AccueilLa UNEMonopole d'importation des médicaments : Pour ou contre ?

Monopole d’importation des médicaments : Pour ou contre ?

Faisant pratiquement cavalier seul en la matière, Thouraya Nayfer, secrétaire générale du Conseil de l’Ordre national des pharmacies de Tunisie, s’est déclarée, dernièrement  en faveur de l’exercice du monopole d’importation des médicaments par la Pharmacie centrale de Tunisie.

Ces derniers temps, les divers professionnels en panne d’approvisionnement en produits de base nécessaires à leurs activités ont contesté en chœur le monopole d’importation de ces produits détenu par les structures concernées de l’Etat, réclamant la libéralisation de l’importation (sucre et café entre autres).

« Les pharmacies privées s’approvisionnent en médicaments importés auprès de la Pharmacie centrale de Tunisie qui détient le monopole de l’importation et il est nécessaire qu’elle le garde, a déclaré Thouraya Nayfer, jeudi 24 août  à une radio locale. En revanche, l’approvisionnement en médicaments produits localement se fait auprès des fournisseurs privés.

Elle a soutenu que le monopole détenu par l’Etat concernant l’importation des médicaments est propre à protéger le citoyen contre les médicaments contrefaits et mal faits. D’autant que les difficultés liées à la disponibilité des médicaments par moments ont favorisé l’apparition de marchés parallèles de médicaments d’origine inconnue.

Cependant, s’agissant des pénuries en certains médicaments, elle a affirmé que l’essentiel pour le moment, au-delà des difficultés financières de la PCT, est d’assurer l’accès du citoyen et du patient en particulier aux médicaments prescrits pour son traitement, insistant sur le besoin de mettre en place le stock stratégique de médicaments évoqué récemment par le président de la République et stipulé par la réglementation.

Dans cet esprit, Thouraya Nayfer a déploré les vides juridiques  qui entachent certaines activités liées à la santé dont la profession pharmaceutique.

Elle a souligné que « la profession de pharmacien connaît actuellement un vide juridique exploité par certaines parties, faisant état d’un projet de loi organisant la profession et bénéficiant du soutien des divers intervenants. Elle a émis l’espoir qu’il sera examiné prochainement par l’ARP, parallèlement au projet de loi relatif au secteur des  compléments alimentaires qui n’obéit actuellement à aucune réglementation précise, a-t-elle noté.

Verrouillage !

Justement, le président du syndicat des pharmaciens d’officines, Naoufel Amira, a commenté , dernièrement, vendredi 25 août, via une autre radio locale, la situation prévalant dans la profession, notamment l’importation des médicaments, disant que 40% des médicaments sont importés par la Pharmacie centrale de Tunisie aux prises avec des difficultés financières, de sorte que les pénuries en médicaments, a-t-il dit, ne concernent que les médicaments importés, car 90% des problèmes de disponibilité sont liés à la disponibilité de devises.

Par contre, sans se prononcer ouvertement sur la question du monopole de l’importation des médicaments, il a cru pouvoir dire que « la Pharmacie centrale de Tunisie, aux prises avec des dettes de l’ordre de 800 millions de dinars et de diverses autres difficultés financières, « prive les Tunisiens de l’accès aux médicaments les plus efficaces ».

Il a ajouté que « cette situation entrave également la CNAM dans sa tâche de mise à jour de la liste des produits remboursables ».

La filière des dispositifs médicaux en Tunisie a été également au centre de l’actualité nationale, dernièrement, à travers la mise en évidence du potentiel énorme dont se prévaut la Tunisie dans ce domaine et les avancées réalisées en la matière.

Cependant, les professionnels n’ont pas cessé, depuis quelque temps, d’appeler à la nécessité d’œuvrer pour pallier un certain nombre de manquements et  s’aligner aux normes internationales.

Lors d’une conférence tenue déjà fin octobre 2022, sur l’innovation technologique en matière de dispositifs médicaux, Chokri Jeribi, président du comité scientifique de l’événement, a pointé du doigt les manquements au niveau de l’organisation et de la réglementation.

A cet égard, il affirmé que « le secteur médical doit être très verrouillé et très réglementé; avec une évaluation des performances et une protection accrue des patients ».

S.B.H

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -