AccueilLa UNELe FMI dans un Oued, et Mechichi loin dans un autre

Le FMI dans un Oued, et Mechichi loin dans un autre

Dans une ARP sous siège policier, manifestement pour éviter que les contestataires envahissent le siège de l’Assemblée des représentants du peuple,  et dans une atmosphère délétère et qui s’est transformée en un pugilat entre le chef du gouvernement et celui de l’Etat suite à  son intervention inédite devant le CNS (Conseil National de Sécurité), Hichem Mechichi s’est présenté ce mardi 26 janvier 2021 pour défendre 11 nouveaux ministres attaqués de toutes parts pour de simples présomptions d’accusations.

Véritable « fesse morte », et impassible face à toutes les critiques, une journée auparavant, du chef de l’Etat et ses remontrances, Mechichi parlait d’une voix calme, sereine et certainement sûr de son coup, il a d’abord esquivé, préférant ne pas défendre ses hommes, et s’était contenté d’expliquer les objectifs recherchés par le remaniement. Mais aussi, d’en détourner l’attention, en essayant de focaliser sur la « feuille de route » qu’il serait venu présenter dans ce nouveau vote de confiance, en rabibochant, au besoin, ses « hanches » pour que la ceinture (Ennahdha, Elkarama et Qalb), puisse s’y adapter.

–          Feuille de route du FMI contre feuille de sentier de Mechichi

Une séance de vote de confiance, qui intervient surtout, après trois jours de la publication par le principal bailleur de fonds de la Tunis, des conclusions des consultations au titre du IVème article. Des conclusions, qui sonnent comme un dernier avertissement pour un gouvernement qui attend impatiemment le nouveau programme de financement qui devrait lui permettre de boucler sa loi de finances pour l’exercice 2021. Mais aussi, des conclusions qui sonnaient comme une feuille de route pour un gouvernement qui se préparait à son premier remaniement.

Une feuille de route, celle du FMI, qui mettait l’accent pour le gouvernement Mechichi, du « double défi de sauver des vies et de préserver les conditions de vie, le FMI le conditionne, à son tour, par deux décisions. D’abord assigner une priorité claire aux dépenses de santé, où le gouvernement devait lever toutes les incertitudes sur la vaccination. Et ensuite exercer un contrôle sur la masse salariale, sur des subventions énergétiques mal ciblées, et sur les transferts aux entreprises publiques ».

Mais encore, le devoir « à moyen terme de la soutenabilité de la dette publique », qui dépendra de « l’adoption par les autorités d’un plan de réforme crédible et bien communiqué, afin de bénéficier du soutien fort de la société tunisienne et de ses partenaires internationaux de développement.

A cet effet, il sera crucial de s’assurer du soutien des principales parties prenantes s’agissant des domaines relevant de leur responsabilité ». Le FMI « conseillait » aussi un « pacte social, qui pourrait couvrir la masse salariale de la fonction publique, une réforme des subventions, le rôle des entreprises publiques dans l’économie, le secteur informel, l’équité fiscale, les reformes anti-corruption et l’environnement des affaires ».

–          Agence de gestion des entreprises publiques, et compensation des revenus

Autre point de la feuille de route conseillée par le FMI qui remarquait que plusieurs grandes entreprises publiques croulent sous le poids de la dette, ont accumulé des arriérés de paiement, et bénéficient de garanties de l’Etat, le tout posant des risques budgétaires et financiers.

Les services du FMI encouragent les autorités à mettre en place « un plan de réforme à moyen terme, à savoir assurer un triage des entreprises publiques sur la base de leur viabilité financière, importance stratégique et nature de leurs activités, et renforcer la gouvernance d’entreprise. Ensuite centraliser leur tutelle sous une seule entité, et enfin améliorer la transparence, le reporting financier et la situation financière des caisses de sécurité sociale qui réduirait également les risques budgétaires ».

De tout cela, la feuille de « petit sentier agricole » de Mechichi, présentée mardi 26 janvier 2021 devant des députés, grognards et préférant « les sincères condoléances » à tous les « martyrs » du Covid de tous les partis politiques et de tous bords, et la flagellation du chef de l’Etat, n’a que très peu promis.

Il a préféré parler de la numérisation, remède de cheval-miracle pour réformer tout le « service public », sans aller jusqu’à citer nommément la fonction publique, et sans jamais parler de la grosse problématique de la grosse masse salariale dont le FMI dit qu’elle l’une des plus élevées au monde (NB : Toujours par rapport au PIB), et qui reste la clé de voûte de tout nouvel accord avec le FMI.

Pour les entreprises publiques, le chef du gouvernement se limite à annoncer « la prochaine constitution d’une agence de gestion des entreprises publiques », sans autre forme de détail.

Il annonce aussi, toujours sans détails, le passage à un système de « compensation des revenus, en lieu et place de la compensation des produits ». Sinon, rien sur le pacte social, pourtant lui-même clé de voûte de la réforme de la masse salariale, des entreprises publiques, de la fonction publique.

Pour la relance économique, Mechichi évoque le « développement régional solidaire ». Un concept qu’il ne définit pas. Pour l’investissement, il annonce pour le prochain semestre, une guillotine administrative, surtout pour les autorisations, une prochaine baisse du taux d’autofinancement pour les nouveaux projets, et un meilleur accès aux incitations de l’investissement.

Beaucoup de promesses donc, alors que, s’il est presque sûr de passer l’épreuve de vote de confiance, il lui reste la menace de ne pas pouvoir passer le cap de la prestation de serment pour ses nouveaux ministres devant un chef d’Etat en rogne contre lui, et en face duquel le fossé se creuse encore plus.

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2 Commentaires

  1. La question qui se pose, c’est sur quels critères, un président de la république propose un président du gouvernement. Je pense que notre Destour doit inclure l’appel à candidature pour le choix d’un président de la république et d’un président du gouvernement sur des critères d’efficacité dont les compétences, l’expérience et la facilité de communication avec les différents publics. Feu Bourguiba était vraiment doué.
    Notre pays a souffert et les tunisiens placés pour affronter les mécontents courent de plus en plus de risques à cause des multiples erreurs des bébés politiciens, pourtant bien portants.

  2. le chef du gouvernement s’en fout des directives du FMI tant qu’il a la confiance du cheikh et ses alliés dans le parlement actuel quant aux citoyens ils subissent la pire crise économique sociale et sanitaire ils n’ont personne pour les venir en aide le chef du gouvernement ne s’occupe que des employés une fois les gouverneures ,une autre fois les hauts cadres de l’administration et les cadres de la justice etc en accordant des augmentations salariales d’ Etat qui très endetté et qui n’arrive à boucler ses budgets successifs

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