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Les acteurs économiques privés montent au créneau

L’opinion publique scrute les déclarations des politiciens et les analyses des gens des médias sur la politique, mais semble oublier ce que disent les hommes d’affaires et leurs structures représentatives. Il faut reconnaître que les économistes, par leur absence délibérée ou leur extrémisme de mauvais aloi , n’ont pas aidé à modérer l’engouement collectif de la société tunisienne pour la politique . D’ailleurs, les émissions radio ou télé à caractère économique sont de plus en plus rares, et sont de moins en moins entendues et regardées.

Tout ce qui se dit en matière économique depuis la révolution est généralement exploité tendancieusement à des fins politiciennes. Le simple rappel des réalités économiques élémentaires à des militants syndicalistes, d’extrême gauche ou de jeunes radicaux, au lendemain de la révolution les poussent à taxer leur interlocuteur de mauvaise foi en agitant l’épouvantail économique pour freiner l’élan révolutionnaire des Tunisiens. Les promesses en matière économique et de développement faites par la troïka après le 23 octobre, visaient à s’assurer pour les prochaines échéances électorales les suffrages d’une jeunesse qui rêve d’emploi, de stabilité sociale et de prospérité. Le bilan économique du Gouvernement Béji Caïd Essebsi, qui s’est soldé par une croissance négative de 2.2% pour l’année 2011, est cité par les gouvernements de la troïka pour faire valoir leur exploit en réalisant une croissance positive en 2012 et 2013.

Après un grand silence qui a frappé, pendant des mois, le volet économique, on remarque, ces derniers jours, que les propositions avancées pour sortir de la crise actuelle ne comportent pas de volet économique.

Les opérateurs économiques ont cherché à faire entendre leur voix, en faisant la lumière sur leur vécu , les contraintes quotidiennes qu’ils confrontent , les exigences de leurs partenaires étrangers et les attentes de leurs salariés . Mais ils ont toujours pensé que les enjeux des luttes et des débats qui agitent le pays ne permettent pas à leurs vues de passer pour susciter l’intérêt de l’opinion publique.

Dans un premier temps, ces acteurs économiques ont agi de manière séparée, mais, à mesure que la crise s’accentue, ils commencent à saisir l’importance de fédérer leurs énergies pour être entendus.

Et c’est dans ce cadre que 95% des représentants du secteur privé tunisien se sont réunis, lundi 5 août 2013, au siège de l’UTICA, afin d’examiner la situation de l’économie tunisienne, depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi.

La réunion a regroupé des représentants de l’UTICA, des représentants de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV), de l’Ordre des Experts Comptables de la Tunisie (OECT), du Syndicat Tunisien des Agriculteurs (STA), de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) , des Chambres de Commerce mixtes, et des grands groupes du secteur privé tunisien.

Il ressort de ces assises économiques que plusieurs secteurs d’activités, notamment le tourisme, le marché financier, ont gravement ressenti les conséquences de l’assassinat de Mohamed Brahmi et de la sanglante embuscade du Châambi , et il a été relevé que ces conséquences risquent de s’aggraver davantage si l’on ne prend pas les mesures nécessaires pour rassurer les citoyens , les investisseurs et partenaires étrangers dans les plus brefs délais.

Adhérant à l’appel général des forces vives de former un gouvernement de compétences nationales, les participants à la réunion ont noté que la mission principale de ce cabinet est d’assurer la sécurité et la stabilité nécessaires pour réussir la relance de l’économie tunisienne et faire aboutir les prochaines échéances politiques du pays.

Ils ont mis l’accent sur l’importance de fédérer les efforts de toutes les forces vives de la Tunisie afin d’éviter au pays une situation plus grave sur les plans économique et social, soulignant que les tensions politiques qui persistent depuis un certain temps, ne peuvent se résorber qu’à travers la formation d’un gouvernement de compétences , la révision des dernières nominations dans l’administration publique, la rédaction et l’adoption dans les plus brefs délais de la nouvelle Constitution et la fixation de la date des prochaines élections.

Les acteurs économiques du privé ont fait leur entrée sur la scène publique, comme une force individualisée et porteuse de projet, mais ceux du secteur public manquent toujours à l’appel, et n’ont pas encore rejoint cette initiative qui devrait fournir à cette catégorie l’opportunité de se prendre en charge et faire valoir ses revendications propres.

Aboussaoud Hmidi

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