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Déficit énergétique : Le président de la BAD et Kofi Annan plaident pour l’Afrique

Kofi Annan, président de l’Africa Progress Panel et ancien Secrétaire général des Nations Unies, et Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD) ont exhorté les gouvernements d’Afrique et leurs partenaires à tout faire pour combler l’énorme déficit énergétique auquel l’Afrique doit faire face.

Ils ont lancé cet appel conjoint lundi 13 mars 2017 au siège de la BAD à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion du lancement du rapport de l’Africa Progress Panel intitulé Lumière, Énergie, Action : électrifier l’Afrique, qui appelle adopter toutes les solutions existantes – systèmes en réseau et hors réseau – afin d’éclairer l’Afrique et de l’alimenter en électricité.

« Le déficit d’électricité est énorme en Afrique », a déclaré le président de la BAD. « Aujourd’hui, 645 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. » Et de poursuivre : « Pourtant, le continent regorge de ressources en énergie solaire, hydro-électrique, éolienne et géothermique, et recèle d’importantes quantités de gaz naturel. Certains pays ont même des gisements de charbon. Oui, l’Afrique a un potentiel énergétique, mais on doit exploiter ce potentiel. Et on doit le faire vite, parce que les Africains en ont assez d’être dans le noir ».

Adesina a dit s’être inspiré d’un précédent rapport de l’Africa Progress Panel pour développer les priorités du Top 5 de la BAD en matière de développement, où l’énergie occupe la première place. Avec son “New Deal ” pour l’énergie en Afrique, la BAD s’est engagée à investir 12 milliards de dollars EU dans le secteur de l’énergie dans les cinq ans et à lever 45 à 50 milliards de dollars EU de fonds auprès du secteur privé et d’autres partenaires. L’objectif est de raccorder 130 millions de ménages au réseau et 75 millions de personnes à des systèmes hors réseau, et de permettre à environ 130 millions de ménages d’accéder à une énergie de cuisson propre.

Le président de la BAD a félicité l’Africa Progress Panel pour la qualité de ce nouveau rapport qui, a-t-il dit, permettra aux pays africains de réfléchir à la manière de mener une révolution de l’électricité hors réseau dans le cadre global du “New Deal ” pour l’énergie en Afrique.

Les plus de 620 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité ne sauraient attendre l’expansion du réseau, souligne le rapport Lumière, Énergie, Action. Si les mégaprojets raccordés au réseau, à l’instar des grands  barrages et des pools électriques, sont essentiels pour étendre la production et le transport d’énergie à l’échelle nationale et régionale, ils s’avèrent lents et onéreux à mettre en place. Aussi les gouvernements doivent-ils accroître leurs investissements dans des solutions hors réseau et en mini-réseaux, moins chères et plus rapides à installer, selon le rapport.

« Ce que nous préconisons, c’est que les gouvernements africains exploitent toutes les options existantes de la manière la plus rentable et technologiquement efficace que possible, afin d’inclure tout le monde et que personne ne soit laissé pour compte », a déclaré Kofi Annan.

Sur les 315 millions de personnes qui, dans les zones rurales en Afrique, accèderont à l’électricité d’ici à 2 040, seuls 30 % seront raccordées à des réseaux nationaux. Les autres seront raccordés à des systèmes d’alimentation hors réseau ou en mini-réseaux.

Lumière, Énergie, Action constitue une suite en profondeur du Rapport 2015 sur les progrès en Afrique intitulé Énergie, population, et planète : saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique, qui a eu un grand retentissement. Il exhorte les gouvernements à prendre les mesures incitatives nécessaires pour encourager les investissements dans les systèmes hors réseau et en mini-réseaux, ainsi que pour protéger les consommateurs et répondre aux besoins des catégories sociales défavorisées.

Surtout, les gouvernements doivent promouvoir un environnement dans lequel les entreprises puissent accéder aux marchés de production, de transport et la distribution d’énergie, progresser dans la chaîne de valeur et nouer des partenariats d’investissement à même de stimuler la croissance et de créer des emplois.

« Les approches traditionnelles pour étendre le réseau ne sont plus viables pour les pays d’Afrique », a indiqué M. Annan. « Cela prendrait trop de temps et elles ne répondraient pas aux besoins de nos économies et sociétés en croissance. Les gouvernements et leurs partenaires doivent plutôt saisir l’opportunité de ré-imaginer leur avenir énergétique ».

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