Alors que la position géographique de la Tunisie lui permet d’avoir rang de plateforme d’échanges entre l’Europe et l’Afrique, la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (Zlecaf), signée en mars 2018 et ratifiée en septembre 2020 par le pays, offre de nouvelles perspectives de commerce et d’investissement pour les partenaires européens en Afrique. C’est ce qu’estime le service économique régional de l’ambassade de France en Tunisie dans une récente publication.
Selon la même source, une étude de la Banque Mondiale de 2020, sous réserve de la mise en œuvre des dispositions prévues par les accords Zlecaf – élimination des droits de douane entre pays africains sur 90 % des lignes tarifaires entre 2021 et 2025 et réduction de 50 % des mesures non tarifaires -, ces derniers auraient un impact non négligeable sur les grands agrégats macroéconomiques : les revenus issus du commerce et le PIB tunisien devraient augmenter de 6% d’ici 2035. La Zlecaf pourrait par ailleurs être une opportunité de modernisation du tissu économique tunisien avec des effets bénéfiques en termes de logistique (portuaire notamment), d’utilisation des nouvelles technologies, de performance des points de contrôle douaniers au niveau des délais et des coûts, etc. Le gouvernement semble avoir pris conscience du potentiel que constituent ces marchés africains et entend intensifier les exportations et les investissements. Le 15 avril dernier, le ministère du commerce et du développement des exportations a organisé une réunion de validation de sa stratégie de mise en œuvre des accords de la Zlecaf, avec l’appui de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA, Nations Unies) et de l’Union Européenne. Cette stratégie analyse les avantages comparatifs de la Tunisie dans le but de favoriser la diversification de son économie et le développement de chaînes de valeur afin de lui permettre de saisir au mieux les opportunités de la zone de libre-échange.