J’espère que les évènements d’Egypte pousseront les partis politiques à modifier leurs positions. C’est ce qu’a indiqué Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général d’Ettakatol, lors d’un point de presse tenu, ce mardi 9 juillet, à l’issue des travaux du congrès du parti qui s’est tenu du 5 au 7 juillet courant.
Pour lui, les partis au pouvoir devraient retenir la leçon des incidents survenus en Egypte pour pouvoir réussir le processus transitoire et éviter les déséquilibres qui pourraient éclater si les différentes forces continuaient d’appeler à mettre fin à la légitimité et à la dissolution de l’assemblée nationale constituante.
S’agissant précisément des appels de certains partis politiques à la dissolution de l’ANC, il a affirmé qu’ils sont à contre-courant et qui ne s’accommodent pas de la nature de la société tunisienne soucieuse de l’instauration d’un modèle démocratique moderne. D’après lui, la dissolution de la seule institution légitime est dangereuse et « l’idée de remplacer l’ANC par l’établissement d’un consensus entre les partis politiques n’est pas sérieuse ».
Dans le même contexte, Mustapha Ben Jaafar a appelé les forces démocratiques du pays à se réunir autour d’une table surtout que le climat actuel exige un travail profond et plus de sérénité pour pouvoir élaborer la constitution et organiser les échéances électorales. « L’important, aujourd’hui, est de rompre avec le passé et avec ceux ayant occupé des responsabilités sous le régime déchu », a-t-il dit avant de souligner que « ceci nécessite l’implication de toutes les forces qui ont contribué au changement réel du système politique et qui sont appelées, à l’ère de la révolution, à se rapprocher et à dialoguer pour accomplir cette mission ».
L’important est d’assurer la stabilité et éviter la bipolarité
Mustapha Ben Jaafar a affirmé que le souci majeur est d’unir toutes les forces politiques modernistes pour créer un front centriste moderniste capable d’instaurer le projet social moderniste, porteur d’une justice transitionnelle et s’attaquer à la prochaine étape. « Notre intérêt porte, actuellement, sur la mise en place d’un front centriste moderniste capable de concrétiser la stabilité tout en évitant la bipolarité qui a des répercussions néfastes ».
Ces forces politiques modernistes, selon Ben Jaafar, auront un rôle déterminant dans la période à venir, puisque l’étape actuelle nécessite la révision du modèle socio-économique et la recherche d’autres choix stratégiques, et ce, pour garantir le développement recherché et mieux répondre aux attentes de la population qui a milité pour gagner le pari. « C’est un défi qui peut être relevé pour peu que les forces du pays mettent en avant l’intérêt national » a-t-il assuré.
Le congrès d’Ettakatol est le point de départ pour le futur
Revenant aux travaux du congrès d’Ettakatol qui a eu lieu les 5, 6 et 7 juillet, le SG a noté que son slogan résume le cheminement du parti et son positionnement sur la scène politique. C’est le point du départ pour Ettakatol afin de mieux se préparer à l’avenir surtout avec l’élection d’un nouveau conseil national.
Il s’agit, d’après Mustapha Ben Jaafar, d’une autorité qui se réunira régulièrement, l’objectif étant de promouvoir les potentiels existants et réaliser la participation commune. Le SG d’Ettakatol s’est montré optimiste surtout que « les principaux objectifs fixés par le parti ont été réalisés à travers l’organisation de ce congrès, considéré comme une rencontre politique inclusive ».
Wiem Thebti
