Presque toutes les banques, puisqu’il reste encore les banques ex-développement, ont publié les états de leurs engagements financiers avec les familles BAT (Ben Ali et Trabelsi). Les 10 majors auront ainsi déboursé plus de 2367 MDT pour financer des projets des membres des deux familles de l’ancien chef de l’Etat tunisien, actuellement en fuite et objet de mandat d’amener.
A la lumière de ce tableau récapitulant ces engagements, il apparait que seules les deux banques, françaises par la majorité de leur capital, l’UBCI-BNP Paris Bas et l’UIB-Société Générale, ont su et pu résister aux demandes, certainement pressantes, de crédits pour les Trabelsi &Co.
Nombre de Sociétés | Total des engagements (MDT) |
% du total engagement de la banque | Engagements à classer (MDT) | Provisions à faire (MDT |
|
1- STB | 85 | 498,863 | 6,48 | 215,160 | 30,460 |
2- Biat | 26 | 349,993 | 6,5 | 5,906 | 2,230 |
3- BNA | 65 | 336,397 | 4, | 26,109 | 14,384 |
4- Attijari | 22 | 319 | 9,9 | 0 | 0 |
5- BT | 23 | 258,838 | 8,5 | 27,510 | 27,510 |
6- BH | 47 | 231,507 | 4,6 | 67,019 | 27,532 |
7- ATB | 32 | 179,751 | 6,26 | 11,685 | 6,752 |
8- Amen Bank |
6 |
108,003 |
2,25 | 2,021 | 2,021 |
9- UBCI | 7 | 84,971 | 4 | 2,010 | 0 |
10- UIB | 2 | 0,39530 | – | – | – |
Total | 315 | 2.367,7183 | 357,42 |
Les deux familles semblent, au contraire, avoir nidifié, pondu leurs œufs et fait des petits chez les banques du secteur public. L’explication est évidente. Les PDG de ces entreprises sont nommés par Ben Ali et son cabinet du premier cercle (dont notamment Mongi Safra qui était le conseiller économique). A ces PDG, il suffisait d’une instruction verbale ou d’un ordre écrit, et personne ne pouvait dire non. A elles seules, les trois banques publiques avaient servi un peu moins de la moitié des 2500 MDT annoncés par le Gouverneur de la BCT.
Toutes assurent, cependant, que ces engagements sont de bons investissements pour des projets viables. Aucune n’a déclaré regretter un seul de ces engagements, et pas un seul n’a déclaré avoir été obligé à donner ces crédits ou en avoir donné hors des conditions du marché et sans garantie réelle. C’est à se demander si tous ces crédits étaient bien ou mal acquis ?!