Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouan El Abassi, a déclaré vendredi qu’il n’y avait pas d’alternative à l’accord du pays sur un programme avec le Fonds monétaire international, avertissant que le financement du budget par la banque centrale conduirait à un « scénario vénézuélien ».
La Tunisie, qui a vu le fardeau de sa dette augmenter et son économie se contracter de 8,8 % en 2020, avec un déficit budgétaire de 11,4 % de la production, a entamé des discussions avec le Fonds monétaire international sur un ensemble d’aides financières.
Le gouverneur de l’Institut d’émission a déclaré que le financement du budget par la banque centrale rendrait l’inflation incontrôlable.
« La banque centrale ne peut pas rouvrir le financement du budget car l’inflation va augmenter de façon incontrôlable et sera à trois chiffres, et nous verrons un scénario vénézuélien se répéter en Tunisie », a-t-il déclaré.
Des années d’hyperinflation au Venezuela ont conduit à une crise économique dans ce pays de l’OPEP autrefois prospère.
« Les deux prochains mois seront cruciaux, nous avons perdu beaucoup de temps pour arracher (l’accord avec le FMI), nous devons l’obtenir pour éviter l’explosion », a ajouté El Abassi.
Il a appelé à une trêve politique et économique pour sauver l’économie avant qu’il ne soit trop tard.
« Si nous ne parvenons pas à un accord avec le FMI, les portes ne seront pas ouvertes, même pour un financement bilatéral comme celui des États-Unis », a indiqué El Abassi.
Le ministre tunisien des Finances avait déclaré à Reuters au début de l’année que son pays cherchait une garantie de prêt d’un milliard de dollars auprès des États-Unis pour émettre des obligations.