AccueilLa UNELes violences, policières, domestiques et conjugales, meublent le quotidien du Tunisien

Les violences, policières, domestiques et conjugales, meublent le quotidien du Tunisien

La capitale tunisienne a été secouée par une semaine de manifestations contre les violences policières, qui ont débuté après la mort d’un homme en garde à vue et la diffusion d’images montrant des agents en train de dévêtir et de battre un adolescent. Les six nuits de manifestations qui ont débuté dans les quartiers populaires de Sidi Hassine et Séjoumi à Tunis se sont étendues à d’autres quartiers dans la nuit de lundi à mardi.

Selon la police, Ahmed Ben Ammar, 32 ans, est mort en détention le 8 juin après avoir apparemment ingéré de la marijuana. Sa famille a accusé la police de l’avoir battu à mort – une allégation démentie par le ministère de l’Intérieur.

Lors des manifestations contre la mort d’Ammar, le 9 juin, des policiers ont été filmés en train de frapper un adolescent. Les images de l’agression sont rapidement devenues virales et ont provoqué un tollé, suscitant la condamnation de politiciens de tous bords.

Le président de la République, Kais Saied, s’est rendu vendredi à Sidi Hassine, où il a exprimé sa colère face à ce qu’il a qualifié d' »incidents isolés ». Le ministère de l’Intérieur, qui est responsable de la police, a également déclaré que toutes les violations sont le fait d’agents individuels et ne représentent pas une politique systématique, et qu’il a lancé un programme de réforme de l’appareil de sécurité il y a plusieurs années.

Cependant, les groupes de défense des droits, les militants et les personnes vivant dans les zones où se déroulent les manifestations affirment que éles forces de sécurité tunisiennes sont caractérisées par une culture endémique de la violence qui n’a pas changé depuis la révolution de 2011é.

Dix ans après la révolution contre la pauvreté, l’injustice et l’État policier, la Tunisie a progressé sur la voie de la démocratie, mais ses problèmes économiques se sont aggravés, suscitant des protestations répétées, souligne le quotidien londonien The Guardian, ajoutant que les  services de sécurité et la police sont deux des rares branches de l’État qui n’ont pas été touchées par la réforme. Au lieu de cela, un certain nombre de syndicats ont vu le jour et s’emploient à garantir la quasi-impunité de tout agent reconnu coupable d’agression ou de torture.

Lundi, le bureau des droits de l’homme des Nations unies en Tunisie s’est dit préoccupé par « les violations graves et répétées commises depuis le début de l’année [qui] révèlent des dysfonctionnements persistants au sein des services de sécurité intérieure ».

Selon des groupes de défense des droits de l’homme tels que l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), des pressions syndicales ont été exercées sur des magistrats et des avocats impliqués dans des affaires d’abus policiers présumés, et des victimes et des témoins ont été menacés. D’après les groupes de défense des droits, les griefs juridiques déposés en réponse à des transgressions présumées sont soit ignorés, soit disparaissent dans la bureaucratie de l’État.

« Il y a une violence policière régulière et dure infligée aux citoyens tous les jours. D’après ce que je peux voir, cela ne fait qu’empirer ».

2 actes de violence sur 3 sont le fait d’hommes

En fait de violence, mais d’un autre ordre, le dernier rapport du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) relève que les femmes, représentant 30% du total des victimes de violences au cours du mois de mai 2021, demeurent le premier groupe de victimes de violences. Par ailleurs, 67% des auteurs de ces actes de violence demeurent les hommes, indique la même source.

Selon le rapport, les violences individuelles ont représenté 55,7% du total des violences observées au cours du mois de Mai 2021. Quant aux types de violences, celles de nature criminelle, ont représenté 72 % de l’ensemble des violences enregistrées au cours du mois de mai, suivies des violences institutionnelles avec un taux de 9,84 % et de la violence dans l’espace public, y compris l’espace virtuel, principalement Facebook à hauteur de 6,5%.

La rue a représenté une scène majeure de violence perpétrée avec 52%, suivie par l’espace domestique – qui est censé être l’endroit le plus sûr pour tous- notamment pour les femmes, les enfants et les personnes âgées, qui sont les groupes les plus vulnérables avec 16%, les institutions de production économique avec 14,7%, les espaces gouvernementaux 8,2% et les espaces de santé à hauteur de 3,28 %. 35% des actes de violence recensés ont eu lieu dans le Grand Tunis et essentiellement à la capitale (environ les deux tiers).

La région du Sahel occupe la deuxième position avec 16,8% du total national (un pourcentage réparti entre les gouvernorats de Monastir, Mahdia et Sousse), suivie de Kairouan (11,4%) et du Kef (9,2%).

Le rapport estime que la crise économique complexe que traverse le pays tout au long cette décennie de transition démocratique a commencé à créer des rapports basés sur la violence allant jusqu’au meurtre et abus.

Ce paysage présage également une recrudescence des mouvements de protestation et des revendications et peut être un nouveau déclencheur d’une vague de protestations élevée et sans précédent accompagnée d’une augmentation du niveau de colère et d’insatisfaction, conclut le rapport du FTDES.

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2 Commentaires

  1. Vous pouvez aussi rajouter une campagne vaccinale absolument catastrophique.
    La Tunisie , malgré ses difficultés , a largement les moyens d’acheter les doses de vaccins pour toute sa population , mais au lieu de cela , les responsables politiques attendent qu’on leur donne les doses gratuitement , sous l’oeil amusé de nos soi-disant partenaires qui se délectent à voir notre pays se débattre dans des difficultés qu’il ne devrait pas connaître.
    Cette attitude des uns et des autres en plus de mettre en danger la santé de nos concitoyens ruine l’image de notre pays déjà bien malmenée depuis plus de 10 ans.
    Sans compter que les pertes de l’économie liées à l’absence de vaccins coûte chaque semaine bien plus que le prix des vaccins.
    La démocratie en Tunisie est de plus en plus synonyme de désordre , de chaos et de pratiques mafieuses jusqu’au plus haut niveau de l’Etat , avec à la clé des dirigeants incompétents , corrompus , arrivistes et qui se crêpent le chignon à longueur de journée , au lieu de prendre les problèmes du pays à bras le corps.
    Pourtant , ce n’est pas un problème d’argent , les atouts de notre pays font qu’il pourrait redécoller du jour au lendemain , s’il était dirigé normalement et de manière intelligente.

  2. Vous pouvez aussi rajouter une campagne vaccinale absolument catastrophique.
    La Tunisie , malgré ses difficultés , a largement les moyens d’acheter les doses de vaccins pour toute sa population , mais au lieu de cela , les responsables politiques attendent qu’on leur donne les doses gratuitement , sous l’oeil amusé de nos soi-disant partenaires qui se délectent de voir notre pays se débattre dans des difficultés qu’il ne devrait pas connaître.
    Cette attitude des uns et des autres en plus de mettre en danger la santé de nos concitoyens ruine l’image de notre pays déjà bien malmenée depuis plus de 10 ans.
    Sans compter que les pertes de l’économie liées à l’absence de vaccins coûteNT chaque semaine bien plus que le prix des vaccins.
    La démocratie en Tunisie est de plus en plus synonyme de désordre , de chaos et de pratiques mafieuses jusqu’au plus haut niveau de l’Etat , avec à la clé des dirigeants incompétents , corrompus , arrivistes et qui se crêpent le chignon à longueur de journée , au lieu de prendre les problèmes du pays à bras le corps.
    Pourtant , ce n’est pas un problème d’argent , les atouts de notre pays font qu’il pourrait redécoller du jour au lendemain , s’il était dirigé normalement et de manière intelligente.

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