Dans les années 1980 et 1990, le secteur du bâtiment a connu un vrai boom. Les appartements se vendaient sur plan ou après visite d’un appartement témoin alors que le chantier battait son plein.
C’était l’époque où être propriétaire de son logement était une opportunité, du moins, possible et abordable pour toutes les couches sociales. Aujourd’hui, c’est devenu de très loin aussi simple, et un achat d’un appartement devient pour nos jeunes un rêve et qu’il sera très difficile de le voir se concrétiser.
Et pour cause, le pouvoir d’achat du Tunisien moyen n’a pas cessé de régresser depuis ces quatre dernières années. Il a le tournis face à la flambée des prix des matériaux de construction, la hausse vertigineuse des prix du logement, la rareté des terrains qui ouvre une spéculation monstre, et de la main-d’œuvre, le manque de liquidités chez les banques…
Selon les résultats d’un sondage présentés par le directeur de Sigma conseil, Hassen Zargouni, lors de son intervention sur le plateau de l’émission J8 diffusé sur El Hiwar Ettounsi, jeudi 22 octobre 2015, 97.6 % des Tunisiens qui ne possèdent pas de logements disent qu’il est difficile de devenir propriétaire d’un logement, tandis que seulement 2,3% pensent le contraire.
Commentant ces chiffres, M. Zargouni a expliqué que le Tunisien a une sorte de culture rurale. Il est, dit-il, attaché à sa terre, attaché à la propriété et a une relation particulière avec le logement. Il rêve toujours d’en avoir un.
« Selon des donnée anciennes, 80% des Tunisiens sont propriétaires, ces données ont été confirmées par le recensement de 2014 effectué par l’INS qui est de l’ordre 77,8% des familles tunisiennes sont propriétaires de ce patrimoine. Dans les zones rurales ce taux peut atteindre les 95% et un peu moins dans les zones urbaines », a rappelé le statisticien.
Alors quels sont les problèmes qui empêchent le citoyen d’avoir son propre appartement ? Selon le sondeur d’opinion, il y a plusieurs explications à cela :
La hausse des prix des matériaux e construction : 89,5%
La flambée des prix des terrains à bâtir : 88,5%
La cherté de la main d’œuvre : 84,9%
La hausse des intérêts bancaires : 78,4%
Les procédures administratives complexes pour l’octroi d’un prêt : 76,8%
