« Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons opérer des changements radicaux au niveau de la carte agricole tunisienne. » C’est une proposition qui a été répétée maintes fois ces derniers temps, à la lumière du changement climatique qui a entraîné une énorme augmentation des températures.
Mais la question d’aujourd’hui fait-elle, malgré son importance, l’objet d’une attention sérieuse de la part des décideurs ?
Nul ne doute que de nombreuses cultures agricoles ont été endommagées tout au long du mois dernier en raison de la rareté de la pluie, d’autant plus que la sécheresse qui a touché le pays au cours des derniers trimestres a eu un impact profond sur l’agriculture.
De ce point de vue, et selon ce qui a été rapporté par bon nombre de médias scientifiques, tel que le journal « Al Hadath » la Tunisie est considérée comme l’un des pays africains qui souffrent des effets des invasions climatiques, selon de nombreux anciens documents du ministère tunisien de l’Agriculture.
Une température élevée de manière significative par rapport au reste du monde, un faible pourcentage de précipitations annuelles, au niveau de remplissage des barrages et une prolifération des zones de désertification, en particulier le lobe du couvert forestier au nord, au sud et à l’ouest vers l’Algérie. Un composé de symptômes qui interpelle.
Effets négatifs plus observables à l’avenir
Les experts affirment que, malgré les engagements de la Tunisie sur le plan international concernant la question du changement climatique, tels que l’Accord de Paris et le Protocole de Kyoto, la question du changement climatique n’a, en effet, pas été prise en compte comme il se doit, par une stratégie clairement ciblée pour réduire les effets du phénomène.
Dans ce contexte, Raoudha Gafrej, universitaire et experte dans le domaine des ressources en eau et de l’adaptation aux changements climatiques, a déclaré à « Al Hadath », que « la question du changement climatique en Tunisie est du ressort premier des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, responsables de la gouvernance des importations et de l’agriculture, ainsi que le ministère de l’Economie et de la Planification ».
De ce point de vue, beaucoup estiment qu’il est nécessaire d’adopter de nouveaux mécanismes qui contribueraient à apporter des changements radicaux dans le métier agricole tunisien en fonction des changements et de la crise de la rareté de l’eau, afin que le secteur reprenne son processus.
Dans ce contexte, certains estiment qu’il est nécessaire de créer une structure concernée par les cultures qui ont été fortement affectées par les changements climatiques afin de préserver la durabilité du secteur.
Un processus moins transitoire que long
L’ingénieur en génie halieutique et environnement, Hamdi Hached, a indiqué que la sécheresse agricole qu’a connue la Tunisie dicte de « revoir d’urgence l’adoption de certaines cultures consommatrices d’eau destinées à l’exportation et de les remplacer par d’autres qui consomment moins d’eau et dont les rendements économiques sont meilleurs », ajoutant que « les changements climatiques ne seront pas un processus transitoire, mais long ». Il a, en outre souligné que cela changera la carte agricole en Tunisie.
Par ailleurs, beaucoup parient sur les semences tunisiennes pour préserver la manne alimentaire, car de nombreuses voix ont récemment appelé à la relance d’un stock stratégique de semences ornementales.
A cet égard, il convient de mentionner que le Directeur Général de la Cité des Sciences de Tunis, Fathi Zagrouba, avait souligné l’importance de pousser vers l’autosuffisance alimentaire en exploitant des semences authentiques, naturelles et de qualité appartenant à la Tunisie, et en mobilisant les ressources en eau et souterraines pour la production d’énergies renouvelables et pour le dessalement de l’eau de mer.
Il a, d’autre part, ajouté qu’il est important d’intensifier le travail des municipalités pour éradiquer la pollution de l’environnement.