L’agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de défaut émetteur à long terme en devises du Maroc de « BBB- » à « BB+ ». La perspective est stable.
Cette dégradation reflète les graves conséquences de la pandémie de coronavirus sur l’économie et les finances publiques et extérieures du Maroc. Une baisse des recettes fiscales et une contraction du PIB d’une ampleur historique entraîneront une augmentation considérable de la dette publique, tandis que le coup porté à l’industrie manufacturière et au tourisme provoquera une aggravation significative du déficit des comptes courants et de la dette extérieure nette, qui étaient déjà élevés, explique l’agence . Les autorités visent à limiter la détérioration des finances publiques, mais l’impact persistant de la pandémie sur le budget et les projets d’expansion des services sociaux dans un contexte de montée du chômage compliqueront les efforts de stabilisation de la dette, ajoute Fitch qui repère des risques de dégradation des performances macroéconomiques et des finances publiques en raison d’une recrudescence des contaminations au coronavirus au niveau national et mondial et de l’incertitude quant à l’évolution future de la crise sanitaire.
Fitch Ratings prévoit une chute brutale des recettes fiscales qui entraînera une détérioration importante du déficit budgétaire en 2020. Le déficit du gouvernement central se creusera pour atteindre 7,9 % du PIB, contre 4,1 % (hors recettes de privatisation) en 2019. Et ce, malgré le fait que le plan d’aide économique de 3,1 % du PIB du gouvernement soit financé aux deux tiers par des subventions extérieures et intérieures, ce qui limite son coût pour le budget. « Nous estimons que le déficit des administrations publiques , qui comprend également la sécurité sociale, les gouvernements locaux et les unités extrabudgétaires, se creusera pour atteindre 7,3 % du PIB en 2020, contre 2,8 % en 2019, alors que les médianes « BBB » et « BB » prévues sont respectivement de 7,1 % et 7,8 % », souligne l’agence de notation.