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HRW : Des Tunisiens, « cadres » de l’EIIL, coupables de crimes de guerre en Irak !

« Les vidéos postées sur Facebook qui semblent montrer un combattant tunisien impliqué dans le meurtre des gardes-frontières irakiens doit inciter les autorités tunisiennes à enquêter et à poursuivre les crimes de guerre commis par des ressortissants tunisiens en Irak et en Syrie », a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch(HRW), avant d’ajouter : «Quand un extrémiste tunisien bénéficie aussi effrontément de ses crimes en ligne, les autorités devraient envoyer un message clair et sans équivoque à tous les Tunisiens qu’ils ne tolèreront pas un tel comportement ».

Les autorités tunisiennes sont incitées par HRW à enquêter rapidement sur les allégations selon lesquelles des combattants tunisiens ont commis des crimes de guerre en Irak et en Syrie. Le 13 juin 2014, un homme qui se fait appeler Abou Hamza al-Mouhamadi, et se présentant comme Tunisien, a posté sur sa page Facebook trois vidéos et des photographies associées dans lesquelles il se vantait de son rôle dans la violence et de l’exécution de cinq gardes-frontières irakiens. Le Tunisien s’est odieusement signalé par un rare cynisme affiché à l’égard de ses victimes ligotés leur intimant l’ordre dans un dialecte populaire de gonfler les joues avant de recevoir une baffe , puis d’être exécutés sommairement .

La Tunisie, membre de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2011, devrait adopter une loi sur les crimes de guerre, intégrer le statut de la CPI dans le droit national, et prendre des mesures urgentes pour enquêter et poursuivre les Tunisiens impliqués dans des atteintes assimilables à des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité en Syrie ou en Irak, selon Human Rights Watch. Le 23 Juin, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, avait déclaré au cours d’une audience lors d’une plénière de l’ANC qu’au moins 2400 djihadistes tunisiens se battent en Syrie, dont 80% combattent dans les rangs des forces de l’Etat islamique en Irak et au Levant (Daesh) et 20% avec Jabhet El Nosra. Ils occupent au sein de l’une comme de l’autre organisation des postes de commandement, et en première ligne s’agissant des actes de belligérance, ce qui implique les exécutions sommaires et autres exactions qualifiées juridiquement de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

D’ailleurs, WRH n’est pas la seule organisation internationale à s’en être fait l’écho. Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a déclaré que le comportement des combattants de l’EIIL sera tout particulièrement examiné, étant donné la liste bien documentée de crimes internationaux haineux à leur actif en Syrie, a-t-elle poursuivi, soulignant que la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie avait déjà accusé l’EIIL d’avoir commis des crimes contre l’humanité dans les provinces syriennes de Raqqa, Idlib et Alep, en Syrie.

Elle a également demandé un effort accru pour restreindre la circulation des armes et des combattants à travers la frontière entre l’Irak et la Syrie, affirmant que le fait de n’avoir pu empêcher ces deux conflits de s’alimenter a joué un rôle majeur dans la situation catastrophique affectant les deux pays aujourd’hui.

L’ONU a a vigoureusement condamné les massacres de l’EIIL, relatées dans plusieurs rapports faisant état de centaines d’exécutions sommaires et de meurtres extrajudiciaires, de milliers de blessés et du déplacement massif de près d’un demi-million de personnes.

Mme Pillay se dit très perturbée par des rapports selon lesquels des combattants de l’EIIL, y compris des prisonniers qu’ils ont relâchés de prisons de Mossoul et auxquels ils ont fourni des armes, recherchent activement, et dans certains cas, tuent des soldats, des membres de la police et d’autres personnes, y compris des civils, perçues comme étant associés au gouvernement.

L’ONU a, par exemple, reçu des informations sur l’exécution sommaire de soldats de l’armée irakienne lors de la prise de Mossoul et de 17 civils dans une rue de la ville de Mossoul le 11 juin.

Selon Rupert Colville, porte-parole de Mme Pillay, un employé de justice et douze personnes supposées avoir travaillé pour les forces de sécurité irakiennes ont également été exécutés à Dawasa, dans les environs de Mossoul.

Il circule aussi des informations selon lesquelles les check-points de l’EIIL ciblent spécifiquement les anciens soldats et la police, notamment ceux originaire d’une tribu particulière, la tribu des Jarobi, qui passe pour être proche du gouvernement, a-t-il encore relevé.

Mme Pillay a averti les parties au conflit qu’elles ont l’obligation de traiter humainement les membres des forces armées qui ont rendu les armes ou qui sont hors de combat.

B.H.

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