »,  qui est  bâtie sur la perception du phénomène de la corruption, un élément somme toute subjectif. Or, peu de cas, concrets et pris en flagrant délit, sont cités dans le rapport de Transparency, et encore moins de tels cas sont passés devant la justice tunisienne. Pourquoi ?

1)    La corruption en Tunisie est une culture sociale. Il n’est pas anodin de remarquer que la société tunisienne accepte cette pratique, et lui a même trouvé des noms de substitution qui n’ont fait que conforter son adoption comme un fait, avéré et accepté, par ceux qui s’y adonnent. Des termes comme « أفرح بيا نفرح بيك » qui se traduirait par « Souhaite- moi la bienvenue, je ferai de même », ou « أعطيني قهوتي » qu’on traduirait par un « Donne-moi de quoi prendre un café », ou encore « رزق من عند ربي » qui se traduirait par « c’est une donation de Dieu ». Et tout cela fait que lutter contre la corruption en Tunisie ressemblerait à vouloir vider l’océan à la cuillère. Et à trop parler d’un vice ou d’une maladie sociétale, on la banalise. Le médecin écrivain kabyle Mazouz Hacène disait que « la corruption du pouvoir finit par se répandre au sein du peuple », et l’écrivain et philosophe belge Raoul Veneigem disait de la corruption qu’elle est « la morale des affaires », et il faut du temps, beaucoup de temps, pour faire changer une culture.

2)    Depuis qu’il est monté sur le trône présidentiel, il se passe rarement une audience ou une visite inopinée, sans que Kais Saïed n’évoque la corruption, la prévarication et le « Fassed » partout où il va. Et on se rappelle sa fameuse déclaration disant que « derrière tout texte de loi, il y a un voleur (وراء كل نص لص) », comme on rappelle la cabale continue contre les milieux d’affaires sous accusations aussi de « Fassed ». Et ce sont  tous ces éléments de langage, récurrents dans le discours présidentiel tunisien, qui confortent la perception qui devient réalité par redondance, d’une quasi-présence du « Fassed », qui est un mot arabe qui englobe tous les types de malfaisances même morales, dans tous les rouages et les compartiments de l’Etat.
Le tout,  entre certes dans le cadre d’une politique d’une louable lutte contre la corruption, mais est enveloppé dans le cadre plus général du complotisme, de tout et de tous, contre l’Etat du chef de tout l’Etat.
Il n’est donc pas étonnant de retrouver la Tunisie dans les plus mauvaises places dans l’Index de Transparency International, et dans les petites notes de tout chercheur d’investissement en Tunisie. Paulo Coelho disait bien que « De toutes les puissantes armes de destruction que l’homme a été capable d’inventer, la plus terrible est la parole ».

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