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Heurs et malheurs de la STEG

Un ajustement à la hausse des prix à la consommation de l’électricité et du gaz a été décidé dans le cadre de la loi de finances de 2023, mais la STEG attend le feu vert de la présidence du gouvernement et de l’autorité de tutelle pour le répercuter sur les factures d’électricité et de gaz, a déclaré le directeur commercial de la STEG, Sami Ben Hmida.

Dans un entretien avec African Manager, Sami Ben H’mida a signalé que la STEG a engagé un vaste programme de modernisation dont la première phase sera achevée en 2026 et qui marquera un tournant dans la numérisation de l’entreprise.

Il a noté que la formule de la facture approximative sera supprimée dans les années à venir, au terme de ce programme.

D’après les données fournies par ses soins , la loi de finances de 2023 a stipulé une augmentation des prix à la consommation de l’électricité et du gaz, mais elle n’a pas été mise en application, car l’ajustement des prix est du ressort de l’autorité de tutelle et de la Primature. Toutefois, cet ajustement est programmé, tandis que la STEG n’a pas encore reçu l’autorisation de le mettre en application, sachant que le dernier relèvement remonte au 1er  mai 2022. Les années 2021 et 2020 n’ont pas connu d’augmentation, mais il y a eu une majoration  du prix de l’électricité en 2019.

Le directeur commercial de la STEG a évoqué les doléances récurrentes des abonnés concernant ce qu’ils considèrent comme une surfacturation ou gonflement des factures de la STEG sans rapport avec la consommation réelle.

Il a souligné que tout abonné remarquant que la facture s’écarte de la consommation réelle peut, après avoir pris soin de vérifier les indications sur le compteur, contacter le plus  proche district de la STEG pour faire les corrections nécessaires. Les clients peuvent aussi relever directement par eux-mêmes les indications sur le compteur et actualiser la facture, soit auprès du plus proche district de la STEG, soit encore à distance à travers le site WEB de la STEG, tout comme ils peuvent payer aussi à distance. Cette application a été lancée depuis 2020 et a rencontré une adhésion grande chez les clients. Son utilisation se développe sans cesse d’une année à l’autre. Elle est propre à réduire les plaintes car elle permet de régler la facture en fonction de la consommation réelle.

Les services de la STEG distribuent, justement, chaque jour 90 mille factures tandis que le nombre des factures a atteint au total 27 millions par an, ce qui peut donner lieu à des erreurs, notamment au niveau du numéro de compteur, a-t-il dit.

Approvisionnement normal

 D’après le directeur commercial de la STEG, les factures approximatives représentent 50%. En effet, les doléances ont principalement trait aux factures qui constituent le point noir de nos rapports avec les abonnés, a affirmé Sami Ben Hmida, notant cependant et  contrairement à ce qu’on pense,  que le taux de paiement des factures atteint 90%.

Il a, néanmoins, admis que la STEG vit une crise financière aigue, signalant que le montant des dettes des abonnés pour le compte de la STEG atteint 2,9 milliards de dinars. Cependant,  ce manque à gagner n’a pas de rapport avec le défaut de paiement des factures. Il s’agit de dettes qui s’étaient accumulées sensiblement depuis 2010. Aussi, la STEG entreprend actuellement une campagne pour recouvrer ses dettes auprès des organismes publics et des particuliers. Puis au vu de la situation des finances publiques, la STEG procède à l’actualisation périodique de ses dettes auprès des entreprises publiques.

Mais, le directeur commercial s’est montré rassurant, affirmant qu’il n’y aura pas d’impact des dettes de la STEG sur l’approvisionnement du pays en électricité et gaz.

L’accumulation des dettes n’aura pas de retombées sur l’approvisionnement en gaz naturel qui représente 97%. D’autant que l’Etat tunisien n’a jamais manqué de payer le gaz que la Tunisie achète et s’attache à honorer ses engagements envers son fournisseur, la société algérienne d’hydrocarbures,  SONATRACH. Au même moment, face à la flambée des cours mondiaux des hydrocarbures, la Tunisie œuvre  à accroÏtre la part des énergies nouvelles et renouvelables dans la satisfaction de ses besoins énergétiques qui doit grimper à 24%, durant la période à venir contre 3% actuellement.

Smart Grids

S’agissant des composantes principales du programme de modernisation de la STEG, Sami Ben Hmida a indiqué qu’il comporte notamment un projet tendant au passage aux réseaux électriques intelligents, les Smart Grids.

La réalisation de la première phase du projet a démarré cette année et doit se poursuivre jusqu’à 2026. Cette première phase dont le coût est estimé à 140 millions euros, connaÏtra l’installation de 430 mille compteurs intelligents d’électricité et 140 mille de gaz naturel. Les bénéficiaires constituent un échantillon relevant des différents districts de la STEG dans l’ensemble du territoire national, en attendant la généralisation de l’opération en 2027.

Le directeur commercial de la STEG a assuré que les Smart Grids permettront de se passer définitivement de la formule de la facture approximative, sujet de tant de plaintes et de critiques, car ils vont permettre des relevés à distance , parallèlement à l’amélioration de la facturation, avec des modulations selon la nature et la période de consommation, le matin, l’après-midi et le soir. L’abonné peut alors faire fonctionner ses équipements, comme les appareils électroménagers,  en conséquence, à la lumière du sens d’évolution de la consommation.

La STEG s’attend aussi, grâce à ce projet une fois complètement achevé, à une amélioration de sa situation financière, car beaucoup de prestations de services seront fournies à distance, sans déplacement de la part des agents de la société. Il sera, en outre, plus aisé de tracer les défaillants en matière de paiements des factures et de prendre les mesures nécessaires à leur encontre comme la coupure du courant.

S.B.H

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3 Commentaires

  1. L’augmentation des tarifs d’électricité et de gaz envisagée par la STEG soulève des préoccupations pour les consommateurs, malgré l’objectif louable de modernisation via l’introduction des Smart Grids. La dette massive de la STEG interroge également sur sa capacité à réaliser ces projets ambitieux. Une stratégie durable d’équilibre financier et de transition énergétique est donc cruciale.

  2. Services médiocres donc augmentation des tarifs et promesses de modernisation. Classique. C’est l’administration qui décide des augmentations des tarifs, et c’est elle même qui est la cause de la moitié des impayés. Pauvre tunisien qui doit payer les pots cassés. Monsieur le commercial, vous trouvez que c’est normal qu’on fait payer votre soit disant modernisation avant même qu’elle ne soit réelle. Ce qui est sûr : la STEG ! Il y’a beaucoup à dire.

  3. Le gouvernement s’est attaqué aux profiteurs et voleurs qui augmentent les prix des produits illégalement et créer la crise, pourquoi il ne s’attaque pas à la STEG qui gère mal sa gestion et fait payer les clients des montants inférieurs à leur consommation sous prétexte facture intermédiaires. Pourquoi la STEG ne développe pas son service de recouvrement pour ramasser ses impayés des entreprises publiques non solvables, ces entreprises ne paient pas leurs dettes et ne vendent pas leur patrimoine, c’est de la mauvaise gestion. Si la STEG récupère son argent provenant des impayés, elle aura les moyens financiers pour moderniser ses équipement et elle n’aura pas recours à l’augmentation des prix de ses produits qui affecte le pouvoir d’achat des citoyens. L’Etat donner l’exemple et payer ses dettes sur le plan national et sur le plan international et cela assurera sa crédibilité.

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