L’Agence nationale pour la maitrise de l’énergie (ANME) a lancé jeudi le programme de maitrise de l’énergie « été 2022 », visant à inciter le consommateur à réduire davantage sa consommation d’énergie afin d’alléger la pression sur le système électrique.
« Une double consommation d’électricité est enregistrée, au cours des mois de juillet et d’août par rapport au reste de l’année », a indiqué jeudi le Directeur général de l’ANME, Fathi Hanchi lors d’une conférence de presse, précisant que durant l’été 2021, la production d’électricité a atteint 2300 gigawatt-heure contre une moyenne de 1600 gigawatt-heure enregistrés durant les autres périodes de l’année.
Hanchi a précisé que plusieurs activités seront organisées dans le cadre de cette manifestation « été 2022 » dont des campagnes nationales d’économie des carburants, de rationalisation de la consommation d’énergie dans des établissements publics, ainsi que de sensibiliser à l’importance des étiquettes d’énergie collées sur les électroménagers, pour inciter le consommateur à achèter l’équipement le plus économe en énergie.
Il s’agit également de célébrer l’évolution du marché des chauffe-eau solaire installés dans le secteur de l’habitat, en atteignant un million de m3 en 2022 contre 22 mille m2 en 2005, l’année qui a marqué le lancement du programme PROSOL en Tunisie.
Cette campagne publicitaire sera organisée dans les premiers gouvernorats ayant adhéré à ce programme, à savoir le Grand Tunis, Sfax, Sousse et Bizerte, a –t-il souligné, faisant remarquer que l’installation des CES permet d’économiser 70% de la consommation du gaz.
Lancement du concours d’été « participe, économise et gagne » sur les sites du réseau social
L’ANME a annoncé également le lancement, du 21 juillet au 21 septembre 2022, d’un concours pour la maitrise de l’énergie portant sur le thème « participe, économise et gagne », en coopération avec la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG).
Consacré à l’économie de l’énergie pour les ménages, ce concours sera lancé dans les 24 gouvernorats.
L’objectif est de couronner les clients les plus économes en énergie, en sélectionnant un gagnant pour chaque gouvernorat.
Le premier gagnant remportera une installation des panneaux photovoltaïques de deux kWc (kilowatt-crête), d’une valeur de 8 mille dinars et le reste des gagnants bénéficieront d’équipements électroménagers économes en énergie (classe 1).
Durant les dernières 20 ans, une évolution de la demande sur la capacité électrique est enregistrée durant les heures de pointe en été, avec une moyenne de 140 mégawatts par an.
Pour satisfaire cette demande, l’investissement consacré au système électrique a poursuit cette tendance haussière, pour passer à 640 millions de dinars (MD), au cours de 10 dernières années, contre 400 MD.
Depuis 2010, la Tunisie a réalisé des économies de l’énergie de 13% grâce à l’effort de la STEG en terme d’amélioration des équipements de production d’énergie, à l’utilisation des énergies renouvelables par la STEG et l’ANME et à l’audit énergétique.
Les tunisiens, encouragés par les importateurs des climatiseurs qui se sont enrichis, ont changé sans le vouloir leur intervalles de confort hygrothermique.
Les Tunisiens ne sentaient pas l’inconfort lorsqu’ils étaient à 18°c en hiver et à 28¨c en été soit un écart de 10 (pour certains l’intervalle était de 17-29 soit un écart de 12).
La nouvelle accoutumance aux climatiseurs et au chauffage central ont réduit l’intervalle à 20-26 soit un écart de 6.
Cette nouvelle accoutumance au confort tactile est comparable aux autres accoutumances sensorielles néfastes pour la santé (sonores, olfactives, visuelles et dé gustatives).
Une rééducation collective et un réapprentissage à partir de leurs jeunes âges, les Tunisiens peuvent mieux vivre avec moins de frais et d’endettements.
De plus, l’énergie consommée par les climatiseurs et les chauffages va d’abord vers l’enveloppe des bâtiments, parfois mal conçus ou thermiquement mal dimensionnés. Ainsi, une judicieuse conception des plans d’aménagements urbains, favorisent des conceptions architecturales peu économes en énergie est à adopter pour toutes les régions climatiques de la Tunisie (Architecture bioclimatique manuelle ou domotique).
Un travail sérieux a été élaboré par l’ANME depuis les années 2000-2010.
Il est urgent que les écoles d’architecture et d’urbanisme ainsi que celles des ingénieurs forment des futurs intervenants sur le cadre bâti et sur le bon choix des équipements capables de réduire, la consommation énergétique et d’encourager l’installation des capteurs solaires et de l’air frais. Des essais dans ce sens ont été réalisés par l’ANME et par le biais de projets pilotes avec l’intervention compétents experts Tunisiens ont permis une bonne réduction en consommation énergétique et en dégagement de CO2.
La réduction de la consommation énergétique pour les nouveaux projets peut être assurée par l’isolation adéquate de l’enveloppe (même avec peu d’isolants importés), avec une bonne orientation au soleil et au vent.
Cependant, l’exploitation de la fraicheur de l’air nocturne (température et vitesse) en été en laissant les fenêtres ouvertes la nuit, peut être entravée par les femelles moustiques. Ces dernières ne laissent presque personne en paix et leurs victimes humaines à refermer les fenêtres et remettre climatiseurs en marche.
Ainsi, dans ces conditions, la responsabilité est à partager entre les citoyens et leurs municipalités.
L’état Tunisien s’est occupé de la maitrise de l’énergie depuis les années70-80 du siècle dernier. L’ANME représente un précieux patrimoine national en matière de compétences humaines à soutenir par tous les ministères en vue de mener à bien ses sensibilisations et ses actions pour un meilleur avenir et une plus sûre sécurité énergétique.
La sensibilisation pour d’abord viser les consciences sur les dégâts énergétique et d’inconfort liés aux mauvaises conceptions architecturales et aux mauvais choix des équipements.
L’accès aux capteurs solaires thermiques et photovoltaïques doit être facilité en cout, en temps d’installation et en mode de payement
L’intervalle de confort hygrothermique doit être le plus proche de 10 que de 6. Les 4°c de différence, auxquels s’ajoutent la mauvaise conception et le mauvais choix des équipements présentent une très grosse perte en énergie et en devises avec un plus grand dégagement de CO2.