Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a admis mardi la présence de troupes érythréennes dans la région du Tigré, et jugé « inacceptable » les éventuelles atteintes aux civils qu’elles ont pu commettre dans cette zone frontalière en proie aux combats depuis novembre dernier.
La présence au Tigré de troupes venues d’Erythrée avait été rapportée par des habitants, des ONG et certains diplomates, mais était démentie depuis des mois par les autorités des deux pays.
« Après que l’armée érythréenne a traversé la frontière et opéré en Ethiopie, tout dommage qu’elle a causé à notre peuple est inacceptable », a déclaré mardi Abiy devant le Parlement.
« Nous ne l’acceptons pas parce que c’est l’armée érythréenne, et nous ne l’accepterions pas s’il s’agissait de nos soldats. La campagne militaire était contre nos ennemis clairement ciblés, pas contre le peuple. Nous en avons discuté quatre ou cinq fois avec le gouvernement érythréen », a-t-il poursuivi.
Des résidents du Tigré ont rapporté à des organisations de défense des droits de l’homme et des journalistes des massacres et des violences sexuelles perpétrés contre des civils par les forces de sécurité, dont des troupes érythréennes.