La France a eu «raison» d’intervenir militairement au Sahel «contre le terrorisme depuis 2013», mais les dirigeants africains ont «oublié de nous dire merci», a regretté lundi le président Emmanuel Macron, estimant qu’«aucun d’entre eux» ne gérerait un pays souverain sans cette intervention, rapporte le site tdg.ch .
«C’est pas grave, ça viendra avec le temps», a ironisé le président français lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France. «Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise, a-t-il par ailleurs plaidé. On a choisi de bouger en Afrique […] parce qu’il fallait bouger.»
La France s’est engagée militairement au Sahel pendant une décennie pour lutter contre les djihadistes liés à Al-Qaida ou au groupe État islamique (opérations Serval puis Barkhane).
Mais elle a été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023, après l’arrivée au pouvoir dans ces trois pays de juntes militaires qui se sont rapprochées de la Russie.
«On est partis parce qu’il y a eu des coups d’État, parce qu’on était là à la demande d’États souverains qui avaient demandé à la France de venir», a rappelé M. Macron.
«La France n’y avait plus sa place parce que nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes» et que «le dialogue avec l’Afrique ne peut pas être l’otage d’un panafricanisme de bon aloi, contemporain, qui utilise en quelque sorte un discours postcolonial», selon la meme source.
A noter que le discours prononcé par Emmanuel Macron devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France qui s’est ouverte lundi à Paris, a suscité une réprobation totale dans plusieurs pays africains.