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Ghannouchi essuie un camouflet de la part du Koweït qui renvoie sine die sa visite

Le chef du mouvement Ennahdha et président du l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, a essuyé un camouflet, vendredi dernier, lorsque le président de l’Assemblée nationale koweïtienne, Marzouq al-Ghanim, a déclaré que l’invitation initiale qui lui a été adressée pour une visite au Koweït n’était que « préliminaire et relevait du protocole » ajoutant qu’elle ne devrait pas être effectuée immédiatement.

C’est de la part du président du parlement koweitien une façon à peine voilée de décommander la visite de son homologue tunisien en raison du soutien de ce dernier en tant que leader islamiste à l’invasion du Koweït par l’Irak présidé alors par Saddam Hussein, explique la directrice de la rédaction du site « The Arab Weekly », Iman Zayat.
Al-Ghanim, qui a ajouté qu’il n’y avait aucune intention de mettre en œuvre ou de confirmer officiellement la visite, a noté que l’invitation remonte à début février, sa transmission ayant été retardée en raison de la pandémie de coronavirus et n’a eu lieu que le 15 juin courant lors d’une rencontre entre le président de l’ARP, Rached Ghannouchi et l’ambassadeur du Koweït en Tunisie, Ali Ahmed Al Dhafiri, précise la même source.

Campagne hostile sur les réseaux sociaux

La mise au point de Ghanim concernant l’invitation est intervenue à la suite d’une campagne orchestrée par d’anciens ministres, universitaires et écrivains koweitiens qui ont dénoncé cette invitation en raison de la position de Ghannouchi concernant l’invasion irakienne du Koweït.

Dans sa déclaration, indique le site, Ghanim a affirmé que la position de Ghannouchi sur « l’invasion brutale » par l’Irak est rejetée et condamnée par tous les Koweïtiens, en soulignant également les positions similaires d’autres partis politiques tunisiens qui ont soutenu l’agression contre le Koweït.

En réponse aux critiques, Ghanim a également précisé que « l’invitation dictée par le protocole ne signifie pas que la visite aura lieu de sitôt, car la procédure exige de nombreuses autres mesures qui n’ont pas encore été entamées par le bureau du président de l’Assemblée nationale koweïtienne ».

« Il n’y a pas lieu, maintenant ni dans un avenir prévisible, de mettre en route la procédure », a déclaré sans ambages le président du parlement koweitien, toujours cité par The Arab Weekly qui rappelle que depuis que la nouvelle de l’invitation a commencé à circuler, les personnalités politiques et les intellectuels koweïtiens n’ont pas tardé à condamner cette démarche, avertissant que Ghannouchi n’est « pas le bienvenu » dans le pays étant donné son soutien à l’invasion irakienne du Koweït en 1990.

Griefs en lien avec la Libye et la Turquie

« Ghannouchi était l’un des plus fervents partisans de l’invasion de 1990… Compte tenu du contexte historique, comment peut-on lui accorder une invitation à une visite d’État ? Il ne s’est jamais excusé pour sa position mais a plutôt continué sur la même voie », a déclaré l’analyste politique koweïtien Hajjaj Bukhdhur, dont les propos sont rapportés par le site qui ajoute qu’ « une campagne de médias sociaux a été lancée au Koweït contre la visite de Ghannouchi. Les internautes, dont des citoyens ordinaires mécontents, ont exprimé leur colère en mettant en ligne des extraits d’une vidéo datant de 1990 et montrant Ghannouchi en train de menacer les pays qui ont contribué à la libération du Koweït et de scander des slogans de soutien à l’ancien président irakien Saddam Hussein ».

La campagne massive des médias sociaux au Koweït a également condamné le soutien de Ghannouchi à l’intervention de la Turquie en Libye, le décrivant comme un « agent du président turc Recep Tayyip Erdogan ». « Le président d’Ennahdha visitera bientôt le Koweït alors qu’il est critiqué en raison de son parti pris dans le conflit libyen, contraire à la position de son pays », a tweeté l’ancien ministre de l’information Saad bin Tifleh Al-Ajmi.

Ghannouchi est déjà sous le feu des critiques dans son pays pour s’être rangé le mois dernier du côté du gouvernement du Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, soutenu par la Turquie, suite à la chute de la base aérienne militaire d’al-Wattiya qui était entre les mains par l’armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, souligne encore la même source.

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