AccueilLa UNELes Tunisiens frustrés de leurs luxueux hôtels touristiques

Les Tunisiens frustrés de leurs luxueux hôtels touristiques

Des dérobades de pure complaisance mal déguisées sous des prétextes futiles ont été trouvées, cette année, comme à l’accoutumée, par les hôteliers tunisiens du secteur touristique pour s’abriter  contre  l’avalanche de critiques fusant de partout concernant les prix exorbitants pratiqués pour les touristes tunisiens.

Pas plus tard que ce mardi 4 juillet, le président de la fédération locale des hôteliers de Djerba- Zarsis, Jalal Henchiri, a indiqué sur une radio locale, que « les réservations devraient être faites longtemps avant le démarrage de la saison estivale,  car, au fur et à mesure que les vacances d’été approchent, les prix augmentent en conséquence ».

Une scie (phrase) très ancienne qu’on sort, toujours, pour justifier les hausses et qui ne convainc plus personne, a noté un commentateur.

Selon Henchiri,  les agences de voyage lancent des rabais promotionnels avant le démarrage de la saison que les touristes tunisiens devraient saisir.

Or, a noté le même commentateur, on n’a pas entendu parler publiquement ni dans les médias, de rabais pareils, à moins d’y ranger ces discours redondants sur la nécessité d’encourager le tourisme local qu’officiels et professionnels débitent sans cesse.

On fait des promotions, c’est vrai, a-t-il dit, mais très occasionnelles,  très calculées et uniquement pour combler un vide.

D’ailleurs, les directeurs des agences de voyage s ne le nient pas. Ils affirment que l’ouverture des réservations, avec des tarifs abordables, a commencé, effectivement, très tôt, avant l’application de prix commerciaux, signalant l’effet d’éviction du mois de Ramadan qui a fait oublier les dispositions estivales.

La vérité est ailleurs. Cette année est marquée par le retour du tourisme international, donc, pas la peine de se casser trop la tête avec le tourisme local.

15% à 20%

Aussi, les réseaux sociaux et autres médias électroniques sont-ils  remplis de plaintes mêlées d’indignation. Certains ont parlé même d’ingratitude, disant que c’est le tourisme local, avec les frères algériens, qui a tant bien que mal permis au secteur touristique de vivoter lors des ces trois dernières années de braises.

En effet, selon des témoignages, vérifiables d’ailleurs sur l’Internet, un séjour de quatre jours pour un couple et deux enfants dans des zones touristiques d’attraction moyenne, aux mois de juillet et août, est proposé aux Tunisiens au prix de  4500 dinars (all inclusive), soit à peu près 1500 euros,  suffisants pour qu’une famille européenne aspire à un séjour beaucoup plus long.

A cet égard, des citoyens se sont dit indignés de voir « que tout ce que produit la Tunisie de bon profite à l’étranger, huile d’olive, dattes, agrumes, poissons, hôtels touristiques, mais sans contrepartie conséquente à juger par le stock  national très maigre en devises étrangères », ont-ils déploré.

Selon des chiffres avancés par des experts du secteur à des médias locaux, la part du tourisme local ou marché domestique dans le tourisme tunisien se situe entre 15 % et 20% en Tunisie, contre 85% à l’échelle mondiale. Une dépendance très grande vis-à-vis de l’étranger. D’autant plus risquée que le tourisme est perçu essentiellement comme une source de rentrées de devises, justifiant toute la sollicitude dont il est entouré. Il reste aussi, néanmoins, un bon pourvoyeur d’emplois.

En raison de leurs prix prohibitifs, le Tunisien se trouve aujourd’hui frustré de jouir autant des hôtels touristiques de son pays que de son huile d’olive, de ses dattes et de ses poissons.

Le problème, comme l’a expliqué un analyste, dépasse à vrai dire la question du tourisme local et de son encouragement.

S.B.H

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