AccueilLa UNELimogeage de Moncef Baâti : Par-delà la version officielle !

Limogeage de Moncef Baâti : Par-delà la version officielle !

Dès l’abord, l’on s’est pris à douter des raisons invoquées officiellement pour expliquer les raisons ayant conduit au limogeage brusque du représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies et du Conseil de sécurité, Moncef Baâti. Démis par le président de la République, de ses fonctions auxquelles il avait été nommé voici cinq mois, il lui est reproché d’avoir présenté un projet de résolution sur le plan de paix du Président américain Donald Trump au Moyen-Orient dit “accord du siècle”, le 28 janvier dernier, “sans en référer au ministère des Affaires étrangères ni consulter le groupe arabe et les pays qui soutiennent la cause palestinienne”.

Pour autant qu’elle émane de la présidence de la République, l’explication n’a pas l’heur de convaincre des diplomates, plus est chevronnés, dont le très crédible « Foreign Policy » cite deux qui disent comprendre que le président tunisien « nouvellement élu a renvoyé l’ambassadeur Baâti à la suite de plaintes faites par les États-Unis ». Ce licenciement est considéré comme faisant partie d’un effort pour éviter une rupture majeure dans les relations avec les Etats-Unis au début de son administration, ajoutent-ils.

On est alors à des années-lumière de ce que tentait d’accréditer le ministère tunisien des Affaires étrangères en affirmant que « Baâti n’avait pas suffisamment coordonné sa position à l’ONU avec celle du gouvernement ». Au demeurant, sont décriées «  ses faibles performances et son manque de coordination avec le ministère sur des questions importantes en cours de discussion à l’ONU », selon les termes du communiqué du MAE

« C’est une blague » !

D’après les diplomates, Baati a assisté à une réunion du Conseil de sécurité jeudi matin, mais a déclaré qu’il a été rappelé par sa hiérarchie et serait sur le chemin du retour avant la fin de la journée. « Tout le monde était sous le choc », a déclaré un ambassadeur basé à l’ONU, cité par Foreign Policy. « Il était l’un des ambassadeurs les plus respectés aux Nations Unies et le gouvernement a dit qu’il avait été licencié parce qu’il n’était pas professionnel ? C’est une blague. » « Cela porte atteinte à la crédibilité de la Tunisie », a ajouté l’ambassadeur.

Selon une autre source, le nouveau président tunisien cherche à écarter les hauts responsables du gouvernement précédent, dont Baati, et une plainte déposée par la Maison Blanche a scellé son sort.

Cette décision a été prise au milieu d’une activité diplomatique intense aux Nations Unies, à la veille d’une visite de haut niveau au Conseil de sécurité la semaine prochaine du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui devrait dénoncer le plan Trump devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, condamner les plans israéliens d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie et présenter un plan de paix palestinien alternatif. Il sera rejoint lors de sa visite à New York par l’ancien président israélien Ehud Olmert, qui exprimera également son opposition au plan américain.

Le rôle de Jared Kushner

Jeudi, Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump pour le Moyen-Orient, a déjeuné avec des membres du Conseil de sécurité à la mission américaine aux Nations Unies. A l’aide de tableaux et de cartes, il a cherché à gagner le soutien d’un parterre sceptique pour ce plan de 181 pages, qui accorderait aux Palestiniens une souveraineté limitée sur leurs affaires.

Après le briefing, Kushner a réprimandé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour la flambée de violence en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis que le plan a été dévoilé le 28 janvier. Abbas « appelle à des jours de colère en réponse au plan avant même de l’avoir « , a déclaré Kushner aux journalistes à New York. Abbas doit se rendre à l’ONU la semaine prochaine pour s’opposer au plan, qui selon lui viole le droit international. Les Palestiniens espèrent faire pression pour une résolution du Conseil de sécurité condamnant le plan Trump, mais tout texte sera presque certainement bloqué par les États-Unis.

Le plan s’est heurté à un mur d’hostilité depuis que Trump l’a dévoilé lors d’un événement à la Maison Blanche le 28 janvier. La soi-disant vision de paix permettrait à Israël de conserver des territoires stratégiques en Cisjordanie, y compris la vallée du Jourdain, et à Jérusalem, assurant que quelque 700 000 colons israéliens puissent rester sur les terres spoliées par Israël.

Le plan accorderait également à Israël le contrôle d’une Jérusalem unifiée, laissant la porte ouverte aux Palestiniens pour ériger la capitale d’un nouvel État palestinien dans un quartier pauvre de Jérusalem-Est, en le coupant de la ville par une barrière de séparation en béton. Un nouvel État palestinien serait démilitarisé, Israël conservant un contrôle sécuritaire considérable sur une future Palestine. Israël garderait également le contrôle de la sécurité d’un État palestinien démilitarisé.

LM

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