AccueilLa UNEDe grands projets tunisiens pour la souveraineté alimentaire de l'Afrique 

De grands projets tunisiens pour la souveraineté alimentaire de l’Afrique 

Dans un quasi-anonymat médiatique, des opérateurs de renom du secteur privé tunisien se sont engagés à lancer une série de grands projets agricoles et agroalimentaires à titre de contribution au programme quinquennal panafricain de réalisation de la souveraineté alimentaire de l’Afrique.

Adopté, le 27 janvier 2023, par les chefs d’Etat et de gouvernement africains, lors du Sommet panafricain de Dakar 2, au Sénégal, sur la souveraineté alimentaire de l’Afrique, ce programme quinquennal a obtenu un financement de l’ordre de 50 milliards dollars dont une partie consentie par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et l’autre par des partenaires internationaux.

Outre une présence officielle de la Tunisie, assurée par le ministre de l’Agriculture, le secteur privé tunisien a tenu à participer en force à ce Sommet autour du thème « Libérer le potentiel alimentaire de l’Afrique ».

Le mérite en revient sûrement à la réputation des opérateurs tunisiens mais aussi au bureau régional « Afrique du Nord » de la Banque africaine de développement à Tunis, qui a pris soin d’organiser, à cet effet, une réunion préparatoire de coordination avec les professionnels tunisiens des filières céréalière, oléicole et avicole sur la contribution qu’ils sont en mesure d’apporter à la concrétisation du programme quinquennal panafricain pour la réalisation de la souveraineté alimentaire de l’Afrique.

Les industriels tunisiens de l’agroalimentaire ont dit pouvoir mettre à la disposition des pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources hydriques, leur savoir-faire et leur expertise reconnue à l’échelle internationale dans des créneaux aussi porteurs que les filières oléicole, céréalière et avicole.

Filière avicole

Le directeur général du Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles (GIPAC), Tarak Chaouch, a rappelé que la filière avicole tunisienne – dont l’un des fleurons, le groupe Poulina représenté par son directeur général, Mohammed Chikhaoui – figurait dans le peloton des six premières mondiales au regard des normes sanitaires et de qualité.

La volaille a un avenir prometteur en Afrique, a prédit Mohamed Chaouch. La consommation a été multipliée par 10 en 10 ans et le secteur devrait connaître une croissance cumulée de 30 % d’ici 2031.

Pour sa part, le directeur général du groupe Poulina, Mohamed Chikhaoui, a souligné que la réputation de la Tunisie est telle que des sociétés étrangères viennent s’installer en Tunisie.

 En effet, cette société avicole prestigieuse fait partie des six premiers dans le monde, tout comme la société avicole tunisienne « Chahia », représentée par son directeur général, Hichem Mami, classée 5e mondialement en termes de respect des standards nationaux et de la qualité.

Filière oléicole

En ce qui concerne la filière oléicole, la Tunisie est classée parmi les premiers producteurs mondiaux (2e après l’Union européenne). Les industriels tunisiens du secteur présents ont convenu d’organiser une concertation approfondie entre les opérateurs publics (Institut de l’olivier, l’Office national de l’huile, le ministère de l’Agriculture), les professionnels privés, la Banque africaine de développement et le Conseil oléicole international pour des actions phares.

Face à la raréfaction des ressources hydriques en Tunisie, les opérateurs tunisiens ont exprimé un intérêt marqué pour explorer les potentialités et les possibilités d’extension et d’internationalisation dans des pays africains propices à cette culture. « Nous sommes tout à fait disposés à faire profiter de notre savoir-faire des pays où les conditions climatiques et hydrologiques le permettent », a promis Abdessalem El Oued, directeur général de l’entreprise de production d’huile d’olive « Rivière d’Or »,représentant la profession à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, et membre du Conseil oléicole international. « Ce partenariat Sud-Sud pourrait prendre la forme d’une exploitation pilote sur le modèle de partenariat public-privé qui permettrait de tester la culture de l’olivier traditionnel tunisien dans d’autres régions du continent africain», a préconisé, pour sa part, le directeur général de la société CHO de production d’huile d’olive, Abdelaziz Makhloufi.

La Banque africaine de développement a déjà lancé l’idée d’introduire l’olivier en Mauritanie et a entrepris une étude en 2019 proposant les sites potentiels adaptés à cette introduction.

Filière céréalière

L’idée de procéder à des tests grandeur nature a été également suggérée par les représentants de la filière céréalière. Le Sommet de Dakar encouragerait à cet effet une concertation approfondie entre les opérateurs publics (Institut national des grandes cultures, l’Office tunisien des céréales, le Groupe chimique tunisien), le secteur privé, la Banque africaine de développement et des structures de recherche spécialisées telles que l’université polytechnique Mohamed 6 de Benguérir au Maroc, relevant de l’Office chérifien des phosphates.

Ce partenariat, s’appuyant sur un programme de recherche international pertinent sur les céréales et les cultures oubliées, adaptées à l’Afrique, pourrait déboucher sur l’élaboration d’une carte africaine des potentialités céréalières assortie d’un plan d’action triennal 2023-2025. Pour Mohammed Nadri, directeur général de la Coopérative centrale du blé (COCEBLE), qui regroupe 13000 agriculteurs représentant 25 % de la production tunisienne de blé, « la Tunisie a l’expertise nécessaire pour aider les autres pays africains à multiplier leur production et leur productivité. »

En lançant dans le domaine céréalier une expérience pilote dans 4 ou 5 pays d’Afrique subsaharienne, la Tunisie est en mesure de conduire un programme de recherche sur des variétés résilientes adaptées au contexte climatique et la conduite culturale adaptée. L’installation de ces parcelles d’essais et de démonstrations pourrait déboucher sur d’énormes potentialités d’autant plus que la réintroduction en Tunisie de variétés traditionnelles autrefois cultivées a donné des rendements très importants, selon Abdelmonem Khlifi, gérant de la société STIMA.

Au terme de ce Sommet Dakar 2, la Banque africaine de développement BAD, organisateur de la réunion en partenariat avec le gouvernent du Sénégal, a annoncé un financement de 30 milliards de dollars pour la mise en œuvre  »le plus rapidement possible » des stratégies nationales de souveraineté alimentaire et de résilience avec la promesse  »de rechercher un appui financier supplémentaire auprès d’autres partenaires ».

S.B.H

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