AccueilLa UNEDes menaces sérieuses pèsent sur la sécurité alimentaire de la Tunisie!

Des menaces sérieuses pèsent sur la sécurité alimentaire de la Tunisie!

La situation du secteur agricole en Tunisie présage, à l’heure de la dégradation du revenu des agriculteurs et la diminution de la marge bénéficiaire, la faillite de plus d’une filière, notamment celle de l’élevage, et menace sérieusement la capacité de la Tunisie à assurer sa souveraineté alimentaire, pense le président du Syndicat des Agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), Leith Ben Becher.

Pour lui, il n’y aura pas une vraie relance du développement, ni un équilibre régional totalement satisfaisant, sans accorder la priorité absolue à l’agriculture, ce qui demande une vision participative intégrale et une reconnaissance du rôle des agriculteurs et leur importance aux plans économique et social. Il s’agit, aussi, d’après lui, de la nécessité de développer les législations en la matière.

Dans une interview à TAP, il  a fait observer que la situation de l’agriculture en Tunisie est « très difficile, vu les problèmes structurels encore non résolus ».

Il a souligné que le secteur a besoin d’une politique agricole et alimentaire cohérente à l’horizon 2030, loin des solutions de rafistolage et ce, pour pouvoir contribuer à l’amélioration de la situation des agriculteurs, au développement des zones rurales et à l’assurance de la sécurité alimentaire durable.

Ila déploré que la Tunisie n’ait  pas réussi à avoir une production moyenne stable, surtout au niveau des cultures en sec, dont les grandes cultures, l’oléiculture et autres, qui représentent les piliers du secteur agricole et qui couvrent ¾ des superficies cultivées.
Aussi,  l’autosuffisance dans les filières laitières, bovine et ovine demeure-t-elle fragile, les filières dépendant totalement de  l’importation de l’alimentation animale, notamment le maïs et le soja.
Face à une telle situation, a-t-il dit, le seul grand perdant est l’agriculteur qui souffre d’une année à l’autre de l’augmentation des coûts de production et de la baisse de la productivité, aggravées par l’endettement, et dans un contexte de quasi-absence d’aides ou de subventions, sauf certaines solutions conjoncturelles qui ne répondent pas à ses attentes.

Il a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité pour l’agriculteur de développer la production de manière à répondre à la demande intérieure et à lui garantir un revenu suffisant et stable, d’un côté, et d’assurer une bonne gestion des ressources naturelles afin de garantir la durabilité des filières productives, de l’autre côté. C’est une adéquation difficile, surtout avec les effets du changement climatique, a-t-il reconnu.

«Aujourd’hui, on n’a pas le choix»!

Ben Becher a plaidé  pour  une politique agricole participative réunissant tous les acteurs, surtout que la Tunisie s’apprête à des négociations décisives avec l’Union Européenne dans ce domaine, sachant que l’agriculteur européen obtient l’équivalent de 10 mille dinars par an sous forme de subvention, outre l’encadrement intégral dont il bénéficie lors des crises et des catastrophes.

Evoquant  la dernière augmentation des prix du blé et de l’orge, il a affirmé  qu’elle n’est pas due  seulement  à la guerre russo-ukrainienne, rappelant  que les prix avaient commencé à grimper depuis la fin de l’année 2021. La guerre entre la Russie et l’Ukraine est venue accentuer la crise, surtout que la Tunisie importe du blé tendre de l’Ukraine.

Le coût de la production de céréales devient une lourde charge pour l’agriculteur dans un contexte marqué par la diminution de la marge de bénéfice, suite aux augmentations dans les intrants directs dans la chaîne de production, à l’instar des engrais et des carburants, outre la hausse des coûts de transport, ce qui a poussé les agriculteurs à réclamer la révision des prix du blé surtout le blé tende, matière la plus importée et consommée. Par conséquent, un besoin impérieux se fait sentir sur la réalisation de la sécurité alimentaire pour permettre de faire face aux effets des changements mondiaux sur ce plan, a souligné le président  de Synagri.

L’Etat doit jouer un rôle de régulateur à travers la prise de décisions audacieuses, surtout en période de crises où les lobbies exercent davantage leur hégémonie, a-t-il insisté , appelant à la révision des systèmes de production qui connaissent beaucoup de dépassements et d’irrégularités, à la suite de la mauvaise gestion du système de fixation des prix et le monopole de l’Etat d’une matière bien déterminée, notamment les céréales en vue d’assurer l’approvisionnement des marchés et la sécurité alimentaire.

« Les politiques et les autorités de tutelle doivent se faire à l’idée que l’agriculture est désormais une question de société et ne concerne pas uniquement les professionnels du secteur. Les enjeux aujourd’hui posés nécessitent une action participative des décideurs et des différents intervenants dans ce secteur vital », a-t-il dit.

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