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Ennahdha perd pied chez les électeurs et se met en danger pour les Législatives 2019

Erodé et rongé par le pouvoir (Jbali et Larayedh ex-chefs de gouvernement), le mouvement Ennahdha n’est plus ce qu’il était en 2012 et jusqu’à 2014. L’aventure, ceinte des épines de la défaite d’Abdelfattah Mourou aux présidentielles anticipées de 2019, aura fini par  consacrer l’évidence chiffrée que le parti islamiste tunisien perd de plus en plus pied auprès de l’électorat tunisien.

En 2014, lors des toutes premières législatives de la 2ème République, Ennahdha remportait 31 % des sièges, avec presqu’un million de votants (947.034 pour être exact, contre 1,279.941 million de voix pour Nidaâ Tounes).

Cinq années plus tard, lors des Municipales de 2019, Ennahdha ne remportait plus que 28,64 % et 516.397 des voix. Ceux qui parlaient de son socle, inébranlable d’au moins 1 million d’électeurs, le verront ainsi divisé par deux. Candidat de dernière minute, Mourou finira par porter le coup de grâce au parti islamiste tunisien auprès de son électorat. 3ème avec 434.530 suffrages seulement, alors que son directeur de campagne Samir Dilou tablait presque sur un raz de marée d’islamistes, désormais politisés. Miné par les divisions et les dissensions de dernière minute, à propos de qui sera ou ne sera pas tête de liste pour les prochaines législatives, le parti islamiste perd aussi, à l’occasion des présidentielles, son aile dure constituée de petits partis qui lui sont, directement ou indirectement liés  mais toujours dans la même mouvance religieuse plus ou moins entachée d’intégrisme, tel que ceux de Seifeddine Makhlouf, de Mohamed Abbou, de Moncef Marzouki ou de Hachmi El Hamdi. Désormais, petites têtes devenant grosses sous l’effet des spots des plateaux TV, ces derniers ont fini par se constituer de petits partis de circonstance, et se sont présentés aux prochaines législatives de 2019.

En attendant, les observateurs de la scène politique tunisienne mettent en exergue l’état de faiblesse électorale dans lequel Ennahdha se présentera en octobre prochain aux Législatives. Un état qui expliquerait le souci, jusqu’à se mettre en conflit avec quelques uns de ses anciens lieutenants, de Rached Ghannouchi à s’assurer le perchoir. Un statut qu’il espérait être, avant le chute de Mourou, le chemin vers la reprise en main de tout l’Etat et toute l’autorité. Un statut qui ne lui servira, désormais, que pour sauver sa propre tête.

  • 20 «zéro-virgule». L’antisystémisme fera autant de dégâts dans les législatives ?

En attendant un 2ème tour qui devrait, sauf surprise de dernière minute comme il pourrait en sortir de chez l’ISIE après le refus de tous les recours des concurrents de ceux que le journal anglais The Economist «The Godfather», ou le parrain pour Kais Saïed et «The Terminator» pour Nabil Karoui et leurs possibles appels et même cassation, force est de relever les 20 «zéro-virgule» sortis des urnes et sortis des enjeux. De petits résultats qui n’ont pas empêché leurs présidents de fabriquer des partis politiques de toutes pièces, pour se positionner au Parlement.

Certains, comme chez Ennahdha, attendent avec impatience les prochaines législatives, et retardent tant qu’ils peuvent l’ouverture de certains dossiers judiciaires les concernant, pour se draper de l’immunité parlementaire qui les couvriraient, ainsi que leurs crimes et délits pour au moins cinq ans. D’autres, comme Seifeddine Makhlouf et ses 4,4 % avant même Abir Moussi ou Moncef Marzouki, Mohamed Abbou ou El Hachemi, espèrent que leurs résultats aux Présidentielles rejailliront sur leurs résultats aux Législatives, et se positionnent déjà en tant que soutiens au «Godfather». Ils pourraient ainsi constituer la ceinture, de fait, pour tout le programme que projette Kais Saïed, l’homme qui fait peur, à l’intérieur comme à l’extérieur et ses jeunes loups, et se cacher derrière ces soutiens parlementaires, pour essayer de refaire la révolution qu’ils avaient ratée en 2011 et après.

Chez les Centristes, seul rempart possible contre les extrémistes de tous bords, les rangs restent encore dispersés, tant que la bataille des recours contre les résultats du 1er tour de la Présidentielle n’aura pas pris fin. Les dés semblent cependant déjà jetés, les listes pour les Législatives ayant déjà été closes, mais il leur reste la possible entente au sein d’un groupe parlementaire, assez puissant et moins suspect de tourisme électoral, pour faire face aux projets, destructeurs de toute la hiérarchie politique actuellement en cours, de Kais Saïed et ses soutiens politiques.

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