AccueilLa UNEQu’en-est-il de l’avenir de la SNCPA ?

Qu’en-est-il de l’avenir de la SNCPA ?

Le secrétaire général régional du Syndicat du travail de Kasserine, Sanki Assoudi, a été récemment suspendu au motif qu’il i serait l’un des principaux responsables de la détérioration de la situation de la Société nationale de cellulose et de papier. Il devait répondre de plusieurs soupçons retenus à son encontre selon ce qu’affirme l’observatoire Raqaba.
En effet, dans un communiqué récent, Raqaba a indiqué qu’il avait déjà déposé de nombreuses plaintes contre lui et contre plusieurs responsables de la Société nationale de cellulose et de papier, dirigée par Labid Ghodbhani, l’ancien président-directeur général, qui a fui le pays sans être traduit en justice, faisant l’objet d’investigations approfondies.
D’après le communiqué, l’observatoire présente depuis des années aux instances officielles et à l’opinion publique le « danger de l’alliance maléfique entre ledit personnage », qui a été secrétaire général du principal syndicat de l’entreprise, avant de devenir secrétaire général de la fédération du Pétrole et de la Chimie de l’Union, puis secrétaire général régional à Kasserine, et Labid Ghadbani, l’ancien président-directeur général de la société, qui y est resté près de dix ans sous la protection des lobbies influents. Durant cette période, la société a enregistré des pertes cumulées dépassant 490 millions de dinars, soit 92% des pertes totales.

Des pertes avoisinant les 570 millions de dinars à fin 2022

La société porterait, selon Raqaba, la plus grande responsabilité dans la détérioration de sa situation financière et sociale, l’accumulation de ses dettes, l’effondrement de sa capacité de production et de sa compétitivité et la perte de ses marchés extérieurs, car tout serait dû à la manipulation des transactions et achats, aux nombreux pots-de-vin, et au népotisme.
Il est à rappeler que le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué une visite inopinée dans la ville de Kasserine, mercredi 31 janvier 2024, et s’est rendu à la SNCPA dont les employés de la société ont tenu des actions s successives pendant le mois de novembre pour exiger le paiement de leurs salaires retardés pour le mois d’octobre.

Le Syndicat régional des travailleurs de Kasserine a publié une déclaration le mercredi 8 novembre 2023, dans laquelle il a appelé les travailleurs de la Société (environ 800) à cesser tous les mouvements de protestation et à reprendre le travail, et dans le cas où les parties concernées ne tiendraient pas leurs promesses et ne paient pas les salaires, les prochaines formes de protestation seront déterminées après consultation des structures syndicales.
Selon Raqaba, le syndicaliste suspendu, Sanki Assoudi, s’est exprimé suite à la visite du président de la République, indiquant que la déclaration du Président selon laquelle l’entreprise n’est pas à vendre et sera sauvée : « est très importante… et peut mettre un terme aux politiques de marginalisation et de négligence dont l’usine a souffert… ».

Un slogan spécieux !

Toujours selon l’observatoire, parler de « l’entreprise qui n’est pas à vendre » est un slogan dénué de sens, étant donné que la situation catastrophique de l’entreprise ne la rend pas éligible à la vente ou à la cession, car celle-ci a accumulé des pertes ayant dépassé 570 millions de dinars à fin 2022, et dont les dettes ont dépassé 600 millions de dinars à fin 2022, dont 300 millions de dinars d’emprunts du trésor, 65 millions de dinars sont des dettes de l’entreprise aux fonds sociaux, et 100 millions de dinars sont les dettes de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz, sans oublier les 105 millions de dinars de dettes envers les fournisseurs, banques et autres créanciers. L’essentiel de son patrimoine foncier est soumis à des hypothèques bancaires d’un montant de 77 millions de dinars.

Selon Raqaba, la crise de la société nationale de cellulose et de papier est une crise structurelle étouffante qui ne peut pas perdurer avec le statu quo défaillant tel qu’il est. Il est criminel pour les agents publics de continuer à injecter l’argent public dans un trou noir, a déclaré l’observatoire.

Les entreprises publiques existent pour réaliser le développement et enregistrer des revenus, et non pour drainer les fonds publics et être manipulées par des personnes corrompues. Lorsque l’État commence à dépenser de rares fonds publics sans espoir de profits ou de développement, il est du devoir de l’agent public d’y mettre un terme et de rechercher des solutions alternatives, affirme Raqaba.

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