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Pourquoi les affaires peinent à mieux aller en Tunisie ? L’ ITCEQ décèle 4 freins majeurs

La nouvelle enquête sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises en Tunisie pour 2022, publiée ces derniers jours par l’Institut tunisien de la compétitivité et études quantitatives (ITCEQ), relevant du ministère des finances, n’est pas passée sans susciter des interrogations chez la communauté des experts  autant que les observateurs.

C’est vrai qu’elle est  basée sur la perception, l’impression et l’expérience personnelle de tous les jours, qui sont des références subjectives, tributaires du tempérament, de l’esprit du groupe et des rumeurs, mais ses résultats peuvent être « impressionnants » et sortis aisément de leur cadre, voire instrumentalisés par «  ceux qui cherchent à pêcher en eau trouble », comme disent les politiciens et qui ne sont pas une pure invention de leur part.

Justement, plusieurs commentateurs ont relevé que les hommes d’affaires tunisiens ressassent, depuis de longues années, les mêmes appréciations concernant le climat des affaires en Tunisie, et les obstacles qui entravent, à leur avis, le bon développement des affaires en Tunisie.

La corruption (31, 4%), le climat politique (31, 8%), le financement bancaire (32,2%) et le climat social (32, 8%) restent, depuis 2018, les principaux freins à la croissance économique de la Tunisie, selon les hommes d’affaires tunisiens sondés dans le cadre de cette enquête de l’ITCEQ.

Le meilleur est que selon cette nouvelle enquête, « la Tunisie a vu la probabilité de demande de pots-de-vin au secteur privé augmenter de 4 points, passant  de 41 en 2021 à 45 en 2022, plaçant, ainsi, le pays à la 76ème place, contre 68ème en 2021 ».

« C’est  dénier totalement tout effet  dissuasif à la campagne de lutte sans précédent contre la corruption menée par les nouvelles autorités issues du processus du 25 juillet 2021, a souligné un commentateur qui a mentionné, à ce sujet, à l’inverse, « la peur bleue et réelle» suscitée par les nouveaux textes de lois contre la spéculation et les infractions similaires chez les exploitants des entrepôts frigorifiques qui en sont arrivés à refuser, même de façon régulière, de stocker les produits. Parallèlement, de très nombreux cadres administratifs de divers niveaux dont des anciens ministres ont été déférés devant la justice pour  soupçon de corruption.

Le voleur trompe toujours la vigilance du gardien, mais il y a aussi les préjugés ancrés et les interférences de groupe, a estimé, à cet égard, un autre commentateur , notant que s’agissant d’une question aussi grave et importante que la corruption, l’ITCEQ, en tant qu’établissement public, aurait  dû s’appuyer sur des faits de corruption et non pas sur de simples appréciations de la part des personnes interrogées (recenser les opérateurs qui ont versé réellement des pots de vin par exemple).

Investissement

L’autre « impression » sujette aux interférences, a trait à la contrainte liée à l’instabilité du climat politique qui  expliquerait pour plus de31% des hommes d’affaires interviewés  la réticence des investisseurs.

Que l’investissement soit lié à la stabilité est une vérité de la Palice, mais le défaut de stabilité s’est-il appliqué, ne serait-ce qu’un seul jour, à la Tunisie dont l’administration n’a jamais arrêté, depuis l’indépendance en 1956, de fonctionner normalement tous les jours sans interruption et d’accomplir les tâches qui lui sont dévolues , sur l’ensemble du territoire national, de la petite localité la plus reculée à la métropole tunisoise, même pendant la révolution de 14 janvier 2011. Les services municipaux délivrèrent des bulletins et des actes de naissance durant ce jour de 14 janvier 2011.

Il y a la dynamique politique qui a toujours caractérisé la scène tunisienne, d’un côté,  et le chaos qu’engendrent les guerres qu’elles soient civiles ou entre nations, a souligné à ce sujet un analyste.

« Avec une telle perception (de l’instabilité), les entreprises n’arrivent pas à avoir une vision claire pour s’engager dans des investissements, écrit l’ITCEQ, reprenant une proposition qu’on peut  coller même à la France et aux Etats Unis d’Amérique, ou encore à la Chine et à la Russie, avec des arguments de poids.

« Les investigations à ce niveau montrent que parmi les entreprises qui n’ont pas investi depuis 2020, environ 63% l’expliquent par l’absence de vision économique claire de long terme et plus de la moitié (53%) évoque l’instabilité politique comme raison de ce choix, révèle l’enquête, sans dire en quoi ont consisté ces investigations.

Financement bancaire et fiscalité

L’indicateur relatif au financement bancaire en Tunisie continue sa tendance baissière pour s’établir à 32,2 /100 en 2022, accusant un recul de 6,4 points par rapport à 2020, selon l’enquête.

Concernant l’accès au financement, 54% des entreprises tunisiennes interviewées en 2022 en accusent le coup, contre 50% en 2020. Même les grandes entreprises se plaignent de plus en plus de l’accès au crédit.

Pour ces entreprises, le coût du financement bancaire est de plus en plus considéré  comme contraignant. Pour 78% des entreprises, ce coût  est un obstacle majeur en 2022 contre 74% en 2020.

Par ailleurs, l’enquête a également évoqué le volet relatif à la fiscalité et aux charges sociales, indiquant à cet effet, que les taux d’imposition sont considérés élevés et le système fiscal est taxé d’être complexe L’indicateur de perception relatif au domaine de «la fiscalité et charges sociales» a accusé une baisse de 3,6 points entre 2020 et 2022 pour se situer, pour la première fois, à un niveau inférieur à 50/100.

S.B.H

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