« Nous sont face à une contradiction frappante : d’un côté, une réponse rapide et importante grâce à de nouveaux outils médicaux comme les vaccins et les traitements qui donnent des résultats prometteurs quand les patients arrivent tôt, de l’autre, des personnes infectées par Ebola qui meurent dans leurs communautés et qui n’ont pas suffisamment confiance en la réponse pour venir se faire soigner », dit Dr. Joanne Liu, présidente de MSF international.
L’utilisation de la police et des forces armées pour imposer aux gens des mesures sanitaires pour lutter contre Ebola conduit à se mettre davantage à l’écart de la communauté, ce qui est contreproductif pour contrôler l’épidémie. Le recours à la coercition pour des activités telles que les enterrements sécurisés, le suivi des contacts de cas Ebola et l’admission dans les centres de traitement dissuade les personnes de venir se faire soigner et les pousse à se cacher.
La réponse Ebola doit prendre un nouveau tournant. Les patients et leurs familles doivent pouvoir choisir comment gérer la maladie. La vaccination contre Ebola doit toucher plus de personnes et, pour cela, nous nécessitons davantage de vaccins. D’autres besoins urgents en matière de santé doivent être pris en compte. Et la force ne doit pas être utilisée comme un outil pour tracer et traiter les patients, contraindre à des enterrements sécurisés ou décontaminer les maisons.
« Ebola est une maladie cruelle qui génère la peur, qui isole les patients, les familles et les soignants, ajoute Dr. Joanne Liu. La réponse doit être axée sur les patients et les communautés. Les patients doivent être traités en tant que tel, et non considérés comme une sorte de menace biologique. »