Le producteur indépendant français d’énergie renouvelable Qair a obtenu un financement par emprunt de 7,8 millions EUR (8,3 millions USD) pour construire et exploiter deux parcs solaires, de 10 MW chacun, qui ajouteront 20 MW à la capacité de production d’électricité en Tunisie.
Le financement sera étendu par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a déclaré la société basée à Paris.
Le nouveau capital sera alloué à la construction des centrales photovoltaïques de Feriana dans la ville de Feriana, dans le gouvernorat de Kasserine, au centre-ouest de la Tunisie, ainsi qu’à l’infrastructure de connexion au réseau d’une sous-station de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) située à proximité.
Qair détient 100 % du premier projet, tandis que le second est une coentreprise avec la société d’exploration pétrolière et gazière Mazarine Energy. Après la phase de construction, les deux projets seront exploités par la société française, précise ESI Africa.
Les centrales solaires s’inscrivent dans le cadre des objectifs de diversification énergétique de la Tunisie et doivent contribuer à réduire les émissions de CO2 du pays, conformément au Plan solaire tunisien qui vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à environ 35 % d’ici 2030.
« Le projet se traduira principalement par des avantages environnementaux et sociaux (E&S) liés à la transition vers une production d’électricité à faible émission de carbone en Tunisie et à la création d’opportunités d’emploi.
« L’acquisition des terres pour le site photovoltaïque, la route d’accès et la ligne de transmission n’est pas associée à un déplacement physique et a été réglée à la suite d’une transaction de gré à gré entre l’acheteur et le vendeur, où le terrain sera loué au sponsor (Qair) pendant 25 ans », peut-on lire dans le résumé du projet de la BERD.
En Tunisie, Qair dispose actuellement d’un pipeline de développement des énergies renouvelables de près de 900 MW. La société est active dans ce pays d’Afrique du Nord depuis 2015. En collaboration avec la STEG, Qair a mis en service la première centrale solaire flottante de Tunisie sur le lac de Tunis en 2022.
Une révolution copernicienne !
Prenant résolument le cap de l’énergie verte, la Tunisie n’a de cesse de nouer de partenariats avec des sociétés qui ont pignon sur rue dans le monde, Il convient de citer à cet égard que quatre entités se sont associées, dernièrement pour lancer le premier projet solaire tunisien financé par le secteur privé, une initiative qui devrait révolutionner le paysage énergétique du pays en réduisant les coûts de production d’électricité, en diminuant de manière significative les émissions de gaz à effet de serre de plus de 90 000 tonnes par an, et en soutenant la transition verte du pays.
La Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), en partenariat avec la Société financière internationale et la société émiratie AMEA Power, en ont signé les documents de lancement à Tunis.
La centrale solaire de 100 MW, d’une valeur de 86 millions de dollars, située dans le gouvernorat de Kairouan en Tunisie, bénéficiera d’un financement de la dette de 26 millions de dollars de la part de la BAD, dont 13 millions de dollars provenant de SEFA, un fonds multi-donateurs qui fournit des financements pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Le plan de financement est conçu pour assurer le développement global, le financement, l’exploitation et la maintenance de la centrale, située à environ 150 km au sud de Tunis, à El Metbassta. Cette initiative est l’un des projets d’infrastructure les plus importants de la Tunisie depuis plus d’une décennie.
Vers une transition verte
La centrale est au cœur de la stratégie tunisienne visant à réduire sa dépendance au gaz naturel. Elle vise à porter la part des énergies renouvelables du pays à un niveau ambitieux de 35 % d’ici à 2030. Le projet Kairouan Solar ne concerne donc pas seulement la production d’électricité, mais aussi la transformation régionale.
Selon Hela Cheikhrouhou, vice-présidente régionale de la SFI pour le Moyen-Orient, l’Asie centrale, la Turquie, l’Afghanistan et le Pakistan, ce projet représente une avancée positive vers la transition verte de la Tunisie.
Citée par ESI, elle a souligné l’impact plus large de l’initiative : « Les investissements Sud-Sud tels que celui-ci soulignent le rôle essentiel que les partenaires du secteur privé peuvent jouer dans la transition énergétique. Ce projet s’inscrit dans notre stratégie visant à favoriser les investissements Sud-Sud, notamment des pays du Conseil de coopération du Golfe vers les marchés émergents ».
