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Saied à la bourre !

Cela fait maintenant une dizaine de jours que le président de la République, Kais Saied, a proclamé sans le dire ce qui est juridiquement défini comme un « état d’exception », lui conférant des pouvoirs exceptionnels dont le principal effet  se décline dans la suspension provisoire de  l’application des règles qui régissent ordinairement l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics. Il s’y substitue d’autres, immanquablement moins libérales, qui ouvrent la voie à une plus grande concentration du pouvoir et à des restrictions aux droits fondamentaux.

Le chef de l’Etat se trouve, depuis le 25 juillet, dans cette logique dont il ne semble pas domestiquer toutes les contraintes et les échéances, singulièrement la formation d’un gouvernement qui se fait attendre, nourrissant l’impatience voire l’inquiétude  de la société civile à l’intérieur, mais surtout de nombre d’Etats étrangers, et non des moindres, qui  poussent à  expédier cette parenthèse de la vie de la Nation aussi vite que possible et en ligne avec ce que  stipule de la Constitution.

On conçoit aisément l’énormité de la tâche si l’on songe à  tous les chantiers auxquels  le président de la République est tenu de s’atteler presque simultanément, ce qui conforterait l’idée que Saied n’aurait pas trop mûri son initiative ni mis en place les mécanismes tactiques lui permettant de la gérer sans la moindre anicroche. Et ceci donnait parfois à penser qu’il pouvait de temps à autre pécher par improvisation, comme s’il manquait quelque chose à  sa vision de l’entreprise qu’il a lancée.     

Jugé à l’aune des actions pertinentes qui donnent  la consistance escomptée et du relief aux décisions annoncées le 25 juillet, le président de la République est prioritairement bousculé pour nommer une personnalité pour former l’indispensable attelage gouvernemental, qu’il s’agisse de premier ministre ou de chef du gouvernement. Concomitamment, il devra se fendre d’une feuille de route et pas uniquement pour les 30 jours prescrits par la Constitution, ce qui requiert toute une  architecture, des ressources et des moyens  à la mesure des défis qu’il importera de relever.

Saied encore en quête de « l’oiseau rare » !

 On le devine sans peine, la question est de la plus haute importance car il s’agira de trouver « l’oiseau rare » qui puisse et sache naviguer entre les écueils, surtout ceux économiques et financiers  dans la perspective, surtout, des négociations avec le Fonds monétaire international dont l’issue déterminera  le sort de bien des dossiers vitaux pour le pays.

Des sources proches du palais de  Carthage citées par Reuters, affirment que Saied est à la recherche  d’un chef de gouvernement parmi les décideurs et les responsables de la politique économique. Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abassi, semble offrir le profil idoine pour remplir cet office. D’autres figures sont en lice, elles se recrutent parmi l’élite de la sphère économique, et se prévalant d’états de services de haute facture pour avoir été des ministres des finances, etre autres.

Les initiés politiques en Tunisie, cités par la même source,  s’attendent maintenant à ce que le chef de l’Etat  dote le pays d’une nouvelle loi électorale et d’une nouvelle constitution concentrant le pouvoir à la présidence, abandonnant un modus operandi qu’elle  partageait avec le parlement et qui est largement considéré comme ayant été à l’origine de  la paralysie et de la corruption.

Cependant, il n’est pas clair à quoi ressemblerait une nouvelle constitution, dans quelle mesure elle serait démocratique, quel rôle elle pourrait conférer au Parlement, si elle serait soutenue par d’autres acteurs majeurs et quels moyens seront utilisés  pour la faire passer.

En tête de ces acteurs majeurs figure le puissant syndicat connu sous l’acronyme UGTT, dont le porte-parole, vient de donner le la en en soulignant que « la situation est délicate et il y a une réelle crainte qu’il n’y ait pas de discussion participative dans les décisions ».

D’ailleurs,  sa Commission administrative nationale, réunie en ce début de semaine,  a insisté, mercredi, sur « la nécessité d’activer  le rôle national de l’UGTT en vue de contribuer, de concert avec les forces nationales, au sauvetage du pays et à présenter une feuille de route à cette fin qui réponde aux exigences et échéances actuelles et se projette sur l’étape d’après les décisions exceptionnelles ».

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1 COMMENTAIRE

  1. la nature n’aime pas le vide surtout la vie politique du pays , tous les tunisiens sont satisfaits de vos décisions du 25 juillet sauf les islamistes et leurs alliés qui crient au scandale et au coup d’État mais le président de la république aurait du préparer sa feuille de route et son gouvernement qui doit exécuter les décisions annoncées mais 13 jours après votre fameux discours rien n’est fait le peuple est fatigué d’attendre et les pays frères et amis veulent un gouvernement fort qui doit appliquer les réformes nécessaires exigées par les bailleurs de fond et bien gérer la lutte contre la pandémie surtout après les dons qui affluent au pays , les pays frères et amis ont peur que le pays tombe dans l’anarchie et les interventions étrangères ils veulent le retour à la démocratie et le fonctionnement des institutions l’exemple de notre voisin libyen est édifiant .Monsieur le président le temps vous est compté formez aujourd’hui plutôt que demain votre gouvernement des gens compétents et apolitiques.

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