AccueilLa UNEL'observatoire Raqabah  enquête sur la pénurie  du pain : Vraie crise ou complot ?

L’observatoire Raqabah  enquête sur la pénurie  du pain : Vraie crise ou complot ?

Depuis le début de l’année 2023, la Tunisie connaît une crise croissante de l’approvisionnement en pain dans la plupart des régions du pays. Cette crise coïncide avec une pénurie aiguë de semoule sur le marché tunisien, entraînant la fermeture de nombre de boulangeries.

L’Observatoire Raqabah, a publié un rapport détaillé posant un «  diagnostic objectif basé sur les chiffres et statistiques officiels concernant la crise du pain ». Il s’agit d’une étude approfondie sur les chiffres des importations et des ventes de blé tendre et de blé dur, de 2010 à 2023, avec un accent sur les données du premier semestre de 2023, comprenant une crise qui ne cesse de s’aggraver comparant aux résultats de la même période des années précédentes.

L’étude a confirmé que la survenance de la crise du « pain » et de la « semoule » depuis le début de l’année 2023, conjugué à la baisse significative du taux de cours des céréales importées, est due à des raisons liées aux choix faits dans le domaine de l’approvisionnement en céréales importées, et à d’autres liées à la faiblesse de la gouvernance et du contrôle des systèmes d’approvisionnement en céréales et de gestion des céréales subventionnées des meuneries et boulangeries.

Car, selon le rapport, les pertes de l’office des céréales, s’élevait à environ 2 milliards de dinars fin 2021, dont près de la moitié résultait des pertes de 2019 à  2021.

La semoule, cause directe de la crise

En ce qui concerne la semoule, l’Observatoire a conclu que la pénurie d’approvisionnement de ces derniers mois est la cause directe de la crise. Les ventes de blé dur au cours de la période de janvier à juin 2023 ont diminué de 18% par rapport à la même période de 2022 (109 mille tonnes), de 19% par rapport à la même période de 2021 (119 mille tonnes) et de 21% par rapport à la même période de 2020 (134 mille tonnes).

Cette baisse est principalement due à une diminution des ventes intérieures de céréales de 112,4 milliers de tonnes au cours du premier semestre de 2023 par rapport à la même période en 2023 (de 192,7 mille tonnes à 80,3 mille tonnes), sans recourir à l’offre pour couvrir la pénurie susmentionnée. Cela explique le problème de l’approvisionnement en semoule, contribuant  largement à la crise du pain.

En ce qui concerne le pain, l’étude de l’Observatoire a conclu que la manipulation de la farine enrichie est la principale cause de la crise.

En outre, en 2020 et 2021, les ventes pour le premier semestre de 2023 ont augmenté de 8% (90,6 mille tonnes) et de 6% (31,1 mille tonnes). Les importations de blé tendre au cours du premier semestre de 2023 ont augmenté de 4,2% par rapport à la même période de 2022 et de 9,4% par rapport à la même période de 2022.

L’Office des céréales  en situation de faillite non déclarée

Selon le rapport de l’observatoire, l’Office des céréales a enregistré des pertes cumulées s’élevant à environ 2 milliards de dinars à la fin de 2021, dont près de la moitié résultai des pertes des années 2019, 2020 et 2021 et de celles dues à l’augmentation spectaculaire de la valeur des excédents liés aux opérations de financement pour un total de 1007 millions de dinars au cours des trois années. Alors que les excédents totaux n’ont pas dépassé 276 millions de dinars au cours des années 2015, 2016 et 2017.

Cette augmentation est principalement imputable au retard important dans le versement des montants dus au titre de la compensation sur les ventes de blé dur et de blé tendre régulièrement au cours des dernières années, où il a atteint plus de 300 jours en 2021, après avoir été de l’ordre de 220 jours en 2019 et 250 jours en 2019.

Face à cette situation, l’Office des céréales a eu recours aux prêts bancaires à court terme, qui ont connu une croissance de 340% entre 2016 et 2021 par rapport à 1413 Millions de dinars en 2016 et  4805 millions de dinars en 2021 avec des taux d’intérêt très injustes.

Cette situation a considérablement affecté les stocks stratégiques de blé dur et de blé tendre (estimés à 200 000 tonnes pour les deux sortes de blé), qui ont connu une baisse d’environ 70 % au cours de certains mois des trois années précédentes.

Selon Raqabah, la crise actuelle du manque de pain en quantité suffisante n’est pas le résultat d’un problème d’approvisionnement en blé tendre du de l’Office  des céréales, ni du problème de sa disponibilité et de son prix sur le marché mondial, ni encore d’un problème de sa distribution par l’Office et non d’une consommation excessive, mais principalement en raison de la manipulation de la farine, en particulier de la farine subventionnée, qui est fournie exclusivement aux boulangeries classées.

- Publicité-

2 Commentaires

  1. En conclusion, la majorité du capital humain Tunisien est sous la menace du capital financier, mal contrôlé par l’état.
    Donc le capital financier confisque et mis entre les mains d’un nombre limité de citoyens est utilisé pour augmenter le pouvoir de certains et affamer le reste du peuple.
    Or, l’état est aussi responsable du laisser-aller qui fait trainer cette situation
    Ce comportement dilapide les énergies humaines des Tunisiens. En effet si on considère que nos énergies humaines récupérables ne sont autre que la multiplication de nos (puissances intellectuelles et corporelle) X (le tems mis au travail utile et productif) X (le rendement de chacun de nous), nous constatons que la perte du temps pour l’achat du pain et peut être supérieure à celle de son achat.
    Si on considère que la valeur minimale de l’heure en Tunisie est de 3000 Millimes, soit 50 millimes la minute et si on tient compte que pour acheter au maximum 5 baguettes par jour, le Tunisien attend plus que 15 minutes, la valeur du temps perdu sera de 50×15 = 750 millimes pour les 5 baguettes. Une baguette théoriquement 190 millimes soit 950 pour les 5 mais réellement elle va couter au tunisien le moins payé et qui utilise son temps pour gagner sa vie (750+950)/5 =350 millimes.
    Or que dire de ceux dont l’heure coute 20 DT(330 millimes la minute), 30 DT et plus de 50 DT.
    Ainsi, ce problème, dévoile l’amateurisme dans la gestion du temps des Tunisiens et du grand gaspillage de nos énergies humaines.
    Je demande à ceux qui veulent nous commander de prendre au plus grand soin nos énergies humaines.
    Je propose à notre président, qui selon les informations accapare tout le pouvoir, de nommer un ministre chargé de la gestion des énergies humaines des Tunisiens.
    Un ministère régit par des lois d’encouragement ou de répression et fonction du développement et de l’usage de nos puissances humaines, de l’usage de notre temps au travail et au repos et des rendement liés aux environnements, naturels, économiques, sociaux et autres.
    Messieurs là-haut, très haut au sommet de la pyramide du pouvoir sur nous, faites votre devoir et n’envenimez pas nos énergies données par dieu et cultivées par chacun de nous
    Si vous ne savez pas gérer le temps, ne nous faites pas perdre le temps que notre dieu nous a loué sur terre

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -