Les rumeurs sur les lingots d’or qui auraient été retirés, le 14 janvier dernier, de la BCT par Leila Trabelsi et qui se sont révélées infondées au vu du rapport d’auditeurs externes et indépendants, ensuite cette affaire des billets de banque découverts à la résidence de l’ancien président tunisien, amènent à se poser un certain nombre de questions et d’interrogations sur l’origine des montants découverts et l’impact de toutes ces rumeurs à répétition sur les institutions tunisiennes.
Information prise à propos de ces liasses de billets découverts dans les coffres du palais de Sidi Bou-Saïd, des sources bien informées nous précisent que les billets en question ont tous une contrepartie matérialisée par des supports comptables dans les dossiers de la BCT.
En fait, toujours selon nos sources, il y aurait trois sources d’alimentation en billets de banque auprès de la BCT.
– Des billets provenant des tirages sur le compte du Trésor en contrepartie de récépissés du Trésor signés par des comptables publics dûment autorisés.
– Des billets provenant de la conversion des devises étrangères présentées par la Présidence de la République à la banque centrale et qui donnent lieu à des bordereaux de change, à l’instar de toutes les opérations de change auxquelles procède la banque centrale.
– Des conversions de billets de coupure de 10,20 et 30 DT, présentées par la Présidence de la République, en des billets de 50 DT.
Ce serait ainsi là, selon nos sources, les seules opérations qui pourraient donner lieu à des livraisons directes de billets de la BCT à la Présidence de la République. Toutes, nous assure-t-on, sont matérialisées par des supports et des pièces comptables (récépissés du Trésor public, bordereaux de changes etc..), facilement vérifiables. Nos sources affirment ainsi qu’il n’y aurait eu aucune alimentation en billets, sans justification et aucune livraison de billets sans contrepartie.
Il faut par ailleurs noter que les banques commerciales tunisiennes peuvent elles-mêmes s’alimenter en billets de banque auprès de la BCT sur la base de chèques tirés par celles-ci sur leurs comptes ouverts à la BCT. Elles peuvent (les banques commerciales) à leur tour servir de canal pour l’alimentation d’autres opérateurs économiques en billets de banque neufs. Ainsi, les sources d’alimentation en billets de banque, neufs ou usagers, sont diverses et ne s’adressent pas à la seule banque centrale, dont les livraisons sont toujours justifiées par des pièces comptables vérifiables.
Reste à dire que ces rumeurs à répétition à l’égard de la BCT amènent forcément à poser la question de l’impact de ces rumeurs sur sa crédibilité et celle de toute la place financière tunisienne.
Il faut rappeler à cet égard que c’est la BCT qui se charge, depuis 1994, de réaliser les emprunts obligataires au profit de la Tunisie, et c’est elle aussi qui se charge de rembourser ces emprunts. Le rating souverain (et il est déjà à la baisse) de la Tunisie et sa capacité à lever les ressources nécessaires au développement du pays sont directement liés à la réputation de cette institution, la BCT, que certains s’acharnent à mettre en doute, en vrais ennemis de la Révolution qui prône l’emploi et le développement régional.
Il est, à notre sens, dangereux, pour la Révolution et les perspectives de cette Révolution que beaucoup imitent alors que d’autres l’épient pour en donner le mauvais exemple à ceux qui voudraient la suivre, de tout remettre en cause, de douter de tout et de tous, de voir partout la traîtrise et la corruption. La Tunisie l’a démontré : elle n’est pas faite que de ceux- là. Il est donc plus urgent de faire confiance à nos cadres et à nos institutions et de ne plus tendre l’oreille à ceux qui veulent mettre économiquement à genoux ce peuple qui a bravé dictature et hégémonie pour chasser ceux qui lui ont volé, argent, liberté et dignité, un peuple que l’on donne, pour cela, en exemple partout dans le monde.
