AccueilLa UNENe devrait-il pas, en théorie, les révoquer ?

Ne devrait-il pas, en théorie, les révoquer ?

De fait, Kais Saïed est le chef de tout l’Etat en Tunisie. Najla Bouden ne peut rien faire sans lui, puisqu’elle n’est que la première de ses ministres, et qu’elle ne fait que préparer les décrets à éventuellement signer par lui. A l’exception du gouverneur de la BCT, institution à propos de laquelle courent déjà des bruits d’un projet de loi pour mettre fin à son indépendance, le reste du gouvernement est composé de simples ministres, sans véritables pouvoirs décisionnels. Et s’ils ne sont pas les marionnettes d’une politique qu’ils ne mettent pas en œuvre, ils sont des statuettes qui ne bougent presque pas, sauf pour aller voir le patron à Carthage.

–        Le rêve de passer du FMI au BRICS

Il est vrai que certains le font, comme ce ministre qui ne fait que porter plaintes contre les médias, cet autre qui surveille les réseaux sociaux et préparer les consultations virtuelles, l’autre qui ne fait que reprendre des lopins de terre de l’Etat sans oser demander dédommagements d’année d’usus, fructus  et abusus indus, et l’autre spécialisée dans la saisie des bananes et autres légumes et fruits. 

De fait aussi, la Tunisie est dans une crise, économique et financière, pour elle sans précédent. Plus grave, les bailleurs de fonds font, au moins, la fine bouche pour lui faire crédit, et exigent tous que la Tunisie signe d’abord avec le FMI. Des sources, qui refusent d’être citées, nous assurent certes que ce crédit est « crucial, mais pas vital » et prétendent même que d’autres fonds bilatéraux ne devraient pas tarder. Pour le moment en tout cas, c’est la dèche, et le recours au FMI demeure la seule issue. On passera sur ceux parmi les partisans néophytes et naïfs du chef de tout l’Etat qui présentent le groupement des BRICS comme l’alternative au FMI, et croient que sortir de l’ombre économique et financière de l’Occident, pour se mettre à l’ombre des Russes et des Chinois est aussi facile que de changer de chemise !

–        Saïed n’était-il pas au courant ?

On va tout suivre l’absurdité du raisonnement présidentiel. Ses ministres des Finances et de l’Economie, et le gouverneur de la BCT, poste pour lequel le poids de la Présidence est déterminant, étaient ceux qui avaient négocié les termes de l’accord d’assistance financière par le FMI à la Tunisie.

On se rappelle le « chaleureux Hug » de Sihem Nemsia avec la DG du FMI, lorsque la délégation tunisienne avait pu décrocher, en octobre dernier, le fameux sésame du SLA (Staff Level Agreement). Et l’on se rappelle aussi le plus qu’enthousiasme de Samir Saïed, lors de la réunion d’information à Dar Dhiafa à propos du SLA. Le ministre de l’Economie qui répétait en 2022 encore que « on n’a pas d’alternative au prêt FMI, personnellement je n’ai pas de plan B et je prie celui qui en a un de nous le présenter ». Le Conseil d’administration de la BCT, membre essentiel de l’équipe de négociation avec le FMI, n’avait jamais critiqué l’accord avec le FMI, et ce conseil a même ce 22 mars « réitéré la nécessité de mobiliser les financements extérieurs nécessaires pour garantir les équilibres des finances publiques, et engager les réformes structurelles destinées à maîtriser les déficits jumeaux et à redynamiser l’activité économique ». Najla Bouden elle-même était allée deux fois rencontrer la DG du FMI Kristalina Georgieva, et en était toujours revenue satisfaite.

Et à moins que tout ce beau monde ne soit allé négocier avec le FMI, en totale méconnaissance du chef de tout l’Etat ou en lui cachant des détails de taille dans ces négociations, force est de constater la dernière position de Kais Saïed où il refusait le diktat du FMI reste incompréhensible, même si on comprendrait les motivations sociales de ce refus.

Cela, d’autant plus que Kais Saïed s’est contenté de désavouer publiquement ses ministres, mais ne les a pas renvoyés, comme cela devrait théoriquement se faire pour un gouvernement qui aurait négocié au nom de tout un pays et tout un peuple, sans l’accord du chef de tout l’Etat ! Sans vouloir être pour ou contre qui que ce soit, les maintenir est tout aussi aberrant que de dire non au seul bailleur de fonds possible !

On pense à la délégation tunisienne aux réunions du printemps de la BM & FMI dont certains ont été déjà désavoués par le chef de tout l’Etat, et on ne voudrait pas être à leur place.


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