Mercredi 27 janvier 2021, l’ATUGE a organisé un webinaire pour débattre de la stratégie de vaccination adoptée par la Tunisie. Quand va-t-on recevoir nos vaccins ? Comment va-t-on les financer ? Quel planning de vaccination ? Quel est le coût économique du retard de cette campagne ? Sommes-nous en retard par rapport à d’autres pays concurrents ? Ces questions ont été débattues avec :
A cette occasion, Dr Hechmi Louzir a indiqué que la Tunisie est bel et bien inscrite à l’initiative COVAX, comme l’a confirmé ce matin le représentant de l’OMS en Tunisie, et bénéficiera de tarifs symboliques pour vacciner 20 % de sa population. Le souci principal de cette initiative c’est le retard qu’elle a pris. En parallèle, la Tunisie a quand-même pu avoir 50.000 doses de Pfizer qui seront reçues en février, ce qui nous permettra de tester notre logistique. Nous recevrons le reste à partir du mois de mars. D’un autre côté, l’Union Africaine a mis en place une initiative avec 3 laboratoires, Pfizer, Astra-Zeneca, et Johnson & Johnson, qui nous donnerait un peu plus de 2 millions de vaccins. Nous sommes également en pourparlers avancés avec les Russes et tous les efforts sont déployés pour démarrer la vaccination au plus vite.
La logistique semble rassurante, les centres régionaux sont déjà identifiés et les préparatifs bien avancés. Concernant la plateforme d’inscription Evax qui a atteint 400 000 inscrits selon Dr Louzir, il y a une volonté d’avoir une meilleure visibilité quant aux dates de réception des premières doses de vaccin avant d’intensifier la communication de la campagne d’inscription.
Selon Lamia Ben Mime, représentante de la Tunisie auprès de la Banque Mondiale (BM) en Tunisie, la Banque Mondiale a été sollicitée par la Tunisie pour un financement de 100 millions de dollars en vue de l’acquisition des vaccins de chez Pfizer, car Pfizer est actuellement le seul à avoir eu l’accord de l’OMS ainsi que celui de 2 autorités de régulations (UE et USA). Cela devrait être approuvé dès le prochain conseil d’administration. Par ailleurs, Mme Ben Mime pense que ce n’est pas le retard de vaccination, mais celui des réformes et la récession mondiale qui sont les principales raisons de l’actualisation à la baisse de la croissance prévue pour 2021, passée de 5% à 3,8%.
De son côté, Sara Limam qui préside la chambre syndicale nationale des industries pharmaceutiques, la Tunisie ne dispose pas des moyens nécessaires pour bénéficier de contrats de fabrication sous licence, à l’instar de l’Inde qui va produire des vaccins Astra Zeneca. Par contre il nous est possible de faire le « full & finish », c’est à dire le remplissage, donc l’étape ultime avant la commercialisation. Dans ce sens, Sanofi a signé avec Pfizer mais ne pourra démarrer qu’au mois de juillet. En Tunisie, 3 opérateurs sont outillés et peuvent le faire, mais un peu plus tard dans le temps, probablement avec d’autres marques de vaccins actuellement en phase 3, et avec lesquels nous pourrions collaborer dans le cadre des études cliniques. On parle du 4ème trimestre 2021.