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Des grands projets d’usines étrangers bloqués faute de terrains

La disponibilité des lots industriels constitue encore une des pierres d’achoppement sur lesquelles butent les investisseurs étrangers en Tunisie, malgré les efforts louables déployés à cet effet par l’Agence foncière industrielle chargée par la loi d’offrir des terrains viabilisés destinés à accueillir les activités industrielles.

Annoncé depuis plusieurs mois, par les responsables et les médias à cor et à cri, le projet de construction d’une nouvelle usine de câbles électriques pour automobiles à Jendouba par le groupe japonais Sumitomo est bloqué, faute de terrain.

Comme par hasard, le groupe allemand Kromberg and Schubert spécialisé dans la fabrication et la fourniture des câbles pour les systèmes électriques des voitures n’a pas trouvé, non plus, un terrain pour construire une deuxième usine à Béja.

Les deux groupes sont des géants industriels à l’échelle mondiale, tandis que le nombre d’emplois devant être créés grâce à ces deux projets avoisine 8000 emplois.

A Jendouba, la câblerie Sumitomo (SEBN) est analogue à la Compagnie de Phosphate de Gafsa, étant pratiquement l’unique employeur industriel de la région.

Dans des déclarations faites il n’y a pas longtemps à la presse, le PDG de l’Agence foncière industrielle, Kais Majri, a indiqué que le dossier de la société Sumitomo bénéficie d’un suivi continu de la part des autorités et des structures concernées, signalant qu’une proposition à ce sujet avait été faite à la société qui l’avait refusée. Il s’agit de la mise à sa disposition d’un lotissement de 10 hectares dans la zone dite El Irtiah 2, sise à  la zone industrielle de Bulla Regia à Jendouba au prix de 100 dinars le mètre carré. Elle a rejeté l’offre.

C’est vrai que la somme à casquer est rondelette mais pas pour le groupe Sumitomo, quand même, qui, soit noté en passant, a remporté le Prix de l’investisseur de l’année en 2022, en Tunisie.

Le problème se situerait ailleurs, d’après ce qu’on peut comprendre en filigrane via les déclarations du PDG de l’AFI.

Depuis belle lurette, le gouvernement tunisien a cru bon de céder des terrains au prix symbolique d’un dinar, notamment pour les opérateurs publics, et les projets prometteurs, dans le cadre de l’encouragement de l’investissement.

Or, cette faveur ou avantage a été supprimée dans le cadre de la loi relative à l’incitation de l’investissement de 2017.

 Dans ce cadre, l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat du Nord ouest a exhorté les autorités à accélérer les procédures pour faciliter la réalisation de ce projet prévu en octobre 2024, car « un long blocage pourrait pousser l’investisseur à renoncer à son projet ou à rechercher un autre site (pays) » a averti le président de cette Union.

300 millions dinar

La même crainte a été exprimée concernant le blocage du projet de nouvelle usine du groupe Kromberg and Schubert à Béja.

Selon des médias tunisiens, l’intention de construire cette nouvelle usine devant permettre la création de quelques 4000 emplois des plus décents intervient après la réussite du projet d’extension de la première usine sur 14 mille mètres carrés ayant permis de générer 2500 emplois additionnels.

D’après des explications fournies par Wissam Badri, directeur de la société Kromberg and Schubert de Béja, l’entreprise mère a approuvé la construction de cette deuxième usine à Béja sur un terrain couvrant 30 mille mètres carrés, avec une capacité d’emploi de 4500 postes, moyennant des investissements se montant à 300 millions dinars. Le nombre total des emplois atteindrait 8500 postes.

Cependant, il s’est avéré que la zone ne dispose pas de lotissements viabilisés de cette dimension.

Il a néanmoins attiré l’attention sur l’existence de lotissements acquis par des investisseurs sans avoir été utilisés.

Justement, le règlement de l’AFI stipule la déchéance des droits d’acquisition lorsque l’acquéreur n’a pas réalisé son projet dans un délai de trois ans après l’acquisition.

Pour cette raison d’ailleurs, l’AFI a mis en place, cet été, une plateforme de suivi en ligne de la situation des lotissements industriels vendus aux investisseurs dans l’ensemble du territoire national, afin de recenser les défaillants et prendre les mesures adéquates à leur égard.

Wissam Badri a averti que le temps passe, craignant le détournement du projet dans son ensemble vers un autre pays.

En effet, selon lui, il était prévu d’entamer les travaux de construction au début du mois de novembre prochain 2023 quitte à entrer en phase de production au début de 2025. Les autorités centrales, régionales et les diverses structures concernées sont sollicitées à trouver une issue avec la diligence requise afin de ne pas rater cette occasion d’or.

S.B.H 

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2 Commentaires

  1. Ceux qui ont acquis ces terrains à l’état 1u dinar symbolique et mra9dinhom, il faut non seulement leur enlever ces terrains mais les punir aussi. Nul n’est censé être au dessus de la moi. Les trafics de terrains de l’état comme ceux concernant ceux del AFH, basta. Yezziou mel tricheries. Trop c’est trop… trop

  2. Pourquoi l’état tunisien n’entrerait-il pas dans le capital en fournissant l’assiette foncière du projet. Cela permettrait de lancer immédiatement le projet et lui laisserait le temps de s’arranger avec les propriétaires actuels.
    Les Ben Ali et famille avait compris le stratagème avec plusieurs grands projets.
    De plus, la division des décideurs tunisiens en structures étanches ne facilite pas la prise de décision. Le secteur de l’industrie ignore totalement les plans d’urbanisme et d’aménagement du territoire alors que les opportunités y sont nombreuses.

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