AccueilLa UNEL’endettement public, à des niveaux inédits selon l’INS

L’endettement public, à des niveaux inédits selon l’INS

L’endettement public a atteint 83% du PIB en 2022, un niveau inédit, selon un récent rapport de l’INS, intitulé « Endettement des agents économiques non financiers : Lecture dans les comptes financiers ».

 A l’échelle nationale, l’encours des titres de créances est passé de 16,8 milliards de dinars en 2015 à 39,6 milliards de dinars en 2022. En termes de flux nets, les titres de créances ont progressé considérablement de 0,86 milliards de dinars en 2015 à 6,4 milliards de dinars en 2022. L’augmentation massive en 2022, résulte principalement de l’accélération des émissions des titres étatiques, dont la part dans les émissions totales nationales est passée de 68% en 2015 à 75% en 2022 (73% en 2020).

  • L’Open Market tourne à plein régime

« Il faut savoir au passage, qu’il y a deux agents ou opérateurs économiques, qui se financent grâce à cet instrument financiers : les administrations publiques (environ les deux tiers des émissions), les sociétés financières (en moyenne le tiers du volume des émissions annuelles) ».

 Les administrations publiques (APU), principalement Etat, ont procédé à des émissions massives des titres de créances négociables (TCN) sur la période 2015-2022 et qui représentent en gros une moyenne d’un-cinquième de son endettement total.

Ce financement comprend en particulier les émissions du Bon de Trésor sur le marché intérieur, détenus en grande partie par les sociétés financières. Le recours à ce mode de financement a enregistré une accélération remarquable puisque le volume des émissions s’affiche en 2020 à 4,1 milliards de dinars et 4,8 milliards de dinars en 2022.

 « Du coup, la part du flux net de ces titres, qui représentait seulement 11% de leurs engagements en 2015 », s’est établit à 55% en 2022. Cette augmentation est expliquée par l’accélération des émissions des Bons de Trésor à Court Terme (BTCT), mais également à l’intervention de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) dans le cadre des opérations dites d’Open Market.

 Ce type d’intervention consiste à acquérir des titres publics, en procédant à des achats fermes intensifs de bons du Trésor à hauteur de 15% en 2022 contre 8% en 2020 et 1% en 2015 de l’encours des titres de créances émises. L’objectif étant de répondre ainsi aux besoins des banques demandeuses de liquidités, notamment lors de l’exercice 2020, durant lequel l’activité économique a été plombée par la crise sanitaire.

  • Les administrations publiques Addictes à l’endettement

 D’après le rapport de l’INS, le recours au crédit demeure la source majeure de financement pour les administrations publiques avec une proportion proche de 80% en moyenne sur la période 2015-2022, marquant un pic à 83,4% en 2018. Le flux net des crédits des APU est passé de 4,65 milliards de dinars à 3,68 milliards de dinars en 2022. Ce flux a représenté plus de 84% de leurs engagements en 2015, contre seulement 42% en 2022 et 45% en 2021, à cause de la pandémie, qui a réduit considérablement les entrées nettes de capitaux extérieurs sous forme d’emprunts à moyen et long terme et des flux entrants d’investissements étrangers.

En termes de structure d’endettement intérieur/extérieur, environ deux tiers de l’encours total des APU a été contracté auprès de l’extérieur durant les cinq dernières années, cette propension étant en contraction depuis 2018, où elle s’est établie à 73,5%.

Selon le rapport de l’INS, le partage de l’endettement extérieur/domestique témoigne encore de la forte dépendance des finances publiques, et de l’économie nationale d’ailleurs, aux financements extérieurs.

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