AccueilLa UNELa Tunisie sort, définitivement, de la liste noire. Le ministre Jammoussi l’affirme

La Tunisie sort, définitivement, de la liste noire. Le ministre Jammoussi l’affirme

Cela ne semble plus intéresser personne, mais la Tunisie est finalement, comme promis par le gouvernement de Youssef Chahed, et l’annonçait dès juin dernier le gouverneur de la BCT Marouane El Abassi, sortie de la liste des pays sous suivi renforcé du Groupe d’Action Financière (GAFI).

On se rappelle toute la cabale, médiatique, politique et parlementaire, faite autour de l’annonce du mauvais classement de la Tunisie sur cette fameuse liste noire du GAFI. Cela avait même fini par coûter son fauteuil à l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie qui essuya alors toute, l’affaire, dont le point focal était alors en dehors même de la Ctaf que préside le gouverneur, après une houleuse séance de questionnement. L’annonce, du chef du Gouvernement et la Commission Tunisienne des Analyses Financières (CTAF) via son site internet, de cette décision de sortie complète de la Tunisie, ne semble désormais intéresser personne sur la scène politique tunisienne, au vu du peu de réactions à cet important évènement..

Le premier à l’annoncer, on s’en doute, comme un baroud d’honneur, dès jeudi soir et à quelques semaines de son départ de la Kasbah, était le chef de gouvernement Youssef Chahed. «La Tunisie sort officiellement de la liste noire du GAFI (Groupe d’action financière) », écrivait-il brièvement sur son compte twitter.

C’est dans le cadre de l’Assemblée Générale du GAFI (Paris, 16 – 18 octobre 2019) que cette décision a été prise. Elle coïncide avec la participation tunisienne aux Assemblées Annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Washington auxquelles prend part Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, également président de la CTAF. Une coïncidence vertueuse qui gagnerait à être saisie par les autorités afin de redorer l’image d’un pays qui a été tant traumatisé que tourmenté par son inscription dans cette liste noire !

Cette sortie de la fameuse liste noire qui a coûté au gouverneur de l’époque Chedly Ayari sa place, rappelons-le poussé à démissionner, signe-t-elle la fin des déboires de la Tunisie ? Il n’y a lieu d’y répondre que par l’affirmative à la lumière de la qualité du rapport de la visite dite «sur site» effectuée en Tunisie les 16 et 17 septembre 2019.

Le document atteste, comme le rapporte le communiqué de la CTAF, que «la Tunisie a accompli un progrès remarquable afin d’éviter les carences » liées au système de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, « LBA / FT », dans le jargon. Toujours selon la CTAF, le dossier dit « de suivi de la mise en œuvre » par la Tunisie du plan d’action adopté en novembre 2017 avait pour objectif d’éviter les carences du système national de lutte contre le LBA / FT. La Tunisie continuera de travailler avec la MENAFATF pour améliorer encore son régime de LBC … Sur le site du GAFI, la Tunisie, aux côtés de l’Ethiopie et du Sri Lanka, figure sur la liste des « juridictions qui ne sont plus soumises à la surveillance » ! A ce titre, nous pouvons lire que « Le GAFI se félicite des progrès importants accomplis par la Tunisie dans l’amélioration de son régime de LBC / FT et note que le pays a renforcé l’efficacité de son régime de LBC / FT et a corrigé les carences techniques pour respecter les engagements de son plan d’action en ce qui concerne les carences stratégiques identifiées par le GAFI en novembre 2017. La Tunisie n’est donc plus soumise au processus de surveillance du GAFI dans le cadre de son processus mondial de conformité en matière de LBC / FT en cours ». Et de conclure : « La Tunisie continuera de travailler avec la MENAFATF (Ndlr : Middle East and North Africa Financial Action Task Force) pour améliorer encore son régime de LBC / FT. » Comprenons que la Tunisie est certes sortie de cette liste, ce qui est un exploit dans un laps de temps assez limité et à la lumière de la situation intérieure du pays. Toutefois, il ne faut pas dormir sur ses lauriers !

Interrogé, à partir de Paris où il était pour les besoins de la cause, le ministre tunisien de la Justice, Karim Jammoussi, a indiqué pour Africanmanager que «il y a eu un plan d’action arrêté conjointement avec les experts du Gafi, et en l’espace de 10 mois, on est passé d’un pays exposé aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme à un pays totalement conforme aux normes internationales du Gafi. Un travail ardu, au bout duquel nos partenaires ont estimé, à l’unanimité et sans aucune réserve, avec même des discours laudatifs à l’égard de la Tunisie, que ce qui a été fait par notre pays est extraordinaire et que la Tunisie présente désormais toutes les garanties nécessaires». Jammoussi précise que «l’Union Européenne et ses représentants, tout comme ceux d’autres grandes puissances, on tous salué les efforts faits par la Tunisie et s’en félicitent, estimant même que la Tunisie peut désormais être un exemple pour l’Afrique et la région du MENA», ajoutant que «cette sortie, définitive, est d’abord une garantie pour le pays, qui se protège ainsi et protège ses citoyens».

Questionné par Africanmanager sur l’impact économique de cet évènement, Karim Jammoussi a affirmé que «désormais, la Tunisie présente plus de garanties pour l’investissement. Cela va donner plus de confiance dans le site Tunisie. Cela va aussi nous permettre d’être plus attractifs pour les capitaux étrangers et les taux devraient baisser pour nos prochaines sorties sur les marchés internationaux des capitaux».

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