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Les riches et les pauvres en Tunisie. Dans quelles régions se trouvent-ils ?

La cartographie de l’incidence de pauvreté dans le pays indique qu’il existe une forte concentration de pauvreté dans le Centre-ouest et le Nord-ouest de la Tunisie, souligne un rapport sur la carte de la pauvreté publié mercredi.
Il va de soi, puisque la Tunisie n’a pas que des pauvres, que le même rapport pourrait être lu à l’envers, et donner ainsi le taux des riches en Tunisie et dans quelles régions, le taux des nantis dépasserait celui de la pauvreté.
Mais d’abord, c’est quoi la pauvreté selon l‘INS (l’Institut National de la Statistique). Ce n’est pas la somme d’argent possédée par chaque catégorie de la population, ou seulement le revenu moyen de chacun.
L’analyse du profil de la pauvreté consiste à spécifier les zones les plus défavorisées en fonction d’un certain nombre de variables classées en deux groupes : variables économiques et variables éducatives.
En général, la pauvreté est définie suivant deux dimensions principales, à savoir :
i) L’insuffisance de revenus ; et
ii) Le manque d’accès aux infrastructures et aux services de base comme la santé, l’eau, l’électricité, l’éducation de base, etc.

Elaboré par l’Institut National de la Statistique , en collaboration avec la Banque Mondiale, le rapport indique que bien que l’incidence dans les régions côtières du Grand Tunis et du Nord-est et du Centre-est soit très faible, il existe cependant quelques délégations ayant une incidence relativement élevée.
La concentration de personnes pauvres est principalement observée dans les régions non côtières du Centre et du Nord de la Tunisie. Les trois délégations qui enregistrent les taux de pauvreté les plus importants sont Hassi El Frid, Djedeliane et El Ayoun, toutes concentrées au centre de la Tunisie.
Les délégations autour de Tunis, en particulier d’El Menzah, La Goulette et l’Ariana Ville comptent parmi les délégations les moins pauvres en Tunisie.
Constitué de quatre gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous et Manouba) et de 48 délégations, le Grand Tunis est la région la plus nantie de la Tunisie dans laquelle le taux de pauvreté moyen au niveau des délégations est de 6,1 et ne dépasse pas 15,2 %, souligne le rapport qui présente le taux de pauvreté dans les 264 délégations tunisiennes.

Par déduction donc, les moins pauvres seraient donc les plus riches, ou les moins pauvres, car disposant de plus de services que les autres régions.
Les délégations les plus pauvres sont Tébourba (15,2 %), El Batane (14,5 %), et Kalaat El Andalous (12,5 %). Les délégations El Menzah (0,2 %), La Goulette (1,1 %), et L’Ariana- Ville (1,3 %) sont celles qui ont les taux de pauvreté les plus bas de la région.
Dans le Nord-est, constitué de trois gouvernorats (Nabeul, Zaghouan et Bizerte), bien que le taux moyen de pauvreté soit assez faible (11,9 %), il y subsiste quelques poches de pauvreté dans certaines zones rurales du gouvernorat de Bizerte où l’incidence de la pauvreté la plus élevée est observée dans la délégation de Sedjnane (39,9 %), suivie de Djoumine (36,6 %) et de Ghezala (34 %).
Nabeul (4,7 %), Dar Chaabane Fehri (4,9 %) et Bizerte Nord (5,3 %) marquent les taux de pauvreté les plus bas de la région.
Au Nord-ouest, composé de quatre gouvernorats (Béja, Jendouba, Kef et Siliana), les régions les plus pauvres se trouvent dans la partie sud-ouest et quelques-unes dans la partie nord. Les délégations les plus pauvres sont Neber (45,4 %), El-Rouhia (40,7 %) et Sakiet Sidi Youssef (39,7 %).
Les délégations de Jendouba Sud (10,7 %), Bou Salem (16,6 %), Tabarka (16,7 %) et Siliana Nord (16,8 %) ont l’incidence de pauvreté la plus faible de la région.
Avec un taux de pauvreté moyen de 11,7 %, la région du Centre-est, composé de 4 gouvernorats (Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax) et de 56 délégations, est hétérogène. Le taux de pauvreté le plus bas étant de 2,5 % à Sfax Ville et le plus élevé étant de 36,9 % à Chorbane.
Outre les délégations susmentionnées, les délégations les plus pauvres sont Ouled Chamekh (35 %) et Hebira (33,4 %), tandis que Sfax Ouest (3,0 %) et Sfax Sud (3,0 %) comptent après Sfax Ville (2,5%) parmi celles ayant les taux de pauvreté les plus bas de la région.
Le Centre-ouest, composé de trois gouvernorats (Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid) représente l’une des régions les plus pauvres avec un taux moyen de 29,3 % et avec peu d’hétérogénéité parmi les gouvernorats.
Les taux de pauvreté ne sont jamais inférieurs au niveau national de 15,3 %. Hassi Frid (53,5 %), Djedeliane (53,1 %) et El Ayoun (50,1 %) sont les délégations les plus pauvres. Sidi Bouzid Ouest (17,4 %), Kasserine Nord (18,9 %) et Souk Jedid (20,8 %) ont les taux de pauvreté les plus bas de la région.
Avec un taux moyen de 17,8 %, les gouvernorats du Sud-est (Gabès, Médenine et Tataouine) sont hétérogènes en termes de pauvreté, avec des poches plus riches autour des zones urbaines et des poches plus pauvres en zones rurales.
L’incidence de la pauvreté est la plus élevée à Beni Khedache (36,9 %), suivie des délégations de Menzel El Habib (33,6 %) et Sidi Makhlouf (33,4 %), mais respectivement faible à Gabes Sud (9,4 %) et Djerba Houmet Souk (9,5 %).
Par ailleurs, la région du Sud-ouest présente des poches relativement pauvres dans sa partie Nord-est et des délégations plus riches autour des zones urbaines locales. Le taux moyen de pauvreté est de 18,2 %.
Les délégations de Belkhir (31,2 %), Sned (27,2 %) et Douz Sud (25,9 %) sont les plus pauvres de la région. Tozeur (10,3 %), Kebili Nord (12,3 %) et Gafsa Sud (15,4 %) ont les taux de pauvreté les plus bas.

  • L’abandon scolaire, source de pauvreté

Le plus intéressant dans ce rapport, qui ne tient manifestement pas compte du poids financier, du commerce parallèle dans certaines régions, c’est le lien entre pauvreté et éducation. Plus il y a d’abandon de la scolarité, plus il y a de pauvreté.
Le rapport indique que la performance d’un programme social pour la lutte contre la pauvreté dépend essentiellement de l’efficacité du ciblage géographique des unités territoriales les plus petites concentrant les ménages les plus pauvres.
Ainsi, ce rapport servira d’outil à la disposition des pouvoirs publics afin de mieux atteindre les objectifs en matière de développement humain et de réduction de la pauvreté et des inégalités.
A noter que les indicateurs de pauvreté présentés dans ce rapport ont été calculés sur la base des données du Recensement Général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2014 et de l’Enquête Nationale sur le budget, la Consommation et le Niveau de Vie des ménages (ENBCNV 2015). La méthodologie de calcul permet d’estimer la pauvreté et les inégalités liées à la consommation à des niveaux de désagrégation assez fins, en combinant des informations provenant de recensements et d’enquêtes sur la consommation des ménages.

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