AccueilLa UNELe cédant. Après El- Kamour, à qui le tour ?

Le cédant. Après El- Kamour, à qui le tour ?

Le 15 septembre, moins de 15 jours après son entrée à la Kasbah, le chef du gouvernement cédait et signait une augmentation salariale, sans coups férir, avec la centrale syndicale ouvrière, qui ne lui a rien promis en contrepartie. C’était la 3ème tranche, et qui sera servie avec effet rétroactif à partir d’août 2020.

Il donnait ainsi la fausse impression que le trésor de l’Etat n’avait aucun problème de liquidité, et que le FMI pouvait « aller se rhabiller » avec ses soucis de la masse salariale qui gonflait, en disproportion avec les ressources propres de l’Etat. Souriez, vous êtes en Tunisie !

Et d’ailleurs, le chef du gouvernement confirmera plus tard cette très bonne santé du trésor public, en accordant aussi une augmentation aux gouverneurs, qui mettra certainement l’eau à la bouche d’autres hauts cadres de l’Etat.

Mercredi dernier, le même chef de gouvernement cédait aussi devant les révoltés du Kamour et ordonnait d’accepter toutes leurs demandes. C’est-à-dire, 500 emplois dans une société qui n’avait aucune existence légale, dite société de « l’environnement et du jardinage », 1500 nouveaux emplois dans une société pétrolière privée, alors que tout le secteur pétrolier tunisien ne représenterait que 2.000 emplois, plus d’argent dans une société régionale de développement, et le doublement du financement de l’Etap (Entreprise tunisienne des activités pétrolières) dont les pertes cumulées sont déjà à 1,7 Milliard DT, dans le club régional de football.

 El- Kamour après Petrofac. A qui le tour ?

Rappelons, pour la petite histoire, que la société de jardinage a été fictivement créé, lorsque confronté à la fronde des employés de la société pétrolière Petrofac à Kerkennah, le gouvernement de Youssef Chahed avait cru bon de résoudre temporairement le problème, en mettant dans les caisses, toujours aussi fictives, de l’argent à distribuer en rémunération pour les contestataires de Kerkennah.

En procédant de la sorte,  l’ancien chef de gouvernement avait ouvert une brèche dans l’application de la loi et créé un précédent. Et El-Kamour avait ainsi pris la place de Petrofac. Il ne finira que lorsque le gouvernement qui a suivi celui de Chahed, fera exactement comme lui. Il faudra désormais attendre qui aura l’idée de faire comme le Kamour après Petrofac. Le gazoduc algéro-italien, ou trans-mediterranean Pipline, qui passe par le Tunisie ?

Et si on imagine que Hichem Mechichi pourra, aisément, trouver les salaires de ces 500 nouveaux emplois en détournant d’autres fonds dans le budget de l’Etat, on l’imagine mal obliger les entreprises pétrolières étrangères travaillant dans le désert tunisien d’accepter ce volume de recrutement.

Et ce n’est pas le chef de l’Etat Kais Saïed, qui l’avait humilié pour deux possibles recrutements pour les besoins de son cabinet, qui lui ferait remontrance d’engager de nouvelles dépenses dont il n’a pas les moyens financiers. Saïed ne semble d’ailleurs, aucunement intéressé par la chose économique. Constitutionnaliste, ce qui l’intéresse, c’est de trouver le moyen de mettre son « idée » en œuvre, celle de devenir l’unique président de tout l’Exécutif, qui l’intéresse. Quitte à, pour ce faire, cueillir les fruits d’une situation économique qu’il aura laissé pourrir, en vidant son cabinet de toute compétence, sauf celles qui seraient de son bord et auraient la même « idée » que lui.
               

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2 Commentaires

  1. Nous payons le prix d’une démocratie naissante et mal comprise. Nous n’avons assisté depuis les grands gabarits à des promesses non tenues, à des mensonges politiques et économiques. Tout est orchestré en vue de gagner la course des chaises aux dépends d’un peuple qui a été mal informé avant de voter. Le Tunisien reste sensible aux sentiments et aux effets des médiats.
    Nos médias sont en partie responsables de ne pas approfondir leurs investigations et mettre plus de lumières sur la vérité des personnes et les risques qu’ils causent au peuple. Un peuple plusieurs fois trompé, alors qu’il aspire à une vie digne et orientée vers un avenir plus sûr. Ne sommes-nous pas capables de gérer notre pays sans recourir aux interventions étrangères qui font de nos politiciens des marionnettes à manipulation aisée ?

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