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La peau va, mais la chaussure ne va pas : ramassage d’un demi-million de peaux de moutons sacrifiés !

Récupérer 500 mille peaux de moutons sacrifiés durant l’Aïd el Idha de cette année 2023, soit 50% environ, tel est le score que les organisateurs de la campagne nationale de sensibilisation à la collecte et la valorisation des peaux des moutons immolés à cette occasion, aspirent à atteindre, contre 38% l’année dernière.

L’opération a été lancée, la semaine dernière, à l’approche de l’Aïd el Idha, mercredi 28 juin, à l’initiative de nombreuses associations écologiques, du Centre national du cuir et de la chaussure, et d’un groupe de municipalités dans 12 gouvernorats, par la distribution de dépliants de sensibilisation, de sacs de plastique et du sel, dans divers points de rassemblement, notamment dans les marchés et les points de vente de moutons.

Selon Sami Ben Yahia, président de l’Association « Pour une Tunisie Propre », la campagne de cette année, la sixième du genre, vise comme celles qui l’avaient précédée,  à sensibiliser les citoyens à la valorisation de cette richesse constituée par les peaux de moutons sacrifiés de manière à servir autant la cause de l’environnement que celle de l’économie nationale, car, a-t-il dit, il s’agit d’un enjeu de plus d’un million de peaux par an  jetées dans la nature.

Des campagnes similaires sont organisées annuellement en Algérie, où l’enjeu concerne plus de deux millions de peaux par an et elles ont le mérite d’utiliser d’une manière plus efficace les réseaux sociaux.

En ce qui concerne plus particulièrement l’opération tunisienne, le ramassage est confié à des équipes spécialisées chargées de collecter les peaux et de les transporter aux tanneries pour être traitées et valorisées à travers leur transformation en cuir. Pour leur part, les citoyens ont à mettre les peaux avec du sel dans des sacs en plastique, conformément aux recommandations consignées dans les dépliants et les remettre aux équipes de collecteurs. Il est néanmoins conseillé d’effectuer  le dépeçage avec soin afin de ne pas abimer les peaux.

A vrai dire, outre les peaux destinées au ramassage, les citoyens sont appelés à éviter le rejet anarchique des autres déchets du sacrifice pour ne pas polluer l’environnement et alourdir la tâche aux ouvriers municipaux.

40 millions de paires de chaussures

C’est que parallèlement à sa dimension environnementale incontestable, l’opération revêt un aspect économique de la plus haute importance, au vu de la place qu’occupe le secteur du cuir et de la chaussure au plan économique. Ses indicateurs en font un véritable fleuron de l’économie tunisienne malgré les difficultés qu’il rencontre.

Déjà, le tannage du cuir en Tunisie est une tradition séculaire. Il existe dans la capitale Tunis une rue appelée « rue des tanneurs ».

A cet égard, la société « Tanneries Mégisseries du Maghreb » (TMM), très connue de tous, est le leader incontesté de cette filière en Afrique et au Moyen Orient, tandis que sur les 189 entreprises opérant en Tunisie dans le secteur du cuir et de la chaussure, plus de 130 sont totalement exportatrices vers l’Europe et les divers autres continents.

Cependant, les problèmes ne manquent pas et ils sont aussi nombreux qu’épineux, notamment en ce qui concerne la composante relative à la chaussure.

D’après les données concordantes fournies par les rapports administratifs et ceux de la profession, la consommation locale des chaussures en Tunisie se monte à 40 millions de paires par an dont 47% sont couverts par la production locale, à hauteur de 37% par les artisans et 17 % par la production industrielle.

Environ 53% de la demande locale est ainsi assurée par l’importation dont 65% proviennent d’importations illégales et de la commercialisation des chaussures de la friperie, légalement interdite.

Aussi, pas plus tard que le 9 juin 2023, il y a une quinzaine de jours, le bureau directeur de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure relevant de l’UTICA a lancé un cri d’alarme contre l’importation anarchique, le commerce parallèle et la vente des chaussures d’occasion (friperie) qui envahit le marché tunisien sans contrôle.

Il a déploré le silence des structures officielles et l’absence de réponses aux correspondances de la fédération concernant la dégradation de la situation du secteur du cuir et de la chaussure, et la menace pesant sur la  pérennité des entreprises opérant dans ce domaine.

Le bureau a réclamé, même, la tenue d’un conseil ministériel  dans les plus brefs délais pour examiner les difficultés du secteur du cuir et de la chaussure.

S.B.H

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