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Le système de santé en quête de refondation

Elevé au rang de sacrosainte priorité à  l’aube de l’Indépendance, le système de santé en Tunisie  semble avoir atteint un  cycle d’essoufflement tel qu’il dicte une  refondation totale. L’absence d’une prise en compte des différentes transitions épidémiologiques et démographiques qu’a connues le pays durant les dernières décennies ainsi que le déclin du rôle de l’Etat qui s’est aggravé depuis 2011 sont à l’origine de cette dyspnée  La crise de la Covid-19 n’a fait que mettre à nu ses faiblesses et souligner l’urgence de le consolider et de le réformer, constate  l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) .

Deux ans de gestion de l’épidémie ont permis de retenir trois leçons majeures. D’abord, l’importance du secteur public de la santé pour prendre en charge les situations de crise quelle que soit leur nature , ensuite l’impact de la santé sur les conditions socioéconomiques de la population et sur le développement du pays , et enfin la  nécessité d’assurer la sécurité sanitaire de la population.

Dans ce contexte difficile aux plans politique, économique, financier et social, recommande l’ITES , il est essentiel  d’explorer les différents scénarios qui peuvent conditionner l’évolution du système national de santé à l’horizon 2025 et de construire un scénario souhaitable mais réaliste afin d’éviter l’évolution vers une situation catastrophique de faillite du système qui peut être à l’origine de graves troubles sociaux. Une situation qui perdure est synonyme d’insatisfaction des professionnels et des usagers.

Dans tous les cas de figure, il doit ressortir  à une volonté politique d’investir dans la santé des citoyens moyennant  une vision, fondée sur les valeurs des Droit de l’Homme, de la Couverture Santé Universelle (CSU) et des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui permettent de mieux protéger la santé de tous les habitants en l’intégrant dans toutes les politiques publiques. Le système de santé est plus réactif et plus efficient en adoptant de nouveaux modes de gouvernance, fondés sur la décentralisation et la participation de citoyens partenaires et de professionnels motivés et émancipés. Ses capacités de résilience sont renforcées face aux risques et menaces de toutes natures.

En 2025, l’amélioration du système de santé ne peut se faire qu’en associant un financement adéquat, une gouvernance optimisée tout en intégrant la santé et la sécurité sanitaire dans le modèle de développement et les politiques publiques.

Le plan d’actions 2022-2025 pour mettre en œuvre le scenario souhaitable comprend 121 mesures opérationnelles qu’il classe par ordre de priorité, selon les années. Les mesures les plus urgentes qu’il conviendrait de mettre en œuvre dès 2022.

Prise en charge de créances hospitalières

A cette fin, l’ITES recommande, compte tenu de la situation financière alarmante du système de santé et la quasi-faillite de toutes les structures sanitaires publiques, de prendre en charge les créances des structures sanitaires publiques et de la Pharmacie Centrale de Tunisie selon un échéancier, à raison de 25% par an, ce qui permettrait à la Pharmacie Centrale d’assurer l’approvisionnement régulier du marché en médicaments et d’éviter les ruptures fréquentes de stock.

Il s’agit aussi d’agmenter de 0,5% par an la part du budget du ministère de la Santé dans le budget de l’Etat de 2022 à 2025 pour atteindre 8,5%, ce qui améliorera la qualité des soins et assurera la disponibilité des médicaments. Des ressources financières suffisantes sont mobilisées pour l’entretien des bâtiments et des installations techniques des structures sanitaires publiques.

Amélioration de la gouvernance

Autre augmentation préconisée, celle de 15% ar an l’ensemble des contributions de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie au financement du secteur public de 2022 à 2025, parallèlement  à l’élaboration progressive d’une stratégie globale de prévention et de promotion de la santé, basée sur la politique nationale de santé, avec doublement des ressources financières consacrées à la prévention pour atteindre 2% des dépenses publiques.

Cet effort financier ne peut être suffisant s’il n’est pas couplé à une amélioration de la gouvernance avec un inventaire des causes majeures des inefficiences et un plan d’actions pour les corriger. Une partie importante des déperditions renvoie à une utilisation et une exploitation irrationnelles des ressources engagées dans le système de santé. Il est important de corriger ces insuffisances et ces distorsions dans les processus d’approvisionnement,  l’utilisation irrationnelle du médicament,  le management insuffisant ou médiocre des ressources humaines de la santé, l’utilisation des technologies mises en œuvre, le peu d’intérêt accordé à la maintenance des bâtiments et des équipements,  le gaspillage et l’utilisation des ressources financières,  la gestion administrative  et les  décisions politiques inopportunes.

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