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Sahara occidental : Le Maroc perd son sang froid et menace de ses foudres l’ONU

Les autorités marocaines, très diplomates par ailleurs, perdent toute notion de self-control dès qu’on les titille sur la question de l’indépendance du Sahara occidental, une revendication du front Polisario mais dont le royaume ne veut surtout pas entendre parler. Et quand le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, va jusqu’à employer le mot « occupation », en évoquant le destin du Sahara occidental, là Rabat voit carrément rouge et menace la communauté internationale. Rien que ça !

« Le Maroc a pris des décisions, elles sont irrévocables (…). D’autres décisions sont à l’étude », a dit devant la presse le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, un peu avant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette épineuse affaire. Le Maroc a perdu là son flegme légendaire et se démène comme il peut pour empêcher à l’ONU de faire le moindre le pas vers l’indépendance du Sahara occidental. Les Européens « ont besoin d’une coopération étroite avec le Maroc dans la lutte contre le terrorisme, on l’a vu récemment avec les échanges entre ce pays et la France ou la Belgique », souligne le journaliste Ignace Dalle, un fin connaisseur des pays arabes. Il ajoute : « Cela met le Maroc en position de force pour avancer ses pions sur tous les dossiers qu’il traite avec l’Europe ». D’ailleurs pas plus tard que février 2016, le Premier ministre belge, Charles Michel, est allé à Rabat pour plancher sur le partenariat sécuritaire, le tournant étant les attentats de Paris du 13 novembre 2015 (130 morts) où les deux pays ont uni leurs forces pour mettre la main sur des suspects.

De très gros enjeux

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole que les Marocains ont arrachée en 1975. Depuis il y a un bras de fer entre Rabat et les indépendantistes du Polisario, appuyés par Alger, ce qui a le don d’irriter profondément le royaume. Ce dernier est tellement sourcilleux sur cette question qu’il va procéder, suite aux critiques de Ban Ki-Moon, à une « réduction significative » de ses troupes à la disposition de l’ONU au Sahara occidental. Dimanche à Rabat, des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé pour protester contre le SG de l’ONU, qui du coup a préféré renoncer à son voyage au Maroc.

Pour le Maroc, ce territoire immense de moins d’un million d’habitants est de la plus haute importance, et pour cause. Son sous-sol cache de grosses quantités de phosphate et ses côtes sont très poissonneuses. Mais il n’y a pas que ça. Mis à part l’intérêt économique de cette étendue, « l’enjeu est politique, c’est le dossier numéro un pour le Maroc, sur fond de rivalité avec l’Algérie », signale Khadija Mohsen Finan, spécialiste du dossier. Rabat est prêt tout au plus à concéder un plan d’autonomie, mais sous sa souveraineté. Pas plus. Alors que le Polisario est intransigeant sur un référendum d’autodétermination…

Le roi du Maroc, Mohammed VI, ne manque pas d’alliés dans ce lourd dossier, la France et les USA sont de son côté. Il a réussi cette semaine à intégrer la Russie dans ce front, un soutien de poids quand on voit ce que Moscou est capable de faire pour ses ‘amis’ en difficulté. Le président syrien, Bachar Al Assad, le sait mieux que tout le monde…

 

 

 

 

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