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Quelle vision pour le prochain gouvernement et quel pedigree pour ses ministres ?

Nanti de la lettre de mission que lui a délivrée le président de la République, Kais Saied, en le chargeant de former le nouveau gouvernement, le toujours ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, a lancé lundi ses premières consultations qui lui prendront constitutionnellement une trentaine de jours au bout desquels il devra avoir constitué son équipe ministérielle. A défaut de quoi, le chef de l’Etat pourra dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et convoquer les Tunisiens pour des élections anticipées.
Une perspective qui donne des frayeurs aux partis politiques autant qu’ils sont en tête desquels le mouvement Ennahdha, bien que tous s’en défendent en chœur, et dont le président de la République semble s’en servir comme un épouvantail pour obtenir le feu vert du Parlement au nouveau gouvernement. A ce jour, d’ailleurs, aucun d’eux n’a osé dire le mal qu’il pense du choix de Hichem Mechichi, lui trouvant même des qualités et lui accordant le préjugé favorable en attendant qu’il révèle ce dont il a convenu avec son commettant en termes de vision du gouvernement et de pédigrée des ministres. Sans parler bien sûr des fortes velléités dont Saied semble être encombré de changer le système politique, de marginaliser les partis ou du moins raboter leur influence, et de garder un chien de sa chienne à « ceux qui font commerce des crises pour les utiliser comme un instrument de pouvoir ».
Le schéma et les profils
On s‘autoriserait de penser que parmi les missions majeures auxquelles le chef du gouvernement désigné aura vocation à s’atteler, figure la mise en place des mécanismes et des politiques qui aident à donner corps aux préconisations du président de la République s’agissant notamment de l’idée qu‘il se fait de l’Etat , du régime politique qui convient à ce dernier, du rôle du parlement, de celui des partis, bref de l’architecture du pouvoir, telle qu’il la pense et veut qu’elle soit mise en œuvre. Et c’est ce qui devrait façonner le schéma suivant lequel seront composée le gouvernement et le profil de ceux qui vont y officier. Un cabinet de compétences ou attelage qui a prise sur les attentes des partis politiques. Ces derniers, au demeurant, peu en reste, y vont chacun de sa proposition, de son vœu, et même de son offre de service.
En attendant que Hichem Mechichi décline son casting dont on dit qu’il est à quelques exceptions fin prêt, ce qui réduirait d’autant la durée des « consultations » menées, cette fois-ci, de vive voix, on n’a pas fini de gloser sur les vrais ressorts de ce gouvernement, et le destin qui lui est assigné. Le chercheur à la Brookings Institution aux États-Unis Sharan Grewal, déclare que « ce que nous remarquons clairement, c’est la formation d’un « gouvernement du président», celui de Kais Saied par opposition à un gouvernement parlementaire ». Dans une déclaration au journal « The National », il souligne que la Constitution tunisienne dit que Saied est censé consulter les partis au Parlement, mais elle ne précise pas s’il doit choisir quelqu’un investi par un parti » Du pain bénit pour le chef de l’Etat qui « tire parti de cette ambiguïté pour présenter son propre candidat. » Il note aussi que « peu de partis veulent faire face à la perspective de nouvelles élections dans une période d’impopularité parlementaire ».
« L’autre dynamique en jeu ici est qu’aucun parti ne veut prendre les devants en ce moment », a-t-il fait observer et ce, pour la simple raison que « les prévisions économiques sont désastreuses et il y a peu de chances qu’un gouvernement réussisse ».
La posture inconfortable d’Ennahdha
Ce ne sera sans doute pas le cas du mouvement Ennahdha qui n’a manqué aucune occasion de signaler sa volonté de prendre part au nouveau gouvernement, fait remarquer le site « The Arab Weekly », citant Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif du mouvement islamiste qui a déclaré que son parti est « le plus grand bloc au Parlement et il est naturel qu’il fasse partie du prochain gouvernement ». » Se faisant l’interprète du vœu de son parti, il a précisé que celui-ci souhaite un gouvernement d’unité nationale comprenant autant de partis que possible.
Autre son de cloche d’Ennahdha dont on ne sait pas s’il relève de la répartition des rôles, son ministre Lotfi Zitoun a appelé dimanche à la fin de la campagne en ligne contre le président de la République et le chef du gouvernement désigné.
« Nous devons ouvrir la voie pour que Mechichi puisse mener des négociations sérieuses avec toutes les parties concernées par l’intérêt du pays, afin de former un gouvernement de salut, le plus tôt possible », a-t-il déclaré dans un post sur Facebook.
Au vu des résultats de récents sondages, les experts pensent que Ghannouchi estime qu’il est plus sûr pour son parti et ses alliés politiques de maintenir l’instabilité politique actuelle et les gouvernements faibles en place que d’ouvrir la porte à des élections anticipées imprévisibles.

M.L.

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1 COMMENTAIRE

  1. Je conjure le nouveau chef du gouvernement de faire en même des enquêtes sérieuses concernant la corruption des partis politiques et de nous épargner la contagion et l’impunité. Les premières réactions vont inchallah tenir compte de la gravité de ce virus « corruption 21 ». La confiance donnée par le peuple à Mr.Kais Saîd dénote que notre peuple est en grande partie indemne et que le président de la république grâce à sa réputation d’être honnête, est capable d’assurer la bonne santé sociale, économique, énergétique etc.

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