À force d’amalgames dans ses discours, le parti Ennahdha semble s’efforcer à se distancier des Frères sur le plan de la réalité politique.
Selon une déclaration du dirigeant d’Ennahdha Rafik Abdessalem, faite à Shems Fm, dimanche 22 mai 2016, en marge des travaux du 10ème congrès du parti, Ennahdha « ne fait partie de l’organisation des Frères musulmans. C’est un parti exclusivement orienté vers son appartenance maghrébine et sa tunisianité. »
De son côté, le président du 10ème congrès d’Ennahdha, Ali Lâarayedh a déclaré, mercredi 25 mai 2016, à Mosaïque Fm, comme pour rectifier le tir de Rafik abdessalem, « qu’Ennahdha ne renie pas le mouvement des Frères musulmans mais n’y est pas non plus rattaché. »
« Les Frères musulmans font, aujourd’hui, l’objet d’une forte répression en Égypte, mais si les deux mouvements ont des points communs sur le plan idéologique et communautaires, chacun s’adapte aux spécificités. Ennahdha sert son propre agenda selon les priorités nationales tunisiennes », a-t-il expliqué, souhaitant le retour des libertés et de la démocratie pour que l’Égypte.
Force est de rappeler qu’un lien « émotionnel », unit les Frères musulmans et Ennahdha. Même répression, même exil forcé pour certains, même difficulté à se faire accepter sur la scène politique, même victoire aux élections postrévolutionnaires.