Entre la Tunisie et l’Iran, pointe une réelle et ferme volonté de nouer des relations aussi fortes et permanentes que l’autorise leur potentiel. Ceci part du fait que hormis les liens culturels , rien ne permet de dire que les relations unissant les deux pays répondent, en termes de qualité et de densité, à une bien meilleure posture.
Un constat partagé par le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, et le ministre tunisien du Commerce et du développement des exportations, Samir Abid, lors de leur rencontre à Téhéran, exprimant l’espoir que le renforcement de ces liens pourrait ouvrir de nouvelles perspectives économiques pour les deux pays, d’autant plus que l’Iran cherche à étendre son engagement en Afrique.
Ainsi, malgré leurs relations politiques, culturelles et religieuses étroites, l’Iran et la Tunisie reconnaissent que leurs relations économiques et commerciales ne sont pas à la hauteur de leur potentiel.
Les deux parties ont souligné la nécessité de prendre des mesures sérieuses pour développer la collaboration économique, notamment en organisant la 13e commission économique mixte et en participant à des événements majeurs tels que le sommet de l’Afrique et l’Iran Expo 2025.
L’Iran accorde la priorité à l’approfondissement de ses relations avec l’Afrique, en particulier l’Afrique du Nord, dans le cadre de sa stratégie de politique étrangère visant à diversifier les partenariats et à renforcer sa présence économique internationale, souligne IranPress.
L’Iran s’intéresse de plus en plus à l’Afrique dans le cadre d’une stratégie plus large visant à diversifier ses partenariats internationaux dans une dynamique mondiale changeante. L’élargissement des liens avec des pays d’Afrique du Nord comme la Tunisie, avec lesquels l’Iran partage des liens culturels et religieux profonds, est considéré comme faisant partie de cette ouverture stratégique. La création de commissions conjointes et la participation active à des expositions commerciales internationales sont des outils que les deux parties utilisent pour traduire la bonne volonté politique en gains économiques tangibles.
Des relations « de haut niveau et stratégiques »
Selon les analystes, les volumes d’échanges entre les deux pays sont loin d’atteindre leur véritable potentiel. Dans un entretien avec le Tehran Times, Samir Abid a abordé les raisons derrière la « stagnation des relations économiques » et la manière dont la coopération économique peut être renforcée. Venu à Téhéran pour participer au troisième sommet sur la coopération économique entre l’Iran et l’Afrique, il a fait observer que « les relations politiques entre nos pays sont de très haut niveau, sophistiquées et stratégiques ». En ce qui concerne les relations économiques, « plusieurs facteurs ont contribué à ce qu’elles soient moins bonnes. L’une des raisons est que, pendant une certaine période, il y a eu moins d’engagements directs », a-t-il expliqué.
En outre, l’Iran avait d’autres priorités géographiques et politiques, en particulier en Afrique. Les pressions politiques et les défis mondiaux ont également eu un impact direct sur la coopération économique, car les discussions diplomatiques donnent souvent la priorité aux questions politiques plutôt qu’aux préoccupations économiques, a-t-il ajouté.
Le ministre tunisien a souligné avoir examiné avec ses interlocuteurs iraniens « les mécanismes permettant de renforcer les relations économiques et de les élever au niveau de nos liens politiques solides ». « Il existe des opportunités significatives dans les deux pays. La Tunisie et l’Iran peuvent en tirer un bénéfice mutuel, car le paysage économique mondial offre un large espace de collaboration. Nous avons convenu de mesures concrètes pour renforcer notre coopération économique », a-t-il dit.
La prochaine réunion du comité mixte tuniso-iranien à Tunis servira de cadre pratique pour renforcer les liens. Cette réunion nous permettra d’examiner tous les secteurs économiques, d’explorer les opportunités disponibles et de développer de nouvelles approches pour approfondir notre collaboration.
Abid a assuré que « nos environnements économiques offrent des opportunités prometteuses. La Tunisie sert de porte d’entrée vers l’Afrique, étant donné ses relations étroites avec plusieurs nations africaines. L’Iran, quant à lui, est très présent sur les marchés asiatiques et entretient des liens stratégiques avec la Russie et d’autres économies lointaines. En travaillant ensemble, l’Iran et la Tunisie peuvent créer de nouvelles voies pour l’expansion du marché et le commerce.
Le tourisme, un secteur prometteur
En outre, le tourisme est un secteur que nous avons identifié comme prometteur. De même, il existe d’autres secteurs dans lesquels des coentreprises pourraient être envisagées. Par exemple, les entreprises iraniennes et tunisiennes pourraient collaborer pour développer de nouveaux produits ou services susceptibles d’être introduits sur des marchés tiers. L’établissement de partenariats dans des secteurs stratégiques favoriserait la croissance économique mutuelle.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra un engagement actif du secteur privé. Si les institutions gouvernementales jouent un rôle crucial, il sera essentiel de favoriser les échanges commerciaux. Nous devons encourager les visites et les dialogues entre les entreprises iraniennes et tunisiennes, non seulement pour stimuler le commerce direct, mais aussi pour explorer les possibilités offertes par des marchés internationaux plus vastes.